Faire un film, c’est un boulot d’enfer, qui implique des centaines de milliers d’euros au bas mot et mobilise une équipe de 200 personnes. Pour autant, c’est pas parce que l’on fait un film qu’on l’aime. Certains acteurs ont publiquement déclaré qu’ils détestaient certains films au générique desquels ils figurent ; plus étonnamment, certains réalisateurs, y compris quand ils étaient à l’origine du projet, ont fait part du même sentiment. Pauvres petits enfants riches.
Paul Haggis déteste Collision
Sans doute l’Oscar du meilleur film le plus controversé des 15 dernières années, Crash n’a pas laissé un souvenir impérissable, y compris aux yeux de son réalisateur, Paul Haggis. Selon lui : « Ce n’était pas le meilleur film de l’année. Il y avait plein de très grands films : Good Night, and Good Luck, Capote, Munich, Brokeback Mountain. En vrai, il y avait mieux. »
Peut-être pas de la détestation, mais au moins de la lucidité.
Les 4 fantastiques de Josh Trank
On ne peut ni parler de succès public, ni parler de succès critique. De toute façon, on ne sait pas vraiment qui va défendre le film, dans la mesure où même le réalisateur, Josh Trank, a pris ses distances avec le film. « Il y a un an, j’avais une merveilleuse version du film. Elle aurait reçu de super critiques. Vous ne la verrez jamais. C’est la vérité, pourtant. »
Depuis, le tweet a été effacé.
Spider-Man 3 selon Sam Raimi
« Voilà un film qui n’a pas donné ce qu’il devait », a déclaré le réalisateur en 2014. « J’ai fait ce que je pouvais, mais je ne croyais pas vraiment aux personnages et les fans de Spider-Man ne pouvaient que le voir. Quand un réalisateur n’aime pas quelque chose, il ne devrait pas le faire. »
Et c’est vrai qu’il est pas OUF le film.
Mathieu Kassovitz, pas tendre avec Babylon A.D.
Le film est une bonne grosse merde, et Kassovitz s’y accorde. Pour lui, c’est « un truc purement violent et stupide », « un mauvais épisode de 24 heures chrono. Mais Kassovitz, coutumier des engueulades publiques, juge les studios responsables : « Je n’ai pas eu une seule occasion de tourner une scène comme je le voulais. Le scénario n’a pas été respecté. Les producteurs étaient nuls, les partenaires pas mieux : c’était l’enfer. »
American History X, selon Tony Kaye
Tony Kaye, le réalisateur du film, a eu maille à partir avec la boîte de production, New Line Cinema et Edward Norton. « Aujourd’hui, je me rends compte que j’étais un idiot immature et un égomaniaque » a-t-il déclaré en 2002. » Pour autant à la sortie du film, Kaye n’était pas enthousiaste enthousiaste.
Alien 3 ou la tache dans la filmo de Fincher
Alien 3 est le premier film de David Fincher. Et à l’époque, on ne lui faisait pas tout à fait confiance comme maintenant. Fincher n’aimait pas le scénario, mais les studios s’en foutaient éperdument et ont obligé le réalisateur à faire ce qu’ils lui disaient de faire. Résultat, Fincher déteste le film et reconnaît volontiers qu’il est assez nul. Ce sur quoi la critique et le public se sont accordés.
Annie Hall ou le paradoxe de Woody Allen
Probablement le plus gros succès d’Allen au cinéma, Annie Hall est un peu l’étalon-maître du réalisateur spécialisé dans les commentaires du genre « le meilleur film de Woody Allen depuis Annie Hall« . « Oscar du meilleur film en 1977, le film ne séduit pas tant que ça son auteur qui le juge un raté, pas clair et incohérent.
La Corde ou la mauvaise idée d'Hitchcock
Le film de 1948 se déroule selon un système de faux plan-séquence seulement coupé 3 ou 4 fois via des plans fixes. Pour Hitchcock, La Corde est « une expérience qui n’a pas marché ». Hitchcock a même acheté tous les droits du film dans le but de le faire disparaître définitivement.
A fleur de peau de Steven Soderbergh
Soderbergh, qui n’avait pas encore commencé son incessante mécanique d’allers-retours « j’arrête le ciné », « je refais du ciné » quand il a réalisé A fleur de peau, en 1995, ne juge pas le film conforme à ses standards. Plutôt bien noté, le film est considéré par son auteur comme « un gros bordel », « mort à peine terminé » et surtout réalisé sans aucune passion.
Dune de David Lynch
En acceptant le projet, David Lynch voulait surtout négocier d’avoir la paix pour pouvoir réaliser Blue Velvet ensuite. Résultat : sur le tournage de l’adaptation du roman de Frank Herbert, Lynch a été constamment confronté à des intrusions de la part des studios et a fini par demander à ce que son nom soit retiré du projet lors de sa sortie en salles.
Moi j’ai toujours été très fier des pâtes à modeler que j’offrais pour la fête des mères.
Sources : Imdb, The Guardian, Ranker