Top 10 des réalisateurs qui ont fait un seul film et c'était un chef-d'oeuvre, le one shot parfait

Charles Laughton - La nuit du chasseur

Assez dur pour les autres films de dire ça d’entrée, mais si vous ne deviez voir qu’un film de ce top, faites en sorte que ce soit celui-ci. Ce chef d’oeuvre réalisé par l’acteur Charles Laughton a été littéralement détruit à sa sortie. Trop violent, trop sombre, trop traumatisant, la plupart des critiques et réalisateurs d’aujourd’hui s’entendent pourtant sur le fait que c’est un chef d’oeuvre tout simplement sorti trop tôt. On y suit deux enfants tenter de survivre alors qu’ils sont poursuivis par un tueur déguisé en prêtre, incroyablement interprété par le formidable Robert Mitchum. Laughton ne s’est jamais remis de cet échec qui l’a dégoûté de la réalisation, alors qu’il avait un don évident pour cet art.

Herk Harvey - Le carnaval des âmes

Entre fantastique et horreur, ce film de Herk Harvey est peu à peu devenu un classique du genre pour les aficionados bien qu’il ait complètement bidé dans les années 60. Même après cela le film a conservé une aura et inspiré bon nombre d’autres films du genre. On y suit une jeune femme réchapper d’un accident de la route qui aura coûté la vie à ses amies. Quelques temps plus tard elle reçoit la visite d’un homme au visage fantomatique et se sent de plus en plus attirée par un vieux parc d’attraction dans lequel se trouve un cirque abandonné… Bref, c’était super original et super bien fait, mais suite à cet échec Harvey n’a plus réalisé.

Rémy Belvaux - C'est arrivé près de chez vous

Après avoir réalisé ce bijou de la comédie noire devenu culte pour plusieurs générations, Rémy Belvaux est arrivé de sa Belgique natale pour réaliser des pubs à Paris. Très prolifique et doué, il était l’un des réalisateurs de spots publicitaires les plus en vogue de son époque. Malheureusement Belvaux a mis fin à ses jours à 39 ans et n’a jamais réalisé d’autres longs-métrages que ce film sous forme de faux documentaire où on suivait un tueur psychopathe qui révélait un Benoit Poelvoorde déjà très talentueux.

Marlon Brando - One-Eyed Jacks

Acteur adoré, décrié, détesté, respecté ou encore conspué, Marlon Brando laissait difficilement les gens insensibles. Toujours est-il qu’au milieu de sa carrière d’acteur il s’est essayé une fois à la réalisation pour sortir One Eyed Jacks, un projet que venait de laisser tomber un certain Stanley Kubrick. Et si le réalisateur de 2001 : L’odyssée de l’espace en aurait probablement fait un truc bien différent, Brando s’est vraiment bien démerdé pour en faire un film bien plus qualitatif qu’on aurait pu penser.

Gary Oldman - Nil By Mouth

Voici un autre excellent acteur s’étant essayé à la réalisation et qui n’a pas manqué sa cible : Gary Oldman. En signant un film plutôt choc sur les violences familiales, l’alcoolisme et les liens familiaux qui se déchirent, Oldman a réussi à ne pas tomber dans un pathos facile ou un ton dramatique cliché. L’histoire raconte d’ailleurs plus ou moins l’enfance de l’acteur, et c’est probablement pour cela qu’il arrive à maitriser le sujet sans jamais tomber dans l’exagération. En plus Eric Clapton compose la BO, je ne sais pas ce qu’il vous faut de plus.

David Byrnes - True Stories

Ce faux film documentaire décalé réalisé par le chanteur des Talking Heads était un petit chef d’oeuvre du genre, surtout en sachant que l’artiste n’était encore jamais vraiment passé derrière la caméra. On y suit un type se promener dans une petite bourgade texane alors que la population se prépare à un évènement annuel, en passant par plusieurs petites scènes avec des personnages excentriques. C’était particulier, mais assez bien réalisé pour être remarquable.

Hu Bo - An Elephant Sitting Still

Étrange histoire que celle de ce film chinois réalisé par un jeune réalisateur prometteur. Quatre personnages qui ne se connaissent pas évoluent chacun avec les drames qui ont fait leur vie et se retrouvent à suivre le même but : celui de se rendre dans une ville où on raconte qu’un éléphant resterait assis en permanence. Dit comme ça, ça semble très étrange et ça l’est, d’autant que le film est assez lent et dure 4 heures. Hu Bo, le réalisateur, a mis fin à ces jours quand la production du film a tenté de sortir un montage où la moitié des scènes étaient coupées, ce qui fait qu’il n’a pas connu la renommée mondiale de son film indépendant, mais des réalisateurs assez connus l’ont encensé, Gus Van Sant le qualifiant de chef d’oeuvre tout comme Béla Tarr.

Shane Carruth - Primer

L’un des meilleurs films de moins de 90 minutes, Primer a été écrit et réalisé par deux ingénieurs et comment dire… Ça se voit. Si vous espérez tout comprendre au premier visionnage, vous allez être déçus. On y voit deux hommes inventer une machine à voyager dans le temps, sauf qu’on perd vite pied avec la temporalité. Mon conseil c’est de le voir une fois « à nu » et une seconde avec une frise chronologique trouvée sur internet. Quoi qu’il en soit, Shane Carruth, l’un des deux réalisateurs n’a jamais vraiment rien fait d’autres, alors que son film indépendant a eu une renommée assez imposante dans le milieu et est souvent considéré comme l’un des meilleurs films sur les voyages dans le temps.

Barbara Loden – Wanda

Ce film de 1970 réalisé par Barbara Loden avait remporté le prix du meilleur film au festival de Venise, et il faut dire que le prix était mérité. On y voyait l’actrice et réalisatrice dans le rôle titre, celui d’une femme qui laissait tomber sa famille pour vivre une vie en dehors des lois avec un voleur sur les routes des États-Unis. Très remarqué, le film n’a pourtant pas permis à Loden de convaincre des producteurs de lui financer un second film, ce qui est assez triste puisque l’actrice est décédée dix ans plus tard d’un cancer.

Tous les réalisateurs qui font le même film en boucle

Oui, parce qu’on voudrait nous faire croire qu’ils font des trucs différents à chaque fois alors que certains réalisateurs font le même film tout le temps. Wes Anderson, Tim Burton, Woody Allen ou encore Clint Eastwood… Faut pas nous prendre pour des cons.