Je vous ai entendu râler à l’école « gnagnagna trop nul, je dois apprendre les figures de style gnagnagna ça sert à rien gnagnagna » (oui, vous disiez souvent « gnagnagna »), et vous aviez tort. Vous aviez tort parce qu’en réalité, les figures de style, c’est pas aussi chiant que ça en a l’air, et surtout parce qu’on les utilise touuuuut le temps au quotidien. Sans le savoir, vous sortez des figures de style à tout-va car vous êtes des poètes de talent. Soyez fiers de vous. Moi je le suis.
L'apocope
L’apocope, c’est quand on retire la fin d’un mot et qu’on ne garde que le début. C’est un type d’abréviation, en gros.
Exemple : « Qu’est-ce que tu rac de beau ? Moi hier après le kiné je suis allé au ciné et… attends tu connais pas le ciné ? Mdr la honte mec. Bah dis-toi que c’est un salle avec une grosse télé et des sièges. »
L'hyperbole
Le truc de l’hyperbole, c’est d’exagérer ce que tu dis pour amplifier la réalité. Ça rend ton discours plus intéressant pour les autres (et c’est pas plus mal).
Exemple : « J’ai voulu prendre l’apéro dehors, mais il y avait un million de guêpes qui me tournaient autour, c’était impossible. Du coup j’ai pris l’apéro dedans. Seul. Sans personne. Je déteste ma vie. »
La litote
C’est une figure de style qui consiste à atténuer ses propos, souvent en utilisant une forme négative.
Exemple : « Mmmmh il est pas mauvais ton tajine Monique, pas comme cette merde de gratin dauphinois que tu nous as servi l’autre fois. »
L'euphémisme
L’euphémisme, en gros, c’est atténuer une phrase pour l’adoucir un peu.
Exemple : « Si je suis venu vous voir aujourd’hui c’est pour vous annoncer qu’il va y avoir une restructuration. Oui, Patrick, ça veut dire que t’es viré, mais je trouvais que restructuration ça passait mieux. Bref, Patrick, tu dois me comprendre, tu es un sénior… OUI ça veut dire que tu es vieux. On ne veut plus de toi Patrick. Bye. »
La comparaison
Oui, c’est probablement la figure de style la plus simple, mais c’est quand même une figure de style, donc ça compte. Pas besoin de vous expliquer comment elle marche, l’exemple suffira.
Exemple : « Tu trouves pas que le Soleil brille comme une boule de feu… » « C’est une boule de feu en fait Jocelyne. T’es conne comme un balai. »
La métaphore
Pour le dire vulgairement, c’est un peu comme une comparaison, mais sans terme de comparaison comme « comme » ou « tel ». Vous l’utilisez souvent parce que certaines expressions toutes faites sont déjà des métaphores, genre « à cheval sur ses principes » (parce qu’en fait la personne n’est pas VRAIMENT à cheval).
Exemple : « J’ai parlé à Agnès hier, elle est dévorée par ses remords, c’est une véritable fontaine, elle a mouillé ma chemise avec ses larmes. » « Putain, une belle chemise toute neuve… »
La synecdoque
Ça consiste à parler d’une partie pour désigner le tout. Par exemple, désigner les cyclistes par des « deux roues ».
Exemple : « J’en ai marre des deux roues. Le prochain qui me saoule, je l’écrase, puis je sors de ma bagnole et je lave mon pare-choc avec sa chemise. »
La métonymie
C’est un peu plus général que la synecdoque, mais en gros ça consiste à remplacer un terme par un autre qui en est proche. Ça peut être le contenant pour le contenu, ou l’effet pour la cause, ou encore utiliser l’origine d’un objet pour désigner l’objet.
Exemple : « On se fume un petit Havane ? » « Arrête Michel, les cigares c’est dégueu, tout le monde le sait. »
La tautologie
La tautologie, c’est définir quelque chose par ce quelque chose. La tautologie, c’est une tautologie quoi (vous voyez ?)
Exemple : « Tu peux me dire ce que c’est que ces messages que t’envoies à l’autre pouf de Stéphanie ? » « Ben c’est juste des messages. »
L'antiphrase
C’est dire quelque chose pour signifier le contraire. Un procédé souvent utilisé dans l’ironie, qu’on pratique tous les jours.
Exemple : « Ouah, quel courage de fuir dès que je te reparle de l’été dernier Céline. Oh oui tu peux avoir honte, après tout c’est toi qui m’as trompé avec le chihuahua de Bertrand. »
Continuez votre apprentissage avec quelques oxymores drôles et figures de style dans le rap, un top plein de street cred.