Il existe des fautes de français qu’on fait tout le temps, mais aussi des pollutions auditives, plus difficiles à entendre que d’autres. Celles qui donnent immédiatement envie de dire « tu me causes mal » ou « va, je ne te hais point ». Non pas que l’on ait pour autant mangé un Bescherelle et que l’on soit des Maîtres Capello en puissance, mais tout de même. Le français, ça reste une langue complexe ok, mais carrément inaccessible pour certains.
"Je sais pas c'est qui"
Marche aussi quand vous êtes perdu avec « je sais pas c’est où ». Passons sur l’oubli de négation (« je NE sais pas »), courant à l’oral et qui n’est pas vraiment une faute. En revanche, l’inversion verbe/complément et le redoublement pronominal méritent des outrages à la hauteur de ceux subis par la grammaire. On sait QUI va se prendre une « Histoire de la syntaxe, Naissance de la notion de complément dans la grammaire française » dans le fondement, dorénavant. Combo spécial :
« C’est qui qui dit ça ?
– ben je te l’ai déjà dit, je sais pas c’est qui ».
"Malgré que..."
On ne devrait dire « malgré que », uniquement avec le verbe avoir : « malgré qu’il en ait ». Ce qui rend donc le subjonctif obligatoire et complexifie la chose, quand on sait que traditionnellement, on se doit d’utiliser l’indicatif après « malgré LE FAIT QUE ». Malheureusement, cette faute étant de plus en plus répandue, et même présente en littérature, il est de plus en plus difficile de justifier une agression à grands coups de Bescherelle par un simple « c’est de sa faute monsieur l’Agent, je lui avais pourtant bien dit qu’on ne peut pas utiliser de pronom relatif après « malgré », sinon ça fausse la concordance des temps ! Malgré le fait que j’ai pas d’avocat ».
"Y'en a qui croivent"
L’une des plus horripilantes fautes de conjugaison. Non, le verbe « croiver » n’existe pas. Au pluriel, on dit « ils/elles croient » et au subjonctif, « qu’il/elle croie ». Devient particulièrement désespérant avec la combinaison de la mort : le « qu’ils soyent », ou comment flinguer le verbe « être » au subjonctif. Ayons une pensée émue pour le verbe « voir », qui prend cher aussi avec les « ils voyent ». Et pourtant ils voyent même pas la faute.
"Au jour d'aujourd'hui"
Avec sa variante « à l’heure d’aujourd’hui ». Ce pléonasme prolifère de plus en plus, étonnamment, dans la bouche fertile en fautes diverses des candidat-e-s de téléréalité. Sans doute un phénomène de cause à effet sur lequel on ne s’attardera pas AUJOURD’HUI. Quel jour on est déjà ? Aujourd’hui. Arf.
"quarantenaire", "cinquantenaire"
On ne peut pas utiliser quarantenaire et cinquantenaire pour parler d’une personne âgée. Les termes « quarantenaire » et « cinquantenaire » s’appliquent à l’anniversaire d’un évènement (par exemple « le cinquantenaire de l’usine de charentaises à Chasseneuil-sur-Bonnieure »). Pour des personnes, on dira « quadragénaire » et « quinquagénaire ». Et si vous avez peur de vous emmêler les pinceaux, dites « personne d’âge mûr », comme ça vous ne risquez pas de vous tromper. En revanche vous risquez de prendre une baffe.
"Faire montrer"
Vous avez tous déjà entendu (ou même dit, auquel cas on ne vous félicite pas) « je vais te faire montrer ». Mise en situation : vous avez trouvé un beau cadavre d’animal sur le bord d’une route. Si vous dites : « viens, je vais te faire montrer la belle charogne que j’ai trouvée », cela signifie que vous allez obliger votre comparse à montrer lui-même votre trouvaille. Soit vous êtes exposant-e dans des foires d’un goût douteux, soit vous dites « je vais te montrer », ou « te faire voir », ou mieux, « Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme, /Ce beau matin d’été si doux:/Au détour d’un sentier une charogne infâme /Sur un lit semé de cailloux »
"Moi, personnellement"
D’un point de vue formel, cette tournure n’est pas incorrecte. Mais c’est UN PLÉONASME. Si vous utilisez le pronom « moi », pas besoin d’en rajouter avec l’adverbe « personnellement », (et vice-versa) à moins que vous soyez perturbé-e et que vous doutiez de la légitimité de votre « moi ». Mais là c’est un autre problème.
"C'est compréhensif"
Mais tout à fait. On est d’accord. CompréhensIBLE, moins, déjà. Adjectif, adverbe, rooo, c’est presque pareil…
"Je vais au coiffeur / le sac à machin"
Petit moyen mnémotechnique simple, élégant, distingué : on va AUX putes, on va CHEZ le coiffeur. De même, contrairement à ce qu’a voulu faire croire un film lourdingue sur le rugby, on ne dit pas « le fils à Truc ». Encore une fois, vous ne dites pas « Fils A pute » ? Ceci avec tout le respect que l’on a pour les prostituées, qui ne font pas un métier facile et qui ne méritent certainement pas d’être affilées à tous les enfants DE salauds qui croisent votre chemin.
"Si j'aurais su..."
J’aurais pas lu ce top. RIP conjugaison. Une fois pour toutes : avec la conjonction de condition « si », le mode du verbe de la conditionnelle par « si » est l’INDICATIF, comme dans « si j’AVAIS su mes conjugaisons, je n’AURAIS pas donné l’impression de déféquer sur les cadavres encore fumants du subjonctif et du conditionnel passé. »
"Sava"
Classique mais redoutable, le « sava » réduit vos chances de pécho de 75% contrairement à un poli et correct « Salut ! Ça va ? »
"Des fois"
On emploie cette expression au lieu de « parfois » qui en plus d’être un terme bien plus joli, est aussi plus juste. Si « parfois » signifie « de temps en temps », « des fois » veut dire « de nombreuses fois ». Pas ce qu’on cherche à dire avec ce terme quand on l’emploie.
"Comme même"
Attention, c’est une expression qui existe mais elle est souvent employée à la place de « quand même » qui n’a pas le même sens ! « Quand même » exprime la contradiction de, soit « quand bien même ». On peut donc dire « Quand même il le voudrait, il ne pourrait pas » mais pas « Comme même il le voudrait, il ne pourrait pas ».
"Bonne anniversaire"
C’est UN anniversaire donc un « BON anniversaire » car il faut accorder au singulier. Pareil pour « bon appétit » (et pas « bonne appétit »)
Mettre un s au verbe du premier groupe à l'impératif
Beaucoup font cette erreur et croient pourtant bien faire. Mais la langue française est une vraie saloperie. Alors que pour les verbes du 2e et 3e groupe on met bien en s, on dit par exemple « viens », et non pas « vient » bah pour ceux du 1er groupe ce n’est pas la même règle. On ne dit pas « entres » mais « entre ».
On vous pardonnera si vous faites une faute sur les mots les plus longs de la langue française. Après, le français change suivant les régions, et ça tombe bien car on a une carte des différences de français entre les régions de France. Si vous souhaitez encore en rire, checkez les meilleurs memes sur l’orthographe, puis les meilleurs tweets sur l’orthographe.