Principal suspect de l’enlèvement et du meurtre de la petite Maëlys, en août, Nordahl Lelandais, un ancien maître-chien de l’armée, est également mis en examen pour le meurtre du caporal Arthur Noyer, en avril 2017. Mais le nom de Lelandais est désormais cité dans d’autres affaires similaires ou s’étant déroulées dans la même région. Bien sûr, les investigations des enquêteurs sont en cours et pour l’heure Lelandais n’est mis en examen pour aucune de ces autres affaires ; pour autant, il est intéressant de voir le lien établi par les gendarmes entre le meurtrier présumé et ces disparitions suspectes.
La disparition de Maëlys en août 2017
Maëlys et ses parents se trouvaient à un mariage dans la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin, en Savoie. A 2 heures 45 du matin, la petite de 9 ans disparaît. Elle ne réapparaîtra jamais. On a vu Nordahl Lelandais, l’un des invités, discuter avec la petite et lui montrer des photos de ses chiens.
La suite est logique : seul suspect, Nordahl Lelandais est mis en examen pour « enlèvement et séquestration » suivi de meurtre. Pas de preuve, mais un faisceau : Lelandais a mis son portable en mode avion à 2h46. Une minute plus tard, une voiture du même modèle que la sienne est filmée par une caméra de surveillance dans le centre-ville. On distingue la silhouette d’une petite fille vêtue d’une robe blanche sur le siège passager. A 3h24, la même voiture est filmée, mais le conducteur est seul, cette fois-ci. On a retrouvé des traces de l’ADN de Maëlys sur le tableau de bord de la voiture et Lelandais a nettoyé à fond sa bagnole le lendemain.
Un faisceau entièrement contesté par la défense de Nordahl Lelandais qui conteste l’horaire de la disparition et assure que celle-ci n’est survenue que 45 minutes plus tard, mettant l’ancien militaire hors de cause.
La disparition du caporal Noyer, en avril 2017
Arthur Noyer, un jeune caporal, a fait la teuf à Chambéry. Il rentre un peu bourré et fait du stop pour regagner sa caserne. On ne le revoie jamais. Plusieurs mois plus tard, un randonneur tombe sur un crâne humain à 16 bornes de Chambéry. On procède à des tests ADN : il s’agit bien de celui de Noyer.
Personne n’aurait soupçonné Lelandais s’il n’avait été mis en examen pour la disparition de Maëlys. Mais là encore, son lien avec la disparition de Noyer est étayé par un faisceau d’éléments : son téléphone a borné aux mêmes lieux et aux mêmes moments le soir de sa disparition. Un témoin affirme aussi avoir aperçu Lelandais dans la discothèque où Noyer faisait la fête. L’Audi de Lelandais a également été repérée par une caméra de surveillance à Chambéry puis dans une commune proche de l’endroit où le caporal a été retrouvé. Lelandais admet la coïncidence mais nie toute implication dans le meurtre du militaire.
La disparition d'Adrien Mourialmé en juillet 2017
Jeune cuisinier belge, Adrien Mourialmé bosse depuis juin dans un hôtel restaurant sur les bords du lac d’Annecy. Le 4 juillet, il a sa mère au téléphone et lui parle des randonnées qu’il fait dans la région ; le 5, il ne se présente pas à son boulot. Ses affaires sont encore dans sa chambre d’hôtel. Mourialmé a disparu en emportant en tout et pour tout un matériel de randonnée. Ni son téléphone ni son compte bancaire n’ont depuis été utilisés.
Nordahl Lelandais n’est pas directement lié à cette disparition, mais le parquet d’Annecy procède à des vérifications en raison de la proximité géographique avec l’affaire Maëlys.
La disparition de Jean-Christophe Morin en septembre 2011
A 10 bornes d’Albertville, en Savoie, se trouve le Fort de Tamié où chaque année a lieu le festival d’électro Elements. Jean-Christophe Morin s’y est rendu pour faire la fête ; il sort du fort à 3 heures du matin, selon le témoignage visuel d’un des présents. Il est arrivé avec des copains mais repart seul, apparemment inquiet. Il ne rentrera jamais chez lui. Sa disparition est signalée trois jours plus tard. On retrouve son sac à dos trois mois plus tard près d’un container. On ne retrouvera jamais sa trace malgré des battues importantes.
C’est encore une fois la proximité géographique entre cette affaire et les autres dans lesquelles le nom de Lelandais est cité qui explique le lien établi par les enquêteurs.
La disparition d'Ahmed Hamadou en septembre 2012
A nouveau le festival Elements, un an plus tard. Ahmed Hamadou s’y rend avec un pote Yan Kersuzan, mais les deux hommes sont alcoolisés et agressifs. Les vigiles ne les laissent pas rentrer. Hamadou et son pote se séparent dans des circonstances dont on ignore la teneur. Kersuzan rentre à l’aube chez un pote qui habite à Chambéry ; Hamadou disparaît. La famille de Hamadou fait le lien avec la disparition, un an plus tôt dans des circonstances similaires de Jean-Christophe Morin. Mais les deux affaires sont instruites par deux gendarmeries différentes et ne sont pas rapprochées.
Cette fois-ci, Lelandais a un lien direct avec Hamadou. Selon le cousin du disparu, Hamadou et Lelandais se connaissaient vaguement. Ce lien explique aussi pourquoi Lelandais est cité dans l’affaire Morin.
La tuerie de Chevaline en septembre 2012
On se souvient de la tuerie de Chevaline au cours de laquelle la famille Al-Hilli a été décimée, ainsi qu’un cycliste qui passait dans le coin. On a longtemps pensé que le cycliste était une victime collatérale du massacre. Mais l’histoire est peut-être différente. Les enquêteurs vérifient ainsi si Lelandais ne pourrait pas être lié à Chevaline, car au moment où Hamadou disparaissait, la famille Al-Hilli passait ses vacances à Annecy. De plus, compte tenu du calibre utilisé pour abattre tout ce beau monde, c’est la piste d’un ancien militaire qui avait été étudiée par les enquêteurs à l’époque. Or Lelandais a été militaire.
Mais le parquet est dubitatif, car le modus operandi du massacre diffère totalement des autres affaires dans lesquelles le nom de Lelandais est cité.
La disparition d'Estelle Mouzin en janvier 2003
Le visage de la petite Estelle a été affiché pendant 15 ans dans tous les commissariats de France, sans qu’aucune trace de la fillette ne soit jamais retrouvée. Si Estelle a disparu à Guermantes, en Seine-et-Marne, soit très loin du centre névralgique des autres affaires, sa famille a demandé aux gendarmes d’enquêter sur Lelandais. En effet, à l’époque où Maëlys a disparu, Lelandais officiait dans un bataillon de l’armée de terre basé à une centaine de kilomètres de Guermantes. De toute façon, il faudra procéder à de nombreuses vérifications dans la France entière.
Grosse ambiance
Source : France Tv Info