Les monuments sont certes de superbes décors pour faire des selfies, mais ce sont aussi le reflet de morceaux d’histoires passées plus ou moins glorieuses, dont certaines qu’on préférerait carrément oublier.
Le Mont Rushmore et le Ku Klux Klan
Achevé en 1941, le Mont Rushmore est un symbole de l’histoire américaine à plus d’un titre. Le site se trouve historiquement sur des terres saisies à des tribus sioux. Ce qui aux États-Unis est plutôt commun. Là où ça commence à sentir le brûlé, c’est lorsqu’on apprend que le Ku Klux Klan avait l’habitude d’y organiser des soirées déguisées autour de croix enflammées. Coïncidence, Gutzon Borglum, l’artiste sculpteur responsable du Mont Rushmore ne cachait pas ses liens avec l’organisation suprémaciste blanche. Pas étonnant que ce dernier ait décidé au dernier moment de représenter les visages de 4 hommes blancs, dont deux possédaient des esclaves, au lieu de ceux initialement prévus d’un chef indien (Red Cloud), de 2 explorateurs pionniers de la conquête de l’ouest (Lewis et Clark) et un Général de cavalerie légendaire (George Custer).
Le sanctuaire Yasukuni en l’honneur de criminels de guerre
Ce sanctuaire Shinto rend hommage à près de 2 millions de soldats morts en se battant pour l’honneur de l’Empereur du Japon au cours des différents conflits qui se sont déroulés de 1867 à 1951. Jusque là, pourquoi pas. Problème, dans le lot, on compte plus d’un millier de criminels de guerre condamnés par un tribunal international après la Seconde Guerre Mondiale. De plus, un musée accolé au sanctuaire crée lui-aussi la polémique, à cause de ses positions révisionnistes à l’égard de la politique militaire du Japon d’avant-guerre dans la région.
La Valle de los Caidos et la tombe de Franco
Inauguré en 1959, la « Valle de Los Caídos » est un site à la mémoire du Général (et dictateur) Franco qui dirigea l’Espagne pendant 36 ans. A ses côtés, on trouve également la tombe de son bras droit (tendu), Antonio Primo de Rivera, le fondateur du parti fascisant de la Phalange. Une belle brochette qui attire depuis 60 ans des milliers de curieux et de nostalgiques, et qui continue de nourrir la polémique alors que le gouvernement a décidé en août dernier d’exhumer le corps de l’ex dictateur. Une mesure qui doit encore être validée par la Chambre des Députés.
La statue de Che Guevara à la Higuera en Bolivie
C’est dans la ville d’Higuera que Che Guevara fut tué en 1967. L’école où a eu lieu son exécution a depuis été transformée en musée alors qu’une statue du révolutionnaire marxiste-léniniste se dresse non loin telle une enseigne pour attirer le chaland. L’histoire n’étant jamais aussi simple que celle résumée par les libres d’histoire ou encore moins par des t-shirts à l’effigie de rebelles adulés, beaucoup regrettent qu’on oublie trop vite les exactions sanguinaires du Che pour ne garder que la figure du parfait défenseur du peuple.
La statue de l’Ange Déchu à Madrid
Située dans le Parque del Retiro à Madrid, cette statue érigée au XIXème siècle, représente Lucifer, le porteur de lumière qui fera plus tard sa mue en Seigneur des Ténèbres. Elle serait le seul monument public dédiée au Diable. Et comme par hasard, celle-ci s’élèverait à 666 mètres au dessus du niveau de la mer ! (665 et quelques centimètres pour être exact)
Le mémorial pour les déserteurs autrichiens de la Wehrmacht à Vienne
Il a fallu attendre 2009 pour que les 1500 autrichiens exécutés pour avoir refusé en 1939 de porter l’uniforme nazi, soient officiellement réhabilités par l’état autrichien. Ce monument en forme de X qui représente la résistance de ces hommes n’a été érigé qu’en 2014, malgré l’opposition de l’OKB, la fédération des anciens combattants autrichiens (200 000 membres) qui considérait ces déserteurs comme des traîtres et des tueurs de camarades.
La statue de Juan de Oñate au Nouveau Mexique
Juan de Oñate était un conquistador chargé au 16ème siècle par le roi d’Espagne de coloniser le territoire qui allait devenir le Nouveau Mexique. Pour faire plier ses ennemis, il avait pour sale manie d’ordonner à ses troupes de leur couper le pied droit. Lorsqu’en 1990, une statue lui rendit hommage dans la ville d’Alcalde au Nouveau Mexique, les réactions furent pour le moins mitigées. Les actes de vandalisme se multiplièrent comme en 1997 lorsque le pied droit du cheval statufié fut sciée pendant la nuit, avant de réapparaître 20 ans plus tard, peint en rouge avec gravés dessus les mots suivants : « Souvenez-vous de 1680, l’année de la révolte au cours de laquelle Onate a tué et asservi des centaines d’habitants ! »
Le Sacré Cœur bâti sur les cadavres des communards
Les 10 millions de touristes qui s’y pressent chaque année n’imaginent pas une seconde que la basilique fut érigée à l’endroit même où des centaines de communards furent exécutées par l’armée fidèle au gouvernement lors de la semaine dite sanglante. Un passé que certains parisiens ne manquent pas de rappeler à grand renfort de pétitions pour faire démolir l’édifice érigé sur les tombes de ces révolutionnaires.
La Statue de Pierre le Grand à Moscou
En plus d’être moche, ce monument construit sur une île artificielle près des quais moscovites a une drôle d’histoire. A l’origine, cette statue représentait Christophe Colomb et devait célébrer le 500e anniversaire de la découverte des Amériques. Sauf que personne n’en voulut. On s’empressa de remplacer la tête du célèbre navigateur par celle de l’Empereur de toutes les Russies, Pierre Le Grand et on vendit le tout à la Russie, ni vu ni connu. Problème, Pierrot n’était pas un grand fan de Moscou. C’est même lui qui décida de transférer la capitale Russe à … Saint Petersbourg, qu’il nomma ainsi en hommage à Saint Pierre, qui oh surprise, était aussi son prénom!
Le monument de la Renaissance africaine à Dakar au Sénégal
Si vous trouvez que cette statue censée représenter la Renaissance africaine a des airs soviétiques, c’est normal, puisque les auteurs viennent tout droit de Corée du Nord. Le monument est d’ailleurs sujet à polémique depuis son inauguration en 1990 à cause de son coût estimé à 23 millions de dollars. Une somme dépensée par le gouvernement du Président de l’époque, Abdoulaye Wade, réputé pour sa corruption et son népotisme caractérisé.
Source : thisisinsider.com