Jeudi 2 avril 2015, un pétrolier a secouru Luis Jordan, un Américain de 37 ans perdu tout seul en mer au large de la Caroline du nord depuis 66 jours. Jordan, pêcheur naufragé, a expliqué avoir survécu en buvant de l’eau de pluie et en attrapant du poisson à main nue. Son récit n’est pas sans rappeler celui de José Salvador Alvarenga qui avait défrayé la chronique il y a quelques années (voir point 2) mais les histoires de rescapés miraculeux sont légion. Perdus dans le désert, coincés en haute-montagne ou tout simplement abandonné sur une île, voici 11 histoires folles de miraculés.

Elvis François - Le survivant à la bouteille de ketchup

En décembre 2022, alors qu’il réparait un voilier, le Dominiquais Elvis François a été surpris par la météo qui a emmené le bateau au large. Problème : Elvis ne savait pas naviguer, et il s’est vite retrouvé perdu en mer. Heureusement, 24 jours plus tard, le malheureux a été retrouvé par un avion et sauvé dans les eaux colombiennes. Mais vous voudrez sûrement savoir comment l’homme a tenu ces 24 jours en solo, et nous allons vous le dire. Elvis François a pu compter sur une bouteille de ketchup, de la poudre d’ail et quelques bouillons cubes qu’il a mélangés à de l’eau pour se nourrir. Tout simplement. La prochaine fois, il pensera sûrement à apporter un petit casse-dalle supplémentaire.

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Il n'a pas souffert, promis

Les rescapés du vol 571 Fuerza Aérea Uruguaya - la catastrophe des Andes

Le 13 octobre 1972, une équipe de rugby de Montevideo, Uruguay, prend l’avion pour se rendre au Chili. Une erreur d’appréciation due à une météo exécrable poussa le pilote à descendre trop tôt, heurtant un pic de la cordillère des Andes et l’avion s’écrasa sur un sommet loin de toute civilisation. Sur les 45 personnes à bord, 12 furent tuées immédiatement et 17 autres succombèrent à leurs blessures. Réfugiés dans la carcasse de l’avion pour se protéger des tempêtes de neige, les survivants apprirent grâce à un poste radio que les recherches étaient abandonnées. Face au manque de nourriture, ils furent contraints de prélever des morceaux de chair sur les corps de leurs camarades conservés par le froid glacial. Après la mort de 8 nouvelles personnes suite à une avalanche et plusieurs tentatives avortées, 2 hommes s’élancèrent dans l’inconnu pour chercher de l’aide. Ils la trouvèrent 10 jours plus tard et permirent à leurs camarades d’être secourus par des hélicoptères de l’armée, 2 mois après le crash. Une histoire bien effrayante qui a, à coup sûr, inspiré la série Yellowjackets.

José Salvador Alvarenga - Seul au monde

L’histoire de José Salvador Alvarenga est passionnante, notamment parce qu’on ne sait pas très bien si le pêcheur salvadorien a dit la vérité, en tout cas certaines personnes en doutent. Il faut dire que cet homme perdu en mer suite à une panne de moteur affirme avoir survécu 13 mois en mangeant des oiseaux, du poisson et en buvant son urine et du sang de tortue. Il fut retrouvé plus d’un an après, à 12 500 km de son point de départ. Il affirme que son jeune collègue n’aurait pas supporté ce régime et serait mort dès les premiers mois de leur calvaire. D’après le détecteur de mensonge, Alvarenga dit vrai, tout comme les analyses des vents et courants qui auraient pu l’amener aux îles Marshall.

Les 3 pêcheurs mexicains - Seuls au monde

Lucio Rendon, Salvador Ordonez et Jesus Eduardo Vivand étaient juste partis pêcher le requin avec 2 potes à eux mais ils se sont un peu emballés et ont épuisé tout leur fuel avant d’être entraînés vers le large par le courant. Une fois leurs maigres rations épuisées, ils commencèrent par boire de l’eau de mer, ce qui est une belle connerie, puis ils réussirent à récupérer de l’eau de pluie et à choper de rares tortues. Leurs 2 potes ne supportant pas le sang et la chair crue se laissèrent lentement mourir. Les 3 survivants (qui entre temps avaient réussi à pêcher et choper des oiseaux) furent retrouvés 9 mois plus tard par un navire taïwanais, maigres, affaiblis mais vivants. Ils avaient parcouru près de 9000 km et se trouvaient à quelques km des côtes australiennes. Par la suite, plusieurs rumeurs évoquèrent la possibilité que les 3 hommes aient tué le propriétaire du bateau et son ami pour les manger, ce qui expliquerait leur récit un peu flou concernant les 2 autres passagers.

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Il n'a pas souffert, promis

Juana Maria - Seule au monde

Avez-vous déjà survécu 18 ans seuls sur une île ? Juana Maria oui. Suite à un conflit pas jojo entre une tribu amérindienne de l’île de San Nicolas et des trappeurs russes en 1835, des missionnaires proposèrent aux survivants amérindiens de les aider à quitter l’île pour se réfugier sur le continent. Sauf qu’à cause d’une tempête, le bateau fut forcé d’avancer son départ, laissant derrière lui une femme seule sur l’île. Des chasseurs de loutre de mer débarquèrent sur l’île 18 ans plus tard où ils retrouvèrent cette Amérindienne vêtue d’une robe en peau de cormorans, vivant dans une cabane en os de baleine. Elle accepta de rentrer avec eux et s’installa chez l’un d’eux, George Nidever avant de mourir quelques semaines plus tard d’une dysenterie sûrement contractée après son changement brutal de régime alimentaire. On la baptisa en lui donnant le nom chrétien Juana Maria avant de l’enterrer, personne ne se souvient aujourd’hui de son véritable nom.

Crédits photo (Domaine Public) : Edwin J. Hayward and Henry W. Muzzall

Aron Ralston - Le bras ou la vie

Vous connaissez tous Aron Ralston depuis que sa tragique expérience fut portée sur grand écran dans le film 127 heures, mais la mésaventure de ce jeune Américain est un classique des survivants de l’extrême. Parti faire une petite rando dans des canyons de l’Utah le 1er mai 2003, il se retrouva coincé par un énorme rocher de plus de 360 kg tombé sur son bras. Après 5 jours de cauchemar et après avoir épuisé ses provisions, il décida tout simplement de se sectionner le bras. Après avoir brisé ses os grâce à l’énorme rocher, il utilisa son petit couteau de poche pour couper chairs et tendons, ce qui lui pris près d’une heure. Il fut secouru par une famille de randonneurs alors qu’il tentait de rejoindre sa voiture sous un soleil écrasant. Ah, on oubliait, Aron s’est filmé dans le canyon, histoire laisser un petit message à sa famille.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Michael Alvarez, Aron Ralston

Ricky Megee - Le régime australien

Ricky Megee ne sait pas trop comment il s’est retrouvé paumé dans le bush australien pendant plus de 70 jours. A priori, il aurait pris un autostoppeur qui l’aurait drogué et abandonné dans le désert, ce qui expliquerait pourquoi il s’est réveillé entouré de dingos. Il a ensuite marché une dizaine de jours, hagard, avant de comprendre que pour survivre il devait se faire un abri et se nourrir. Et quand on a faim, tout est bon : sangsues, sauterelles, lézards, Ricky ne fait pas de détail, même s’il cuit les grenouilles, ce gourmet. Quand des bergers le trouvèrent, il était squelettique et tenait à peine sur ses jambes.

Yossi Ghinsberg - Yossi de la jungle

Yossi Ghinsberg s’est lancé dans la forêt amazonienne de Bolivie avec 3 autres personnes, Kevin, Marcus et Karl, à la recherche d’une tribu cachée. La progression difficile, les rations épuisées et des tensions internes forcèrent le groupe à se scinder en 2. Marcus et Karl décidèrent de remonter la rivière : ils ne furent jamais retrouvés. Ghinsberg et Kevin se fabriquèrent un radeau pour descendre la rivière mais ce dernier fut détruit dans des rapides à l’approche d’une chute d’eau. Kevin se retrouva sur la rive mais Ghinsberg ne pu échapper à la chute. Il passa ensuite plus de 20 jours seul (si on ne compte pas sa rencontre nocturne avec un jaguar qu’il mis en fuite grâce à un lance-flamme improvisé avec un spray anti-insecte) dans la jungle, grignoté par les termites. Se nourrissant de baies et d’œufs crus. Il fut secouru par Kevin qui avait été retrouvé quelques jours plus tôt par des membres d’une tribu locale.

Poon Lim - La grande traversée

Ce Chinois de 25 ans était steward sur un navire marchand anglais, ce qui n’est pas forcément un mauvais poste, sauf quand on est en pleine guerre mondiale et que les Nazis coulent tout ce qui flotte. Son bateau fut torpillé en novembre 1942 et Poon Lim décida de sauter par-dessus bord pour sauver sa peau. Après 2h passées dans l’eau, il aperçut un canot de sauvetage dans lequel il trouva de l’eau et des biscuits. En se rationnant un peu et en pêchant (il s’était fabriqué un hameçon en démontant une lampe-torche) il parvint à survivre. Il faisait régulièrement quelques brasses pour éviter que ses muscles ne s’atrophient et comptait les jours en les gravant sur la paroi de son canot. Quand il fut secouru, au bout de 133 jours en mer, il venait d’atteindre l’embouchure du fleuve Amazon : Poon venait de traverser l’Atlantique, y laissant au passage une petite dizaine de kg.

Crédits photo : : DR

Beck Weathers - Everest in peace

Beck Weathers a vécu ce qu’aucun autre être humain n’avait vécu (en tout cas, ceux qui l’avaient fait n’avaient pas survécu). Son ascension du mont Everest a tourné à la catastrophe. Aveuglé par l’altitude et les ultraviolets dus à une opération des yeux qu’il avait subie quelques années avant, il fut contraint de laisser l’expédition partir sans lui vers le sommet. Son guide ne redescendant pas le chercher (il était coincé en altitude et finit par mourir comme de nombreuses autres membres de l’expédition) Weathers commence la descente accompagné de Michael Groom, un autre guide expérimenté qui venait de le rejoindre. Lui et une dizaine de personnes se retrouvèrent perdus en plein blizzard pendant plusieurs heures sans trouver d’abris. Profitant d’une accalmie, les membres les moins fatigués du groupe tentèrent d’aller chercher de l’aide. Quand ils revinrent, Weathers avait disparu, il s’était levé et s’était lancé seul dans la descente. Il passa une nouvelle nuit dehors dans des températures inhumaines, son visage et ses mains non protégés. À bout de force il réussit à rejoindre un camp, incapable d’utiliser ses doigts, de boire, de manger. Il fut évacué en hélicoptère vers un hôpital où on l’amputa du bras droit, des doigts de la main gauche et de plusieurs partie de ses pieds ainsi que de son nez, qui fut reconstruit chirurgicalement par la suite. Plusieurs confrères saluèrent son courage et son incroyable résistance au froid.

Amanda Thorns et Dennis White

Amanda était une jeune fille passionnée de pêche qui voulait juste pêcher du gros en pleine mer avec son père et son parrain. Ils embarquèrent donc vers les Bermudes mais une violente tempête de plusieurs jours finit par renverser le bateau avant de le remettre à l’endroit. Son père qui était alors sur le pont fut emporté avec le mat et les cordages. Amanda et Dennis firent tout leur possible pour le hisser de nouveau à bord, sans succès. Ils furent obligés de couper toutes les cordes et de dégager le bateau pour ne pas chavirer à nouveau, abandonnant Papa Thorns en pleine mer. Désespérés, ignorés par les navires passant au large qui ne remarquaient pas leurs fusées de détresse, Dennis et Amanda bricolèrent un mas de fortune et parvinrent à approcher un immense pétrolier qui les secourut après 12 jours en mer.

Moralité de cette histoire : restez chez vous (hihi)