Avant de s’installer dans des villas avec piscine, nos ancêtres ont commencé par squatter des grottes naturelles, avant de prendre de la hauteur et de creuser leurs demeures dans la roche. Une riche idée qui leur a permis, entre-autre, de ne plus avoir à partager leur habitation avec le premier animal venu. Aujourd’hui, on appelle ça des habitations troglodytes et il en existe un peu partout dans le monde.
Les habitations troglodytes de Guyaju en Chine
Surnommé le plus grand labyrinthe de Chine, le village de Guyaju est creusé à flanc de falaises, avec plus de 100 maisons taillées dans la montagne. Guyavu, qui veut dire « ancienne cave troglodyte » en chinois, était occupé pendant la dynastie Tang (618-907 après le Petit). Il se compose de 110 chambres en pierre alimentées en eau provenant des sources naturelles qui s’infiltrent dans la roche. Les visites sont possibles depuis Beijing, le site ne se trouvant qu’à une petite centaine de kilomètres.
Les maisons troglodytes de Bamiyan en Afghanistan
Si Bamiyan était surtout connue pour ses deux statues de Bouddhas creusées à flanc de falaise et dynamitées en 2001 par les Talibans, la ville abrite toujours de nombreuses habitations troglodytes utilisées jadis par des milliers de moines. Un temps réquisitionnées par les belligérants pour stocker leurs armes, elles furent en partie saccagées, avant d’être réinvesties par les civils après la libération de la région.
Les habitations troglodytes de Matmata en Tunisie
Avant de devenir le nom d’un groupe breton, Matmata a connu son heure de gloire grâce à la Guerre des Étoiles. C’est en effet ce village berbère creusé à flanc de montagne qui a servi de décor dans le film de 1977 pour la maison de famille de Luke Skywalker, Beru et Owen Lars sur la planète Tatooine. Ces habitations troglodytes existent dans la vraie vie depuis des millénaires et permettent aux habitants de se protéger des fortes canicules. A l’abris, les températures ne dépassent pas ici les 25 degrés en plein cagnard. La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’y passer la nuit (en partant de la ville de Gabès) pour une expérience geek et surtout rafraîchissante.
Les habitations troglodytes de Matera en Italie
Les Sassi de Matera auraient abrité dans leurs grottes naturelles les premiers humains du sud de l’Italie. Plus d’un millier d’habitations sont aujourd’hui répertoriées sur le site qui remonte à l’air paléolithique. Et malgré la volonté du gouvernement italien dans les années 50 d’expulser ses habitants vers la périphérie, d’irréductibles occupants ont tenu bon et profitent depuis plusieurs années d’un buzz touristique plus que mérité.
Les habitations troglodytes de Mesa Verde dans le Colorado
Qui a dit que les Américains n’avaient pas d’histoire ? Avec 4000 sites et 600 habitations troglodytes, Mesa Verde abrite la plus grande concentration de grottes et villages indiens datant des premiers siècles de l’ère chrétienne. D’abord occupées vers 550 après J.-C. par la tribu des Basketmakers (appelés ainsi car ils fabriquaient des paniers… et non des Nike Air), les grottes furent aménagées en habitations troglodytes par le peuple amérindien des Anasazis. Celles-là même que l’on peut encore aujourd’hui visiter sur les sites de Balcony House et surtout de Cliff Palace. Ce dernier est réputé pour être le plus spectaculaire avec plus de 200 pièces creusées dans la roche et pouvant abriter plus de 250 personnes. Visites possibles avec guide uniquement de mai à septembre.
Les habitations troglodytes de Biandiagara au Mali
Si les archéologues ont retrouvé des traces d’occupations humaines datant du 2ème siècle après JC, c’est le peuple Tellem au 13ème siècle qui, le premier, creusa ces habitations troglodytes à flanc de falaise. Ils s’en servirent aussi bien comme logements, que comme greniers, voire comme caveaux funéraires afin de protéger leurs morts des fréquentes crues de la région. On vous rassure, chaque grotte avait sa propre fonction ! Au 14ème siècle, la tribu des Dogons chassèrent ces anciens occupants devenus indésirables, mais décidèrent de s’installer en contrebas du site. Visites possibles, même si la région est sous la menace terroriste depuis plusieurs mois.
Les habitations troglodytes de Vardzia en Georgie
Située dans le sud de la Géorgie, la ville troglodyte de Vardzia date du 12ème siècle. A l’époque, ces habitations furent creusées dans la roche pour se protéger des fréquentes invasions mongoles. En tout, le site comprend 600 pièces bâties sur 13 niveaux, compte 1 église, une salle de trône et même un système d’irrigation qui permettaient d’arroser les cultures en terrasses. L’accès au site était uniquement possible via des tunnels cachés qui donnaient sur les bords de la rivière Koura. Aujourd’hui, Vardzia est entretenue par une communauté de moines qui se chargent également des visites.
Les habitations troglodytes de Kandovan en Iran
Le village troglodyte de Kandovân qui date du 13ème siècle, se compose de grottes en forme de cônes qui donnent à l’ensemble un petit air de termitière. Les maisons encore habitées pour la plupart sont ici de deux à quatre étages et abritent 600 personnes en permanence, sans compter les nombreux touristes de passage qui peuvent séjourner dans l’hôtel troglodyte. Kandovan est également réputé pour ses sources minérales particulièrement pures qui font de la ville, une destination recommandées pour soigner les problèmes rénaux.
Les habitations troglodytes d’Ortahisar en Turquie
Petit village aux maisons blanches, Ortahisar est dominé par un gros piton rocheux percé d’habitations troglodytiques, nommé Kalesi. Il est également surnommée le Château d’Ortahisar, car les habitants des environs s’y réfugiaient jadis lors des invasions ennemies. Si ses structures troglodytes peuvent se visiter à pieds (avec de bonnes chaussures, ça grimpe pas mal), un tour en montgolfière est également possible, histoire de donner encore plus de perspective aux lieux.
Les habitations troglodytes d’Uçhisar (toujours) en Turquie
La Cappadoce est connue pour ses villages souvent bâtis autour d’anciennes habitations troglodytes, pour la plupart tombant en ruines. A l’image de ce que l’on peut voir à Ortahisar (voir lus haut), la ville d’Uçhisar abrite un château sculpté dans la roche. Une sorte d’immense fourmilière creusée de petits orifices sombres qui marquent l’entrée des demeures, des tunnels, voire des pigeonniers creusés il y a plusieurs siècles. La visite vous fera emprunter un dédale de petits tunnels, d’escaliers labyrinthiques avant d’atteindre le sommet et sa vue imprenable sur la ville et ses environs.
C’est à la bonne taille ? Mais non, c’est troglo, dites.
Source : Touropia.com