Quelques cheveux restent dans tes mains. Ton front s’agrandit un peu plus chaque jour. Ton crâne devient de plus en plus visible. Les faits sont là. Tu deviens chauve. Et tu as beau te dire que c’est pas grave, qu’il faut t’en remettre, que tu restes un être humain digne de respect et d’amour, il est parfois difficile de se relever après une telle révélation. Pour cela il faudra passer par quelques étapes du deuil du début de ta calvitie.
Le désarroi : "Tiens c'est bizarre je vois mon crâne !"
D’abord amusé puis surpris, rien pour le moment ne te laisse percevoir l’inéluctable vérité, celle qui te plongera bientôt dans un trouble profond et une crise existentielle sans précédent face à ta capillarité.
Le déni : "Non, non je vois pas de quoi tu parles, hier encore je me suis fait une queue de cheval"
Tu te mens à toi-même. Tout le monde le sait. Il ne te sert plus à rien de jouer à celui qui a des cheveux alors que tout le monde a grillé que tu n’avais plus un poil sur le caillou. Fais ton coming out mec.
La remise en question : "Est-ce que c'est de ma faute ?"
Cette étape de culpabilité survient généralement dans une période tampon entre le désarroi et le désespoir. Tu penses que ta calvitie est une conséquence directe de tes actes. Parce que tu as largué comme un malpropre Rosalie en 5ème B, parce que tu n’as pas appelé tes parents depuis trois mois, parce que tu as mangé de la côte de bœuf toute ta vie. Il y a bien une raison pour que les cieux te punissent ainsi !
L'analyse technique : "Comment la science peut venir à mon secours ?"
Une étape de courte durée puisque tu te rendras bien vite compte que la science n’a pas de solution face à ce génocide de cheveux…
L'analyse irrationnelle : "Comment la solution du cousin d'un pote de pote à base de crâne frotté à l'oignon et de micro coupure sur le crâne un soir de pleine lune peut venir à mon secours ?"
Suite logique à l’étape de l’analyse scientifique qui est tout autant de courte durée.
Le désespoir : "Je vais devoir mettre un terme à mes jours"
C’est vrai que l’idée t’a traversé l’esprit et puis heureusement juste après il y avait un nouvel épisode de Handmaid’s Tales disponible sur Netflix et ça t’a remis d’équerre.
Le mensonge : "Si je porte une casquette tous les jours on n'y verra que du feu"
C’est proche du déni mais c’est l’étape d’après quand tu as compris que tu n’aurais bientôt plus de cheveux et que tu veux encore sauver les meubles en portant un couvre-chef ou pire, une moumoute. Alors on te juge tu fais bien évidement ce que tu veux mais globalement sache que cette casquette ne trompera personne.
La résignation : "OK. Je reste un être humain. Il faut que je m'accepte comme je suis."
Etape fondamentale de ta reconstruction physique et mentale, elle te permettra de voir une lumière au bout du tunnel du malheur et de la souffrance. C’est le début du commencement de ton rétablissement.
Couper les ponts avec ton coiffeur : "On a fait un beau bout de chemin ensemble, mais nos routes se séparent"
Petit à petit, tu sais que chaque rendez-vous chez le coiffeur sera peut-être le dernier. Jusqu’à ce que le dernier rendez-vous arrive enfin et mette un terme définitif à votre relation.
La recherche d'une communauté : "J'ai rejoint le groupe des Chauves heureux sur Facebook"
Ça commence par chercher sur Internet « Les plus beaux mecs chauves », puis ça finit en faisant des clins d’œil à un mec chauve dans la rue sur un air entendu genre « toi et moi bébé, on est de la même famille ».
Et sinon retrouve nos différents types de calvitie en illustrations Paint, un top moralement mais surtout esthétiquement louable.