L’industrie du voyage fut l’une des premières a avoir été touchées par l’épidémie. Avant même qu’elle n’atteigne la France, l’inquiétude poussa de nombreux touristes à se renseigner afin d’annuler leurs plans. Aujourd’hui forcément, alors que les déplacements sont prohibés pour le bien de tous, les demandes d’annulation affluent. Du coup, on pourrait croire, dans ces conditions tragiquement exceptionnelles, qu’il est plutôt simple d’annuler son voyage et de se faire rembourser. Sauf qu’en fait non…
Le remboursement du vol sec est impossible si la compagnie n'a pas annulé le vol
C’est totalement absurde mais c’est vrai. Malgré le confinement et malgré les mesures prisent dans certains pays pour interdire l’arrivée de voyageurs étrangers sur leur territoire, certaines compagnies continuent de faire décoller leurs avions. Du coup, si votre vol n’a pas été annulé, vous ne pouvez pas demander le remboursement. Par contre, il est possible de se faire rembourser l’équivalent de la taxe d’aéroport et de la redevance passager. Comment faire ? Faites parvenir à la compagnie concernée une copie de votre billet par courrier recommandé avec accusé de réception puis utilisez le modèle de lettre que vous pourrez trouver ici. Si cela concerne Easyjet et Ryanair, la demande peut se faire en ligne.
Des compagnies aériennes incitent les voyageurs à reporter leurs vols
Comme Air France qui propose de reporter les voyages jusqu’au 31 mai 2020. D’autres, comme la Luftansa, sont moins arrangeantes et limitent au 31 décembre 2020. D’autres encore, proposent un avoir. Par contre, généralement, même si cela peut varier suivant les cas de figure, un seul report/changement est possible.
Le remboursement d'un vol sec est possible en cas d’annulation de vol
Normal ! Par contre, ça se complique dans le cas de vols combinés. Si vous aviez par exemple prévu de partir à Montréal depuis Paris avec une escale à Munich et que seul le vol vers Munich est annulé, là, on ne vous cache pas qu’il va falloir batailler…
Inutile de compter sur une indemnisation
Les pertes financières pour les compagnies aériennes sont colossales. Pas la peine de compter sur elles pour vous dédommager en cas d’annulation. Tout a été prévu pour ne pas donner plus que le strict minimum aux voyageurs et ainsi limiter les dégâts. Pourquoi ? Car la pandémie de Covid-19 rentre dans la catégorie des cas de force majeure, comme mentionné dans le règlement européen, numéro 261/2004.
Vous pouvez essayer de vous faire rembourser votre voyage à forfait
Même si vous ne voulez plus partir et qu’on ne sait trop pourquoi, le voyage est maintenu. L’article L. 211-14 II du code du tourisme vous autorise à exiger un remboursement intégral de votre voyage à forfait (vol + hôtel) dans les 14 jours. Néanmoins, les démarches peuvent être compliquées car il n’existe pas vraiment de jurisprudence. Si votre périple n’est prévu que dans plusieurs mois et que vous voulez quand même annuler, il va par contre falloir patienter…
Ne comptez pas trop sur l'assurance de votre CB
Certaines cartes bancaires Premium offrent des garanties concernant les achats que vous effectuez. Cependant, aucune ne vous permettra d’espérer un remboursement de votre voyage dans le cas de l’épidémie de Coronavirus.
C'est plus simple pour le train
La SNCF offre la possibilité de se faire rembourser le prix du billet ou de procéder à un échange de celui-ci. On peut même effectuer les démarches en ligne. Attention, cela ne concerne pas l’Eurostar. Dans ce cas de figure, le mieux que l’on puisse espérer est un avoir valable jusqu’au 12 décembre 2020.
Annuler un hôtel
Il peut également être intéressant d’essayer de récupérer un peu d’argent et donc de limiter les dégâts en annulant les chambres d’hôtel réservées à l’avance. Là aussi, c’est malheureusement plus compliqué. Sauf si bien sûr, l’hôtel a décidé (ou a été contraint) de fermer ses portes. Si l’hôtel reste ouvert, vous pouvez essayer de négocier pour un report ou un avoir.
Bon courage pour les démarches ! Si ça se trouve un jour peut-être on pourra à nouveau organiser un tour du monde, se fendre d’un voyage en bus ou se perdre sur les nationales… un jour ?