Récemment, le tueur en série français qu’on appelait Le Grêlé a enfin été démasqué. Ça fait une affaire résolue. Cool, mais il en reste des tas qui n’ont pas livré leurs réponses. Voilà donc l’occasion de revenir sur ces crimes non élucidés qui parsèment l’Histoire judiciaire française, ces meurtres qui ne se livrent jamais vraiment. Qui a tué ? Pourquoi ? Où est le corps ? Le coupable derrière les barreaux est-il vraiment le bon ? De la petite Marion à Xavier Dupont de Ligonnès, retour sur les plus grands points d’interrogations hexagonales.
Affaire Yves Godard
En septembre 1999, un médecin français du nom d’Yves Godard disparaît avec ses deux enfants. Sa femme quant à elle est introuvable. Le 1er septembre, il avait annoncé vouloir emmener ses enfants pour une petite croisière de 4 jours au départ de Saint Malo. Le 5 septembre, le canot pneumatique du voilier est récupéré en pleine mer avec à l’intérieur des effets personnels du père de famille. En perquisitionnant le véhicule et le domicile du couple, les enquêteurs relèvent la présence importante de sang appartenant à Marie-France Godard, son épouse portée disparue depuis le 31 août. Au fil des mois, des gilets et radeau de sauvetage, vêtements et papiers d’identité sont retrouvés sur les plages ou repêchés, favorisant la thèse du naufrage. Pourtant les enquêteurs n’y croient pas et pensent que les effets ont été sciemment déposés afin de faire croire à un accident. Le 6 juin 2000, des pêcheurs remontent dans leur filet un crâne qui s’avère être celui de Camille, la fille d’Yves Godard. L’enquête est ajournée quand un fémur et un tibia appartenant au médecin sont repêchés en 2006 mais le mystère demeure, le corps du fils Godard et de sa mère n’ayant jamais été retrouvés. En décembre 2008, une nouvelle carte de mutuelle appartenant au médecin est retrouvée sur une plage, en parfait état de conservation, épaississant encore un peu plus le mystère de l’affaire Godard.
Affaire Estelle Mouzin
Le 9 janvier 2003, la petite Estelle âgée de 9 ans disparaît alors qu’elle rentrait chez elle à pied. Dans un premier temps, le tueur en série Michel Fourniret est suspecté mais son alibi le disculpe assez vite aux yeux des enquêteurs. Depuis, plusieurs pistes plus ou moins fiables ont ravivé l’espoir des proches de retrouver un jour leur fille disparue mais sans succès. Dernier développement en date, la révélation de Michel Fourniret déclarant qu’il fallait le « considérer comme coupable » de la disparition d’Estelle Mouzin. Sa femme et complice, Monique Olivier, a avoué avoir participé à son enlèvement et conduit la police vers l’endroit où elle aurait été enterré, sans succès. Après 4 jours de recherche la police n’a pas retrouvé le corps de la fillette.
Affaire Xavier Dupont de Ligonnès
Une des affaires les plus récentes de ce top avec celle de Chevaline, l’affaire Ligonnès a passionné la France au printemps 2011. Le 21 avril, plusieurs semaines après la disparition mystérieuse de la famille nantaise, les enquêteurs découvrent les corps d’Agnès Dupont de Ligonnès et de ses 4 enfants, enterrés sous la terrasse. Xavier Dupont de Ligonnès est bien entendu le principal suspect, d’autant que ses agissement les mois et les jours précédant la disparition de sa famille sont plus que douteux. Cours de tirs à la carabine, comptes bancaires fermés, ciment et sacs de chaux achetés en grande quantités, messages cryptiques sur des forums Internet, lettres étranges à sa famille, autant d’éléments donnant l’impression d’un acte prémédité. La thèse la plus répandue est celle d’une lente descente aux enfers, celle d’un homme ruiné ne parvenant pas à l’assumer auprès des siens. Xavier Dupont de Ligonnès sera aperçu une dernière fois dans le Var avant de disparaître totalement cette fois. Personne ne sait ce qu’il est devenu mais tout le monde l’aperçoit au 4 coins du globe.
Affaire Grégory
Sûrement l’affaire judiciaire la plus médiatisée de France, la mort du « petit Grégory » reste aujourd’hui une énigme. Le 16 octobre 1984, le corps du jeune Grégory Villemin, 4 ans, est retrouvé dans la Vologne après l’appel téléphonique d’un corbeau revendiquant le meurtre du garçonnet, corbeau qui harcelait la famille depuis 4 ans maintenant. Très vite on arrête Bernard Laroche, cousin de Jean-Marie Villemin, le père de la victime. Fautes de preuves, il est remis en liberté avant d’être abattu par son cousin qui le tient toujours responsable de la mort de son fils. S’en suivront de multiples péripéties comme la mise en examen de Christine Villemin (ensuite totalement disculpée), la dégradation et la perte de pièces à conviction ou encore les réouvertures d’enquêtes suite aux progrès des analyses ADN…sans succès. On ignore toujours aujourd’hui le fin mot de l’histoire, mais il semblerait qu’on en sache désormais un peu plus sur le fameux corbeau qui pourrait être Jacqueline Jacob.
Affaire Marion Wagon
Certains se souviennent peut-être des affiches de la petite Marion qui ornaient les murs et les vitrines des villes de France, dans les gares, les péages et même sur les packs de lait après la disparition de Marion Wagon, 9 ans, le 14 novembre 1996 à Agen. Pendant des mois les policiers puis les gendarmes ratissent la ville et la région, font appel à des maîtres chien, des hélicoptères, des plongeurs et même des radiesthésistes, sans succès. Marion sera bien « aperçue » dans plus de 89 pays mais sans qu’aucun de ces témoignages ne menèrent à de réelles avancées. La « Cellule Marion » continue aujourd’hui son travail pour retrouver celle qui aurait aujourd’hui 34 ans.
Affaire de Bruay-en-Artois
Bruay-en-Artois (aujourd’hui Bruay-la-Buissière) est une ville minière du Pas-de-Calais qui connut en avril 1972 un drame qui allait la placer au coeur de l’actualité. Le 6 avril, des enfants retrouvent le corps mutilé de Brigitte Dewèvre. La jeune fille de 15 ans a été étranglée et blessée à la tête par un objet coupant. Des témoins évoquent une voiture aperçue non loin des lieux du crime, il s’agit de la 205 d’un notaire, Pierre Leroy, qui se retrouve inculpé rapidement sans beaucoup plus de preuves. Si ses alibis bancals et multiples sèment le trouble, c’est que Pierre Leroy tente par ses mensonges de protéger en fait sa maîtresse, Monique Béghin-Mayeur qui sera elle aussi suspectée, sans qu’aucune de ces 2 pistes n’aboutissent. Malgré les efforts des parents de la victime et du journaliste Jean Ker, le crime est prescrit en 2004.
Tuerie de Chevaline
Le 5 septembre 2012, un cycliste britannique de 53 ans, ancien membre de la Royal Air Force, part faire une promenade en vélo en forêt près de Chevaline, tout proche du lac d’Annecy. Au détour d’un lacet il tombe sur ce qu’il pense être un accident de voiture. Une enfant titube au milieu de la route et un cycliste est étendu au sol près d’une voiture dont le moteur tourne toujours. A l’intérieur, une famille vient d’être abattue par balle, la famille Al-Hilli, des anglais d’origine irakienne. Huit heures après les faits, les gendarmes découvrent avec stupeur la présence d’une autre petite fille, cachée à l’intérieur de la voiture, et elle bien vivante. Le cycliste britannique met rapidement les enquêteurs sur la piste d’un motard qu’on soupçonne d’être un tueur déterminé et très expérimenté, mais il n’a pour l’instant pas été retrouvé. Pourquoi la famille a-t-elle été tuée ? Règlement de compte familial sur fond d’héritage ? Espionnage industriel qui aurait mal tourné ? Tueur fou sévissant dans la région ? Pour l’instant l’enquête continue, en espérant que les enfants rescapées parlent un jour et livrent de nouveaux détails.
Tuerie du bar du Téléphone
La Tuerie du bar du Téléphone ressemble aux règlements de comptes de gangsters qu’a connu Chicago sous Al Capone, sauf qu’ici nous sommes en 1978 à Marseille. Dans la soirée du 3 octobre, trois hommes armés ouvrent le feu sur les occupants du bar du Téléphone : dix personnes sont tuées. Il pourrait s’agir d’un règlement de compte de gangs, comme tout le monde le suppose, mais le massacre sans distinction ne ressemble pas aux exécutions très codifiées du milieu. On évoque alors des barbouzes ou des anciens du SAC, la milice gaulliste, sans jamais que les coupables ne soient rattrapés.
L'affaire Paquita Para
Le 4 décembre 1998, le corps de la jeune femme de 30 ans est découvert dans une voiture calcinée dans la Vallées des Eaux Claires près d’Angoulême. L’enquête détermine rapidement que la jeune femme était morte quand l’incendie volontaire de la voiture a été déclenché. Les soupçons se portent sur son ancien compagnon, un homme réputé violent. Mais il est mis hors de cause quelques mois plus tard. Et après, plus grand chose. On sait que la jeune femme s’était rendue à la gendarmerie la veille de sa mort pour demander à être entendue. Les gendarmes lui avaient demandé de revenir le jour suivant (bravo les gars). En 2010 un non-lieu est prononcé mais on retrouve en 2018 dans un bois les affaires personnelles de Paquita (cartes, chèque…) un ADN inconnu est découvert dessus, l’enquête est relancée.
Affaire Suzanne Viguier
L’affaire Suzanne Viguier est celle de la disparition, le 27 février 2000, d’une femme de 38 ans, Suzanne Blanch, épouse de Jacques Viguier, professeur de droit à l’université Toulouse 1 Capitole. À la suite des déclarations d’Olivier Durandet qui s’est présenté comme l’amant de Suzanne, des soupçons ont conduit la police à mettre en cause son mari, Jacques. Un premier procès, en avril 2009, a abouti à l’acquittement de Jacques Viguier, confirmé en appel en mars 2010. Depuis, le coupable court toujours.
On a aussi les criminels qui ont documenté leurs crimes et toutes les infos sur les scènes de crime .