« Tu achètes quoi pour l’anniversaire de Sophie ? » « Aucune idée. » « Aucune idée non plus. » « Sinon on n’a qu’à aller chez Soho et on prend une merde ? » « Oh oui ! On va chez Soho ! »
Voilà à peu près à quoi ressemblait une discussion pré-anniversaire quand on était en quatrième. Ensuite, Soho a à peu près disparu, remplacé par d’autres bazars du même genre où on achetait des trucs bien nuls pour un peu plus cher.
Des médailles de la plus grosse bite
Il fallait bien trouver des trucs intelligents à mettre sur les médailles, à part « médaille du meilleur papa » ou « médaille du meilleur ami ». Et c’est vrai que « médaille de la plus grosse bite« , ça avait un côté tout à fait élégant.
Des tabliers avec des corps nus dessinés dessus
Parce que comme ça, quand tu mettais le tablier, ça faisait comme si tu étais à poil. Ou comment faire glousser de rire des adolescents, et jusqu’à ce que leurs boutons éclatent de pus d’eux-mêmes à force de convulsions enthousiastes.
Des tirelires cochon avec une fente au niveau de l'anus
Le cochon pouvait ou non être doté un petit mécanisme qui le poussait à pousser des grognements quand on introduisait une pièce, selon si on avait changé les piles et si on avait mis la main à la patte. Aucune pièce ne demeurait plus de 3 jours dans le cochon, rapport au fait qu’on n’avait pas un rond.
Des cartes d'anniversaire de mauvais goût
Une sorte de condensé de ces histoires de médailles en moins cher. C’est vrai qu’une bonne grosse carte d’anniversaire à base de jeux de mots sur le cul ou sur tout autre sujet connexe (le caca, le vomi, et tutti quanti), ça faisait fatalement plaisir à celui qui la recevait.
Des pâtes zizi
Parce que quand même, c’était pratique et rigolo : pratique parce qu’on pouvait les manger (puisque c’était des pâtes), et rigolo parce que c’était des pâtes mais en forme de zizi. Vous voyez ? Un zizi qui sourit en plus, pour le côté bonne humeur.
Une tête de vache Mondrian moche
Ou tout autre objet d’art fabriqué en Chine dont on était en droit de s’interroger sur la chaîne de décisions qui avait mené à sa fabrication : un type s’était dit « tiens, on va prendre une tête de vache et lui mettre des motifs Mondrian » ensuite une banque lui avait dit « banco, je te file les financements », ensuite un ingénieur avait préparé les plans, ensuite le truc avait été processé pour être fabriqué dans quelque usine chinoise où un chef d’atelier avait briefé les équipes en vue de sa fabrication, puis le truc avait été fabriqué, assemblé, emballé, des commerciaux s’étaient mis sur le coup, on l’avait présenté dans des catalogues, des grossistes s’en était doté, des détaillants les avaient achetés, et voilà que désormais on passait à la caisse avec. Le monde est fou.
Des boîtes avec des messages nuls
Genre une boîte « Ca ne manque pas de sel » pour le sel. Ou « Un peu de douceur dans ce monde de brutes » pour le sucre. Le tout en ferraille mal dégrossie, avec des couleurs criardes et une police de caractère proche du Comic sans Ms. L’éclate et le bon goût.
Des horloges avec des messages nuls
« De toute façon je suis en retard », « Avant l’heure, c’est pas l’heure, après l’heure c’est plus l’heure », voire tout simplement une imitation horloge de gare cheap en plastoc qui marchait mal et dont la pile finirait par n’être jamais changée. Cadeau inutile.
De faux journaux de la date de ta naissance
Avec de fausses infos pseudo humoristiques. L’éclate. Le truc était plastifié et par conséquent pouvait servir de set de table, ce qui était super pratique dans la mesure où les sets de table étant moches, on pouvait maximiser la mocheté pour un prix modique. Plaisir et joie.
De cabas moches
En plastique façon sac poubelle. Et une phrase inspirante dessus ou un dessin de pizza. Pour toutes les fois où on s’en servirait jamais.
(Bonus) Des serre-tête avec des organes génitaux divers dessus
Et pour aller avec les cadeaux, on s’ouvrait une bouteille de Soho.