Vous avez tous déjà entendu parler du Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale, notamment dans des émissions à sensation du genre 90 Minutes exclusives d’action. Le GIGN, c’est l’élite de l’élite de la gendarmerie, et ce sont eux qui font les interventions les plus techniques, ça on le sait. Mais, finalement, on n’en sait pas beaucoup plus. Alors si comme nous, vous ne savez pas ce qui se cache derrière ces gens encagoulés, voilà quelques infos sur le GIGN.
Voilà les missions du GIGN
Comme l’indique son nom, le GIGN est une unité d’intervention, ce qui veut dire qu’elle est appelée à agir sur des situations de crise. Et ces situations, ça peut aussi bien être des prises d’otage que des forcenés armés ou des détournements d’avion, de bateau et même des attaques chimiques ou nucléaires. Bref, le genre de missions qu’on ne peut pas donner à n’importe quelle unité de gendarmerie ; il faut des pros entraînés pour ce type de scénarios sensibles, et c’est précisément à ça que sert le GIGN. Ah oui, en plus des interventions, le GIGN donne aussi dans la surveillance, la collecte d’informations et la protection de diplomates français dans les pays en guerre. C’est qu’ils sont bien occupés ces gens.
Le GIGN a été créé suite aux J.O. de Munich de 1972
Le 5 septembre 1972, pendant les Jeux Olympiques de Munich, une organisation palestinienne a pris en otage puis assassiné 11 membres de l’équipe olympique israélienne, tuant au passage un policier ouest-allemand. Ce jour-là, l’intervention de la police a été catastrophique pour la simple et bonne raison qu’il n’y avait pas d’unité dédiée à ce type de situation. Ça a conduit plusieurs pays, dont la France, à souhaiter la création d’un groupe qui serait spécialement entraîné pour ça. La gendarmerie s’est donc penchée sur le sujet et, en 1974, le GIGN a vu le jour.
Les membres du GIGN apparaissent toujours cagoulés
Reste à savoir pourquoi. Eh bien tout simplement pour éviter de subir des pressions ou des représailles de la part de groupes criminels ou terroristes. Les missions sur lesquelles intervient le GIGN sont tellement sensibles que le risque de représailles envers ses membres ou leur famille est très élevé ; du coup la cagoule permet de se mettre à l’abri.
Le GIGN a des antennes partout en France
Si la base principale du GIGN est située à Versailles, le groupe a aussi plusieurs antennes sur tout le territoire français pour pouvoir intervenir rapidement en cas de problème. On en compte 7 en métropole (à Toulouse, Reims, Dijon, Orange, Nantes, Caen et Tours) et 7 en outre-mer (en Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française). Avec ça plus les moyens de transports type hélicoptère, le temps d’intervention peut être de 30 minutes partout sur le territoire.
Le RAID est le GIGN de la police (en gros)
On se pose souvent la question de la différence entre le GIGN et le RAID (Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion) qui a été créé en 1985. Pour la faire courte, les deux groupes se ressemblent beaucoup, à ceci près que le RAID fait partie de la police et non de la gendarmerie. Autre différence : le RAID est plus entraîné à agir en milieu urbain quand le GIGN est, lui, plutôt orienté vers les milieux ruraux. Il existe d’autres différences plus techniques, mais en gros il faut retenir que les deux groupes se ressemblent et peuvent collaborer (ce qu’ils ont fait en 2015 suite aux attentats de Charlie Hebdo).
En passant, la BRI (Brigade de Recherche et d’Intervention), qui dépend aussi de la police, est elle spécialisée dans la grande criminalité et le grand banditisme et intervient plutôt à Paris ou dans les départements limitrophes. Ses membres ne sont pas toujours cagoulés, contrairement à ceux du RAID et du GIGN, et ils peuvent aussi effectuer des missions de police judiciaire en civil. Après il y a aussi des BRI dans d’autres régions, mais on ne va pas commencer à rentrer dans les détails parce que ça va commencer à faire beaucoup d’infos.
Enfin, oubliez le GIPN (Groupe d’intervention de la Police nationale), il fait maintenant partie du RAID donc on ne va pas se compliquer la vie.
Il faut déjà cocher pas mal de cases avant de tenter d'entrer au GIGN
Pour pouvoir passer les tests d’entrée au GIGN, il faut déjà remplir quelques conditions pas données à tout le monde. Il faut être officier ou sous-officier de gendarmerie avec environ 4 ans d’ancienneté, être apte à la pratique du parachutisme et avoir moins de 34 ans. Et, bien entendu, il faut avoir de grandes capacités physiques et mentales, mais ces derniers points seront de toute manière évalués durant les tests.
Les tests de sélection du GIGN font partie des plus difficiles au monde
Après avoir passé une visite médicale, les candidats sont d’abord soumis à une première semaine de tests. Là, on teste leurs aptitudes physiques, leur personnalité, leur motivation et leur connaissance de la gendarmerie et du GIGN. Les épreuves changent à chaque session, mais il y a toujours des parcours du combattant, des épreuves dans le noir, dans des milieux exigus, dans l’eau, des sauts dans le vide, des combats de boxe, de la mémorisation d’infos etc., le tout avec très peu de sommeil. Le but, c’est de soumettre les candidats à des conditions extrêmes pour savoir comment ils réagissent quand ils sont poussés dans leurs derniers retranchement. Autant vous dire que la plupart d’entre nous craquerait au bout de même pas 3 heures (et encore, on est gentil).
Après le test, il y a un pré-stage
5 à 10 % des candidats arrivent à passer la première semaine de tests et intègrent ensuite la formation GIGN qui commence avec un pré-stage de 3 mois. Pendant ces 3 mois, les gendarmes vont essentiellement suivre des entraînements intensifs au tir et aux sports de combat. C’est toujours du costaud, et même à ce stade les formateurs peuvent toujours décider d’éliminer un candidat qui ne ferait finalement pas l’affaire.
Après le pré-stage, il y a une formation de 8 mois
Là, on rentre dans la vraie formation aux méthodes du GIGN : filature, neutralisation d’individus, lutte anti-terroriste, techniques d’intervention, etc. En gros, tout ce qu’il faut savoir pour devenir un vrai membre du GIGN prêt à intervenir sur le terrain. C’est seulement à l’issue de cette formation que les candidats peuvent obtenir leur brevet du GIGN. ENFIN.
Le GIGN est particulièrement reconnu dans le monde
Déjà, il est l’un des groupes d’intervention les plus efficaces au monde, avec près de 600 otages libérés et près de 1000 criminels capturés ou abattus, ce qui représente un bilan pas dégueu. Mais en plus de ça, le GIGN est souvent appelé par d’autres pays pour former leurs forces spéciales à eux. C’est le cas du GSG 9 (Allemagne), du Delta Force (USA), du GEK Cobra (Autriche) ou encore du ESI (Belgique). C’est la preuve d’un savoir-faire bien reconnu, et c’est plutôt une bonne nouvelle pour la France.
Alors, vous vous sentez de passer les tests ? En attendant, passez les tests Topito qui sont un peu plus simples.
Sources : Gendarmerie.interieur.gouv, Wikipedia, GIGN.org, Défense-Zone.