Pour le dépaysement, à New York, c’est raté. La ville est prise d’assaut par des hordes de touristes français, le nez dans leurs guides, qui se ruent sur les mêmes attractions que vous. Vous entendrez autant parler français qu’anglais, et si par mégarde vous posez un doigt sur un plan, un autochtone avenant se précipitera immédiatement pour vous demander si vous êtes perdus et s’il peut vous aider. Bref, en tant que touriste vous êtes flagués, et pour devenir un vrai local, il reste un long chemin à parcourir. Voici quelques exemples de Vis ma vie de New-Yorkais.
- Rater le métro : parce qu’il n’y a pas besoin d’être un français en goguette pour se faire avoir par des trains aux arrêts modulables, des lignes fantômes et des horaires improbables. Par contre, il y a besoin d’être new yorkais pour garder ses lunettes de soleil dans le métro.
- Siroter un cosmopolitain dans un bar en terrasse avec vue sur la ville : oui, c’est cliché, mais les new-yorkais sont un peu clichés.
- Faire son jogging dans Central Park : oui, c’est cliché, mais les new-yorkais sont un peu clichés. (J’ai l’impression d’avoir déjà lu cette phrase quelque part). Ceci dit, disposer d'un parc de 341 hectares n'empêche pas les New-Yorkais de remplir les salles de muscu.
- Croiser des personnalités à tous les coins de rue : et faire comme si de rien n’était. De même que le parisien croise chaque jour des Véry Important French People, le new yorkais ne bronche pas lorsqu’il croise une star. Sauf si c’est Woody, car tout New-Yorkais qui se respecte a vu (et adore, ou fait semblant d’adorer) tous les films de Woody Allen.
- Boire du café dégueulasse sans tiquer : si les New-Yorkais boivent autant de café, c’est parce qu’il n’y en a pas dans leurs grands gobelets de carton. En fait, on en met juste un peu pour la couleur. Pour la correspondance des tailles, notez que « Medium » aux States correspond à un gobelet de menu Maxi Best Of.
- Traîner le vendredi soir au MoMa : parce que c’est branché, intello, arty, et surtout, parce que c’est gratuit. Peut se faire dans tout un tas d'autres musées trop cools.
- Connaître par cœur toutes les comédies musicales de Broadway : et surtout, les spectacles en vogue. Notez que pour ça, il faut aussi avoir un salaire de New-Yorkais (à partir de 80$ pour le Roi Lion). Mais si vous êtes motivés, vous pouvez faire la queue au guichet de Times Square pour obtenir des réductions. Faut juste pas être pressé.
- Aller à la fameuse "Amateurs Night" à l'Apollo Theater de Harlem : car c’est ici que furent révélés Aretha Franklin, Marvin Gaye, les Supremes, Steevie Wonder, les Jacksons 5 ou James Brown. Excusez du peu.
- Déambuler dans la rue en tailleurs et baskets : il n’y a que nous qui sommes assez stupides pour nous infliger une telle torture. Les new-yorkaises, elles, ne chaussent leurs talons qu’une fois arrivées sur leur lieu de travail. C’est pas sexy, certes, mais enlever ses chaussures parce qu’on ne les supporte plus alors qu’il fait 28 dans le bureau, c’est pas sexy non plus. Et c’est pas sympa pour votre voisin en open space.
- Bruncher le dimanche matin au Village : foyer historique des artistes et des intellos, le « Village » (c’est-à-dire East Village + West Village + Greenwich Village) est l’endroit parfait pour voir et être vu en compagnie de gens cools qui préfèrent s’en mettre plein la panse plutôt que d’aller à la messe.
Et vous, vous en voyez d'autres des choses à faire pour être le parfait New Yorkais ?