En VF ou en VO, on émaille nos conversations de savantes références pop à des films que tout le monde a vu. C’est que c’est pratique, quand on n’a rien à dire, de créer de la connivence. Sauf qu’on fait ça n’importe comment. On ne cite plus le film mais la citation approximative elle-même. Il faut remettre de l’ordre dans tout ça, car c’est le genre d’erreur qui peut coûter un bras, à N’oubliez pas les paroles.

"Luke, je suis ton père !" (L'empire contre attaque)

Et bah non : c’est « Non. Je suis ton père. »

"Janvier, je veux deux mille francs !" (La traversée de Paris)

Et bah non, c’était « Janbier, je veux deux mille francs ! »

"Adrienne !" (Rocky)

Et bah non, c’est « Adrian ! » Déso.

"C'est pas ma guerre !" (Rambo)

Et bah non, c’est « C’était pas ma guerre ! »

"J'adore l'odeur du napalm au petit déjeuner" (Apocalypse Now)

Et bah non, c’est « J’aime l’odeur du napalm au petit matin. »

"On peut tromper mille fois une personne, non, on peut tromper une fois, non, on peut..." (La cité de la peur)

Et bah non. C’est… Enfin, on se comprend.

"C'est tout ce que ça te fait quand je te dis qu'on va manger des frites ?" (La classe américaine)

Et bah non, ce sont des chips, qu’ils vont manger. Pas des frites.

"My name is Bond, James Bond" (Docteur No, puis tous les James Bond)

Non. La réplique, en anglais, est « The name is Bond, James Bond ».

"Je suis trop vieux pour ces conneries !" (L'arme fatale)

C’est pas ça. « J’ai passé l’âge de ces plaisanteries ! »

"Tu vois, le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet et ceux qui creusent. Toi, tu creuses." (Le bon, la brute et le truand)

Il ne s’agit pas seulement d’avoir un pistolet. La vraie réplique est plus claire sur les enjeux vitaux : « Tu vois, le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi, tu creuses. »

"Et là tu te demandes : est-ce que j'ai tiré 5 ou 6 fois ?" (L'Inspecteur Harry)

C’est plus complexe que ça :

« Je sais ce que tu penses : « c’est six fois qu’il a tiré ou c’est cinq, seulement ? » En fait, pour te dire la vérité, dans tout ce bordel, j’ai perdu le compte moi aussi. Mais ceci est un 44 Magnum, le plus puissant soufflant jamais créé au monde, un calibre à vous arracher la tête. Tu ne dois te poser qu’une question : « Est-ce que je suis chanceux ? » Alors, ordure, tu l’es ou pas ? »

"Bizarre bizarre, j'ai dit bizarre ? Comme c'est bizarre..." (Drôle de drame)

Louis Jouvet est plus sobre : « Moi j’ai dit bizarre ? Comme c’est bizarre ! »

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

"Ta mère suce des bites en enfer" (L'Exorciste)

Pardon, mais, pour être tout à fait précis, ce ne sont pas des bites qu’elle suce. Non, « ta mère suce des queues en enfer ».

"Tu n'es pas bon à rien, tu es mauvais en tout" (Le Spountz)

De l’importance de la préposition. « Tu es mauvais à tout », pas « en tout ».

"E.T. Téléphone. Maison." (E.T.)

Nuance ! C’est « E.T. Maison. Téléphone. » Je vous promets.

Et sinon, je conseille à tout le monde la VF de Goldeneye. Le seul film où le type en charge de la transcription a inventé des expressions, comme « avoir du boche (bosch, bosh ?) dans la caboche ». Ensuite, je les ai utilisées pendant des années sans savoir qu’elles n’existaient pas. S’il lit ce top, qu’il se manifeste, je rêve de l’interviewer. On enchaîne avec quelques citations sur le cinéma qui en disent long sur… le cinéma.

Source : Buzzfeed