C’est comme ça que voulez-vous, on est tous les mêmes face à nos mômes qui sortent de l’école. On veut toujours savoir ce qu’ils y ont fait, parce qu’on aimerait bien être parfois une petite souris pour les observer en scred pendant qu’ils sont en train de vivre leur vie pépouze. Et même sur le genre de questions qu’on pose en les récupérant à 16h30, on manque cruellement d’originalité. Faut pas s’étonner du coup que leurs réponses en manquent aussi, ça va ensemble hein.
« T’as mangé quoi à la cantine ? »
Bah de la nourriture dans une assiette, le tout avec plus au moins de goût. Ça, c’est la vérité. La version de ton môme c’est systématiquement « j’sais plus » ou « des pâtes », même si c’était des haricots verts et un steak haché.
« T’as fait quoi aujourd’hui ? »
Tu t’attends à ce qu’il te raconte sa journée en détail, avec le nombre de matières étudiées, la couleur du pull de la maîtresse et toutes ses activités nommées une à une. En vrai, il va te répondre qu’il a joué et qu’il a vu une fourmis rouge dans la cour. Top.
« Et les autres, ils ont eu combien ? »
Quand il t’annonce sa note pas super élevée à demi-mot. Comme si le fait de savoir les notes des autres allaient t’aider à doser la gravité de sa mauvaise note. Genre si tout le monde a foiré et a eu une sale note: le contrôle était trop dur, mais si tout le monde a eu une note convenable sauf ton gosse: c’est qu’il était clairement à côté de la plaque.
« T’as des copains ? »
La réponse sera forcément « oui », ou « non » Si tu ne développes pas un peu plus la question, comme avec « et il/elle s’appelle comment ?», tu peux être certain(e) que tu n’en sauras pas plus, et il faudra t’en contenter.
« T’as joué à quoi à la récré ? »
Et là, il va te sortir des noms de jeux que tu ne connais même pas, des trucs imprononçables et improbables, qui te rappelleront juste une chose: ta propre enfance est très très loin, et tu es très très vieux.
« T’as des devoirs pour demain ? »
Alors qu’en vrai, tu demandes par politesse, parce que tu vas quand même aller vérifier dans son cahier de texte discrétos s’il a quelque chose à faire pour le lendemain. Il est hors de question qu’il se tape encore un mot dans son carnet parce qu’il n’aura pas appris sa poésie.
« Elle est sympa ta maitresse ? »
Ce qui veut dire « c’est pas trop une connasse-en-mal-d’autorité-un-peu-dictatrice-qui-se-sert-des-enfants-pour-avoir-un-semblant-de-pouvoir ? » Ce à quoi ton enfant répondra seulement « oui » ou « non », en fonction de son humeur du jour (oui, parce que vous posez cette questions tous les jours).
« C’est lequel, celui qui t’embête ? »
Vous lui dites que c’est juste par curiosité, mais en vrai c’est pour faire une poupée vaudou à son effigie et planter des petites aiguilles directement dans son cul (celui de la poupée hein, pas l’enfant, on est pas des sauvages non plus). Et puis c’est aussi pour pouvoir bitcher en disant « ça m’étonne pas tiens, il a la même tête de con que son père ».
« Qu’est ce que t’as fait de ton pull ? »
Marche aussi avec les alternatives « manteau » »cartable » « bonnet » « gants » ou plus rarement « slip ». Ce à quoi il répond généralement pas grand chose, mais se contente de hausser les épaules en disant « j’sais pas ».
« Pourquoi t’as des feuilles partout dans les cheveux ? »
Ou du chewing-gum, de la peinture, des paillettes ou des gommettes, peu importe le résultat est là : il a autre chose que des cheveux sur ses cheveux, et vous ne comprenez toujours pas pourquoi. Lui non plus d’ailleurs, c’est le plus troublant.
Et vous, vous posez quoi comme questions à votre gamin en le récupérant à la sortie de l’école ?