« Je m’ai trompé » a dit Hirohito aux Américains après s’être pris deux bombes atomiques. L’histoire est quand même dingue : un des événements les plus meurtriers de la guerre a été engendré par une mauvaise compréhension d’un mot en Japonais. Mais ce n’est pas la seule fois où une traduction hasardeuse a engendré des catastrophes (ou beaucoup de rire).

Quand une traduction hasardeuse déclenche Hiroshima

L’histoire est connue : suite à l’ultimatum américain, les Japonais font une réponse impliquant le mot « Mokusatsu », immédiatement traduit par « ignorer avec mépris » par les traducteurs américains. En réalité, les autorités japonaises étaient très divisées quant à la suite à donner à l’ultimatum et voulaient gagner du temps pour obtenir une médiation russe. Dès lors, le mot avait été choisi pour sa vaste acception allant de « ignorer avec mépris » à « sans commentaire »… Sauf que le but était de dire « sans commentaire ». De l’ambiguïté initiale, les Américains ont tiré une réponse très claire sans prendre en compte la réalité interne du Japon et bim bam boum ça a fait deux bombes atomiques.

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Quand une mauvaise traduction du mot "demande" génère une tension diplomatique

1830 : France et Etats-Unis discutaient du règlement d’une indemnité liée à la vente, 25 ans plus tôt, de la Louisiane. Les Français écrivent alors aux Américains et entament leur lettre par la formule suivante : « Le gouvernement français demande ». Les Américains reçurent une traduction approximative, reprenant le mot « demands », lequel signifie exiger. Réponse des Américains : « si les Français exigent quoi que ce soit des Américains, ils n’auront rien du tout ». Ensuite, ça s’est calmé.

Jimmy Carter et le désir sexuel pour la Pologne communiste

Carter était président des Etats-Unis quand il s’est rendu en Pologne, en 1977, pour oeuvrer à la détente entre les deux grands. Alors qu’il donne un discours, le traducteur se permet une assez libre interprétation : « Je désire les Polonais sur le plan charnel ». Ensuite, le traducteur a expliqué que Carter avait « abandonné définitivement son pays », puis il a qualifié la constitution polonaise évoquée par Carter de « ridicule ». Evidemment, il a été viré.

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Quand une erreur de traduction entraîne la naissance d'une mythologie martienne

Giovanni Virginio Schiaparelli était un astronome italien. En 1877, il s’était lancé dans une grande aventure : cartographier la planète Mars. Pour faire la distinction entre les zones claires et sombres de Mars, Schiaparelli utilise des mots qui lui semblent adaptés, à savoir les mers et les continents ; puis il utilise le mot « canali » pour expliquer les liaisons entre lesdites zones. Sauf que les mecs comprennent dès lors qu’il existe des canaux, sur Mars, c’est-à-dire des constructions humaines, sinon extraterrestres. Ce sont ces travaux qui, de fil en aiguille, vont donner naissance à la théorie des petits hommes verts de Mars qui trouvera sa forme première dans La guerre des mondes. Comme quoi.

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Quand une erreur de traduction entraîne la tétraplégie d'un patient

En 1980, Willie Ramirez se sent très mal. Sa famille panique et l’emmène aux urgences. Mais sa famille est cubaine, et nous sommes en Floride ; or, les Ramirez ne parlent pas anglais. Comme ils pensent que Willie souffre d’une intoxication alimentaire, ils utilisent le mot « intoxicated », lequel est compris par les médecins comme « en était d’ébriété ». Rien de grave, donc, pour les médecins. Sauf que le mec est en train de faire une hémorragie cérébrale. Résultat : tétraplégie (et 70 millions de dollars de dédommagement).

Une erreur de traduction, et le Parlement européen vote pour l'inverse de ce qui est proposé

En décembre 2013, une députée européenne portugaise présentait un projet de loi pour faire du droit à l’avortement un droit européen. Au Parlement, il y a un système de double niveau de traduction : le premier cercle est composé des traducteurs anglais, français, espagnol, allemand et italien ; le deuxième se branche sur ces traducteurs pour traduire en différé. Mais quand la députée a utiliser le mot « rejeitar », qui signifie « rejeter », les Français et les Allemands ont traduit le mot par « appuyer, soutenir ». De ce fait, les députés Roumains ou Bulgares ont également compris la motion à contresens. Bref : le vote était nul et non avenu.

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Il n'a pas souffert, promis

Quand une erreur de traduction prolonge une guerre d'un mois

En 2008, la Russie et la Géorgie entrent en guerre. Au bout de 5 jours, le gouvernement Sarkozy se pose en médiateur pour obtenir un cessez-le-feu. Mais tout à trac, les Russes reprennent les tirs malgré la signature de l’accord. Incompréhension des autorités françaises. En réalité, une erreur de traduction s’était glissée dans la version russe de l’accord. Il s’agit d’une simple préposition ; l’accord original indiquait « pour l’Ossétie », quand la version russe spécifiait « dans l’Ossétie ». Ce qui explique pourquoi les Russes y ont laissé leurs chars.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Andrein sur Wikipédia anglais

La capitulation de Bastogne

En 1944, les Allemands encerclaient la ville de Bastogne, tenue par le général américain McAuliffe. À la demande de reddition formulée par les généraux de la Wehrmacht, McAuliffe a la bonne idée de répondre « Nuts ! », autrement dit « Balek » pour faire simple. Mais les Allemands ne comprennent pas. Les Américains voulaient-ils des noix ? Finalement, McAuliffe réussit à tenir le siège et à repousser l’armée ennemie.

Le maire de Montreal prodigue de drôles de conseils aux Chinois

Maire de Montréal, Jean Drapeau (ça ne s’invente pas), était en déplacement en Chine, quand, lors d’une conférence, il a exhorté l’assemblée à « battre son frère quand il est ivre ». Ce qui n’est pas une mauvaise idée, hein, même si c’est un peu violent. Le traducteur n’avait rien compris à l’expression « battre le fer tant qu’il est chaud. »

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Christian Robert de Massy, illustrateur, pour la Fondation Lionel-Groulx.

Des officiels demandent une traduction d'un panneau routier en gallois et recopient le mail automatique d'absence du bureau sur le panneau

A Swansea, au Pays de Galles, les panneaux routiers sont écrits à la fois en anglais et en gallois. Bon, il fallait faire un nouveau panneau, donc on a écrit au traducteur et zou. Et la réponse est arrivée fissa ! Pratique. On l’a recopiée recdi. Sauf que la réponse, c’était « Je suis absent du bureau, n’hésitez pas à m’envoyer des traductions. » Epic Fail.

Les mots ont un sens (le droit).

Sources : Slate, Cracked, Termium.gc.ca