Le nazisme n’est pas à proprement parler la meilleure époque de notre histoire, ni d’ailleurs le moment où les humains ont fait montre de la plus grande intelligence. Cela n’a pas empêché des figures très importantes de notre siècle de trouver que les nazis étaient beaux et qu’ils avaient raison de haïr les Juifs. Sans forcément être inquiétés par la suite.
Henry Ford
Le fondateur de Ford n’était pas à proprement parler un sympa. Le fordisme, exaltation de l’exploitation de l’homme par l’homme au bénéfice du progrès technique, n’est que la partie émergée d’un iceberg assez répugnant. En 1920, Ford a fait part de ses vues antisémites dans une interview au New York World. Il évoque l’existence d’une « internationale juive » qui constitue à ses yeux une « menace » responsable de la première guerre mondiale. Hitler admirait d’ailleurs Ford, au point de le citer dans Mein Kampf en l’élevant au rang des « grands hommes ». Henry Ford a reçu des mains du chancelier allemand la Grande croix de l’Ordre de l’Aigle allemand en 1938. Décédé en 1947, Ford n’a pas été inquiété outre mesure à la fin de la guerre.
Coco Chanel
D’après la biographie que lui a consacré le spécialiste de la seconde guerre mondial Hal Vaughan, Gabrielle Chanel était plus qu’une simple femme qui devait survivre en période d’occupation. Archives à l’appui, l’historien montre que Coco Chanel tenait des propos violemment antisémites bien avant la guerre, considérant les Juifs à l’origine de tous les problèmes du monde et ne cachant pas son admiration pour Hitler. Pendant l’occupation, Chanel entretient une liaison avec l’espion nazi Hans Günther von Dinklage et devient même une agente d’influence au service du pouvoir allemand en France. Le climat d’antisémitisme l’arrange : Chanel cherche à récupérer 100% des droits sur son parfum n°5 dont le capital est partagé avec une famille juive, les Wertheimer.
Inquiétée à la libération, Chanel s’en tirera sans grand dommage, sans doute grâce à l’intervention d’un de ses amis : Winston Churchill.
Charles Lindbergh
Connu pour avoir traversé l’Atlantique en 1927, Lindbergh l’est moins pour ses prises de position très hostiles à l’entrée en guerre des Américains pendant le guerre. Et pour cause : Charles Lindbergh a été accusé de sympathiser avec le régime nazi. Envoyé en Allemagne par le gouvernement américain en 1936 afin de mesure l’état d’avancement de l’aviation allemande, Lindbergh n’a eu de cesse de s’afficher auprès d’Hitler durant son séjour, notamment à la cérémonie d’ouverture des JO. Par ailleurs, ses discours anti-guerre en 1940 attiraient une foule composite dans laquelle de nombreux militants des partis nazis américains étaient présents.
Edouard VIII d'Angleterre
Si son rôle a valu des applaudissements à Guy Pearce, Edouard VIII n’a pas tout à fait eu droit aux mêmes honneurs lors de son abdication en 1936. Tenu de renoncer au trône pour épouser une Américaine, Edouard VIII était un relais d’opinion nazi au sein de l’empire britannique sur lequel Hitler comptait pour éviter un affrontement. En 1937, Edouard et son épouse ont ainsi été accueillis par le chancelier allemand lors d’une visite en Allemagne. Hitler envisageait de le rétablir sur le trône d’Angleterre une fois la guerre contre l’île gagnée. Pour l’éloigner, il a été décidé de le nommer gouverneur des Bahamas pendant la guerre. Un pan de l’histoire des Windsor largement occulté aujourd’hui.
Le fondateur des deux plus gros tabloïds britanniques
Harold Sidney Harmsworth est le type à qui l’on doit le Daily Mail et le Daily Mirror, deux des plus gros tabloïds anglais connus pour leurs titres racoleurs et leur ligne édito populiste. Difficile de s’en étonner, puisque Harmsworth était lui-même très proche des idées nazies. Dans l’entre deux-guerres, il correspondait avec Hitler et se servait de ses journaux pour faire la promotion de son idéologie. Aujourd’hui encore, le Daily Mail et le Daily Mirror sont entre les mains de ses descendants et demeurent des médias d’influence.
John Patrick Kennedy
Le père de JFK n’était pas à proprement parler un sympathisant nazi, mais son pragmatisme l’a conduit à justifier l’injustifiable. Nommé ambassadeur des Etats-Unis en Angleterre, il était convaincu que le Royaume-Uni n’avait ni les moyens ni l’envie de mener une guerre contre l’Allemagne nazie et voulait absolument éviter l’implication des Etats-Unis dans un affrontement continental. Faisant fi de tous les impératifs moraux, il a cherché par tous les moyens à rencontrer Hitler afin de trouver avec lui un terrain d’entente, allant même jusqu’à proposer, pour régler la question juive, de transférer tous les Juifs vivant sur les territoires nazis vers des terres réquisitionnées en Afrique ou en Amérique latine.
Errol Flynn
Plusieurs biographies consacrées à l’interprète de Robin des bois l’accusent d’avoir eu des accointances avec Hitler et le régime nazi. On l’a même soupçonné de travaille comme espion pour l’Allemagne nazie au sein d’Hollywood. Issu d’une famille catholique irlandaise très antisémite, Flynn aurait ensuite perpétré ces mêmes idées, entretenant même des relations avec des membres du parti nazi américain. Il est en tous les cas avéré que Cary Grant, qui officiait comme agent de liaison pour le MI6, était en charge de le surveiller pendant la guerre.
Jean Cocteau
Cocteau a longtemps entretenu une sorte d’admiration esthétique pour le régime nazi. Dès 1948, la sortie de son Aigle à deux têtes témoigne d’une nostalgie très claire pour l’occupation et le militarisme. Son Éternel retour empruntait lui aussi à l’esthétique aryenne. Cocteau a également écrit dans des journaux collaborationnistes, dont La Gerbe.
Bon bon bon.
Sources : Telerama, Listverse, Paleofuture, Vanity Fair