Le IIIe Reich a-t-il légué au monde autre chose que son lot d’horreurs, de crimes contre l’humanité, de racisme, d’intolérance et de superbes costumes parfaitement taillés ? A première vue non, et pourtant : sous l’impulsion d’Hitler, de ses généraux ou de simples citoyens allemands, certaines inventions réalisées pendant cette période ont marqué l’humanité et ouvert la voie à de nombreux progrès dans des domaines divers, de l’informatique à l’aérospatiale en passant par le soda.
Le jerrican
Figurez-vous qu’avant les Nazis, personne n’avait pensé à faire de bidon d’essence. En tout cas pas comme ça, en acier, le bel objet quoi. Le jerrican fut inventé dans les années 30 et se retrouva en quelques années à équiper tous les véhicules de la Wehrmacht, et ça faisait un bon paquet. Et vous savez pourquoi ça s’appelle jerrican ? Parce que « jerry » étaient le surnom donnés par les Anglais pour qualifier péjorativement les Allemands. Littéralement, le jerrican veut dire « le bidon de Jerry ».
Le premier ordinateur disponible dans le commerce
Il s’agissait du Zuse 4 ou Z4, un calculateur que son créateur (Konrad Zuse) ne termina vraiment qu’au moment où les forces alliées arrivaient en Allemagne. La machine fut cachée dans un camion de la Wehrmacht puis démontée pour éviter que la technologie ne tombe aux mains des soviétiques. Après la guerre, Zuse continua à développer ses ordinateurs.
Le Fanta
En plein embargo, l’Allemagne Nazie peine à importer les ingrédients nécessaires à la production de Coca dans les usines allemandes de la marque US. A l’origine on est très loin du Fanta que l’on connaît aujourd’hui et on utilise pour sa conception des restes liés à la production de fromage ou de cidre, à tel point que les Allemands utilisent le Fanta comme un bouillon de soupe. Le soda à l’orange ne sera développé qu’en 1955 en Italie.
Le relais de la flamme olympique
Eh oui, avant les Jeux Olympiques de Berlin en 1936 il n’existait pas de relais de la flamme olympique. Un mec l’a proposé à Goebbels qui l’a trouvée plutôt cool et qui a décidé de la faire pour promouvoir la gloire du IIIe Reich et depuis c’est resté. C’est d’ailleurs pour ça que depuis il y a parfois des petites polémiques autour de l’événement. En tout cas, si la flamme olympique est bien une invention de la Grèce antique, le concept de relais, ça vient des vilains nazis.
La drogue du sur-homme
Voyant la progression des forces Alliées et le moral des troupes allemandes baisser considérablement, le Vice amiral Hellmuth Heye ordonna à des scientifiques allemands de mettre au point une drogue repoussant les limites du corps humain pour faire des soldats des super-hommes. La D-IX est mise au point en 1944 et les résultats sont tels qu’on prévoit d’en fournir à toute l’armée mais il est déjà trop tard et jamais les Nazis ne pourront lancer la production de masse du produit. Une chance pour les alliés puisque d’après les tests effectués, des cobayes pouvaient courir 90km avec un sac de 20kg sur le dos sans s’arrêter. Quand même.
Les missiles longue portée
Les fameuses fusées « V-2 » qui n’ont pas trop servi pendant la guerre mais qui ont sacrément impressionné les Alliés : la « Vergeltung 2 » était une arme de représailles pour se venger des bombardements sur Berlin. Technologiquement, et même si le but était avant tout militaire, il s’agit d’un pas de géant dans la recherche aérospatiale et la conquête de l’espace dans les décennies à venir.
La lutte anti-tabac
S’il y a une chose qu’Adolf Hitler ne supportait pas c’est la cigarette, à tel point qu’il a fait lancer les premières campagnes anti-tabac à une époque où les médecins du monde entier en vantaient encore souvent les mérites dans des pubs bon enfant. Pendant le IIIe Reich, le tabac était interdit dans les restaurants et dans les lieux publics et les cigarettes étaient hautement taxées. En 1940, un Allemand fumait par an en moyenne 749 cigarettes contre 3000 pour un Américain.
La Volkswagen
Volskwagen, littéralement la « voiture du peuple », est fabricant automobile créé en 1937 par Ferdinand Porsche pour répondre à une exigence d’Hitler : le Fuhrer voulait une voiture abordable que tous les citoyens du Reich pourraient posséder, et c’est ce qui donna la Coccinelle (appelée Käfer à l’époque). Le prix très bas (celui d’une petite moto) la rendit très populaire même s’il devint difficile de s’en procurer au fur et à mesure que la guerre avançait. Pendant les dernières années du Reich, les entreprises Volskwagen produisaient principalement des véhicules militaires.
Des innovations médicales mais bon, c'est un peu limite
Les médecins nazis ont fait n’importe quoi, et il est assez important de le rappeler. La plupart de leurs expériences sur des cobayes humains tenues dans les camps de concentration tenaient plus de la torture que d’autre chose et les progrès scientifiques qui en ont découlé sont quasi-inexistants. Cependant, il existe des domaines où cela n’est pas forcément vrai et notamment la recherche sur l’hypothermie. En faisant subir les pires atrocités à leur cobaye (plongés dans des bains de glace pendant des heures par exemple), ils ont pu étudier comment réchauffer le plus efficacement les victimes d’hypothermie et mis au point des dispositifs encore utilisés aujourd’hui.
Le Tabun
Découvert par accident en janvier 1936 par Gerhard Schrader (un mec qui essayait d’inventer des pesticides), ce gaz neurotoxique hyperdangereux qui provoque la mort en moins de 20 minutes. La production compliquée de ce produit instable permit quand même d’en équiper de nombreuses bombes avant que l’armée Soviétique ne détruise l’usine. Lors des procès de Nuremberg, le ministre de l’armement Albert Speer confia qu’il avait voulu empoisonner Hitler en injectant du Tabun dans le système d’aération du bunker du Fuhrer mais que le gaz était trop instable et qu’il n’avait pas réussi.
Je vous laisse, j’ai un Fanta à la soupe à finir.
Source : Wikipédia, France 24, Slate, Ça m’intéresse