Si vous cherchez les Lyonnais lors des dimanches ensoleillés, ils sont sûrement partis flâner du côté du Parc de la Tête d’Or. Une bulle de verdure dans un océan de béton (avec un peu d’eau ici et là) qui cache bien des secrets, à commencer par ces dix là, qui n’en seront bientôt plus pour vous !

Le Parc de la Tête d’Or à l’origine des plaques d'immatriculation automobiles

En 1891, les premières voitures circulent librement dans le parc polluant la vie des Lyonnais en balade. Les accidents se multiplient et le Maire décide alors d’obliger les conducteurs à équiper leur véhicule d’une plaque métallique d’identification temporaire qu’ils viennent retirer à l’entrée du parc et rendent une fois leur visite terminée. 10 ans plus tard, les plaques d’immatriculation furent généralisées à la France entière !

Le frêre jumeau de Central Park à New-York

Créés tous les deux en 1857, Central Park et celui de la Tête d’Or partagent d’autres ressemblances. A commencer par le fait qu’ils se trouvent en plein coeur de ville, qu’ils abritent tous les deux un zoo, mais aussi un lac artificiel. Des coïncidences qui n’en sont pas puisque à l’époque de leur création, de nombreux échanges avaient lieu entre les architectes et urbanistes lyonnais et new-yorkais !

Un parc créé pour occuper les canuts

Le début du XIXème siècle est plutôt tendu entre Saône et Rhône. La faute à la révolution industrielle qui plonge les ouvriers de la soie dans la misère. La révolte des Canuts secoue la ville à 3 reprises : en 1831, 1834 et 1848. Après avoir utilisé la manière forte pour réprimer ce chahut, le Préfet Vaïsse décide d’occuper ces ouvriers alors au chômage en les embauchant sur le chantier du Parc de la Tête d’Or. 3000 canuts se relaient pendant de longs mois pour aménager cette ancienne plaine régulièrement submergée par le Rhône. Beaucoup y laissent leur santé voire leur vie pour permettre aux Lyonnais de flâner dans les 105 hectares du lieu dès le 5 juillet 1857. La gratuité des lieux depuis leur rend hommage.

Une légende qui fait perdre la tête (d’or)

La légende existait avant la création du parc. Des croisés auraient planqué quelque part sur le site des trésors ramenés de leurs pérégrinations guerrières et notamment une tête de Christ en or. Dans l’épisode deux, des ouvriers seraient tombés dessus en creusant la terre à l’emplacement du futur lac. Evidemment, une castagne s’ensuivit, à laquelle assista la tête du p’tit Jésus posée là, qui ne put s’empêcher de fondre en larmes… tant de larmes qu’elles remplirent le lac ! Je sais pas vous, mais moi je dis qu’il bluffe !

Un Grand Carrousel à l’entrée du Parc de plus de 125 ans

Le manège situé en face de l’entrée principale du Parc date de 1895 et de nombreux détails seraient encore d’époque. Les animaux auraient ainsi tous été fabriqués en bois et peints à la main. Quant à la musique qui accompagne les cris des gamins, elle proviendrait d’un véritable orgue de barbarie conçu en 1908 !

Un Vélodrome avec une piste de vitesse homologuée pour les compétitions internationales

Une info qui, à l’image de la discipline en question, vous fait sans doute une belle jambe ! Mais cette piste de vitesse en plein milieu du parc est assez exceptionnelle. Déjà parce qu’elle date de 1894 même si elle a bien entendu été réaménagée au fil des ans. Surtout, on se rend compte qu’il faut être sacrément motivé pour pédaler comme un.e forcené.e dans des virages aussi inclinés (43° au max). Pour info, Jeannie Longo remporta sur cette piste deux titres de championne du monde de poursuite et de course aux points !

Un parc prévu à l’origine sans clôture

A son ouverture au public au milieu du XIXe siècle, le parc de la Tête d’Or était en mode open bar. Chacun pouvait s’y balader de jour comme de nuit et ni vu ni connu, repartir avec un souvenir sous le bras. Rapidement, les Lyonnais vinrent y récupérer plantes, arbustes et même des plumes d’autruche, obligeant la municipalité à clôturer les lieux dès 1888. 9 ans plus tard un muret surmonté d’une grille fut installé, remplacé finalement par une grille suffisamment haute pour dissuader les intrus… Qui continuent malgré tout à s’y glisser la nuit de temps à autre.

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Il n'a pas souffert, promis

Un parc qui a failli ne pas être lyonnais mais villeurbannais (la loose !)

A sa création, le Parc de la Tête d’Or était à cheval sur les deux communes, la frontière coupant en deux le jardin botanique au point de provoquer des embrouilles quant au partage des frais d’entretien du site. Après avoir essuyé deux refus de rachat de la part de Villeurbanne, les élus lyonnais décidèrent de passer en force en demandant carrément au Président de la République Sadi Carnot de trancher. Une décision qui ne lui porta pas bonheur, puisqu’il fut assassiné (par un anarchiste, a priori non Villeurbannais) quelques années plus tard dans la capitale des Gaules.

Un lion s’est noyé dans le parc à cause d'une dispute avec sa partenaire

Le 11 avril 1984, un lion surnommé Sultan s’est jeté à l’eau dans le bassin qui entoure son enclos pour échapper à Sonia, la lionne avec laquelle il venait de s’embrouiller. Problème, Sultan comme tous les lions, était une merde en natation. Il finit par se noyer malgré les efforts vains des sauveteurs du Zoo.

Le plus grand parc urbain en France

Les Buttes-Chaumont ? 24,7 hectares. Le Parc de la Villette ? 55 Ha ! Soit même pas la moitié de la superficie de celui de la Tête d’Or qui avec 117 hectares est de loin le plus grand parcs urbain de France. De quoi prendre l’air même quand la ville en manque, notamment en période estivale, et se croire en pleine nature grâce à ses 15 000 plantes, ses 9 000 arbres, ses 6 500 m² de serres, ses 4 roserais, son parc zoologique, sans oublier bien sûr ses milliers de Lyonnais qui s’y bousculent chaque week-end !