L’amour d’un enfant pour ses parents, ceux qui ont accompagné ses premiers jours, ses premières semaines, ça coule de source. Et sauf événement dramatique, c’est gravé pour l’éternité. Mais dans ces moments où l’enfant vous doit tout, à vous qui le nourrissez, le changez, acceptez avec patience de comprendre ses pleurs incessants, à toute heure du jour ou de la nuit, vous êtes parfois traversé par le doute : votre bébé comprend-il vraiment tout vos sacrifices ? N’est-il pas parfois en train de se demander pourquoi vous venez le faire chier toute la journée ? Dans ces instants là, vous avez le droit de vous poser la question :
Quand vous l'empêchez de dormir pour lui faire faire son rot(oto)
Oui, ça lui fait un bien fou de roter. Mais est-ce que le gamin est capable de lier cet événement satisfaisant, un gros rot qui soulage, avec le quart d’heure que vous avez passé à lui tapoter le dos et à l’empêcher de dormir ? Non, le bébé, fort logiquement, se demande pourquoi un type de 3 ou 4 fois sa taille vient le faire chier alors que clairement, il est ballonné, et donc pas d’humeur à se faire emmerder.
Quand vous lui filez une tétine alors qu'il a vraiment la dalle
Parfois ça marche, mais parfois ça ne prend pas. Et là, on se sent honteux. Le bébé repousse la tétine après avoir vainement essayé de tirer dessus, vous regarde avec l’air de dire « ça t’amuse espèce de connard? Un bout de plastique alors que j’ai une dalle pas possible?… » Et vous avez envie de lui faire comprendre que vous êtes désolé, que c’est une idée de votre compagne, mais c’est trop tard.
Quand vous prenez sa température à l'ancienne
Certes, votre enfant n’a que quelques semaines, mais il sait pertinemment qu’au XXIème siècle, il existe d’autres moyens de prendre une température qu’en lui mettant un machin dans l’anus. Sous le bras, sur le front, même si c’est moins précis, ça aurait bien fait l’affaire. Ce n’est pas parce que vous voulez du dixième de Celcius qu’il doit accepter toutes vos fantaisies.
Quand vous lui donnez son bain comme un bourrin
Il faut le comprendre : votre bébé, il a des journées plutôt calmes : manger, dormir, faire caca de temps en temps, mais bon, vous le changez… alors il a un peu de mal à piger pourquoi il doit quotidiennement être plongé dans une eau tiède et copieusement savonné. Surtout que d’après ce qu’il voit, vous êtes sacrément plus crade et vous ne plongez qu’un coude, tranquille.
Quand tu es le père que tu dois admettre que tu n'as pas de seins, du moins pas de seins intéressants pour lui
Vous l’avez bercé, vous lui avez chanté des conneries, vous l’avez promené dans tout l’appartement, mais ce que voulait bébé, c’est le sein, et pas le vôtre. Et quand vous vous vous rendez à l’évidence et que vous le confiez à sa maman, vous l’entendez penser tellement fort « ah ben quand même, enfin du personnel qualifié et compétent, j’ai cru que j’allais passer la journée à discuter avec le stagiaire… »
Quand vous l'imitez (mal), pensant l'amuser
Non, ça ne l’amuse pas. Donc au mieux il vous ignore, au pire il vous regarde avec mépris. Parce que vous détestez quand les gens font ça, quand ils répètent bêtement tout ce que vous dites. Alors ne vous étonnez pas que votre enfant vous trouve puéril.
Quand vous l'amenez chez le pédiatre
Que va retenir l’enfant de cette sortie traumatisante ? On l’a sorti de son lit, on l’a fait voyager pour le mettre à poil dans un lieu inconnu, se faire tripoter par une personne qu’il ne connait ni d’Ève ni d’Adam et manifestement, vous étiez au courant de ce coup fourré. C’est en tout cas votre visage désolé qu’il verra avant et après cette sortie, vous êtes donc, dans son esprit, responsable, ou au moins complice.
Quand vous l'habillez avec des fringues de récup'
Celles de son cousin, de sa grande sœur, ou du fils d’un pote qui a eu le temps de passer son permis depuis. certes, l’enfant est trop jeune pour se douter qu’il est habillé comme un sac, mais il sent bien qu’un pyjama a été lavé 300 fois avant, qu’il n’est pas exactement à sa taille ou que plusieurs générations de nourrissons ont déjà pissé dedans. Et ça, il ne vous le pardonnera jamais.
Quand vous vous amusez de le voir pisser pendant le changement de couches
Ca vous amuse ? Vous croyez que c’est marrant de ne pas pouvoir contrôler sa petite vessie ? NE ME JUGE PAS, BORDEL !
Quand vous ne comprenez rien à ce qu'il essaie de vous dire
Certes il n’a qu’un moyen de s’exprimer, mais quand vous vérifiez sa couche alors qu’il veut juste manger, il doit se dire qu’il est tombé sur des vedettes. Putain, c’est pas comme si j’avais besoin de 50 trucs ! a) manger b) changer de couche c) un câlin. C’est quand même pas compliqué, bordel ! Comment vous arrivez à vous gourer ?…
Bon, on vous rassure, si vous n’avez que ça à vous reprocher, votre enfant vous aimera quand même.