On conseille souvent aux gens de lire le livre avant de voir son adaptation cinématographique. Mais les gens, flemmards par nature, ont tendance à se passer de conseils et à voir les films plutôt qu’à lire les livres ; question de concentration et de temps. Résultat : des phrases comme « Germinal ? J’ai pas lu ce film ». Pour une fois, lire le livre vous prendra moins de temps que de voir le film.
Le Hobbit (Tolkien)
Huit heures de film pour un bouquin de 480 pages, ça paraît un peu excessif. Non ? Ce qu’on peut faire en six heures sans croiser de dragons, quand même… Normal que le mec vieillisse.
Gatsby le magnifique (Fitzgerald)
224 pages écrit gros, 142 minutes pour l’adaptation de 2013. 1,5 page par minute (écrit gros, hein). En vrai, pas besoin de mouiller la chemise. Par contre, on peut voir le film avec Redford, il est plus court. Et ça évite de voir une merde.
Lettre d'une inconnue (Zweig)
La nouvelle fait 95 pages, le film d’Ophüls 1h26. Ratio : à peine plus d’une page par minute. C’est un peu comme faire la course contre son fantôme à Mario Kart de tenter l’aventure. Même si le film est magnifique.
L'étrange histoire de Benjamin Button (Fitzgerald)
Là encore 95 pages, contre 164 minutes pour le film de Fincher. Il a dû prendre des libertés avec la nouvelle. Probablement.
Le Colonel Chabert (Balzac)
95 pages pour le bouquin de Balzac, 110 minutes pour le film avec Depardieu. En plus, c’est plus classe de dire qu’on a lu un Balzac que de dire qu’on a vu un Yves Angelo.
Témoin à charge (Agatha Christie)
La longue nouvelle se lit en une heure, une heure et quart. Le film de Billy Wilder, même brillant, dure deux heures. Chacun sa charge.
La petite fille aux allumettes (Andersen)
Si vous avez déjà lu des contes d’Andersen, vous savez que c’est presque aussi rapide à terminer qu’un top. Si vous avez déjà vu des films de Renoir, vous savez que c’est plus long à regarder qu’un top. CQFD.
Les fils de la vierge (Cortazar) (= Blow Up)
La nouvelle de Cortazar fait 5 pages, de mémoire. Le film d’Antonioni, 112 minutes. On est sur du très gros gain de temps. On pourrait bien sûr arguer que la nouvelle et le film n’ont quasi rien à voir, voire rien à voir du tout, même, et qu’il s’agit juste d’une inspiration générale. On aurait raison. Il faut voir le film.
Million dollar baby (F. X. Toole)
Le film tout bleu dure 2h12. La nouvelle de FX Toole fait 30 pages. A vos calculettes.
Smoke (Paul Auster)
La nouvelle de Paul Auster était destinée à une parution de Noël du New York Times et n’excédait pas quelques pages. L’adaptation de Wayne Wang dure 1h52. Mais bon, le film est vraiment bien, alors ça vaut peut-être le coup de prendre un rallongi. Et puis y’a Tom Waits dedans.
On a eu une offre d’un gros producteur américain pour adapter ce top en film de 2h40.