Il y a 75 ans, des gens faisaient du bateau au large de la Normandie, avec dans leurs embarcations des tanks, des mitraillettes et des futurs cadavres. On croit tout savoir de ce qu’il s’est passé ce jour-là, mais il reste encore des anecdotes à découvrir pour tous ceux qui ne sont pas historiens de la Seconde guerre mondiale.
Les Anglais avaient installé des tanks en caoutchouc le long de leurs côtes pour intoxiquer les allemands
Pour faire croire aux nazis que le débarquement aurait lieu plus au Nord, sur les côtes calaisiennes, les Anglais n’ont pas lésiné à la dépense. Ils ont ainsi installé des dizaines de tanks sur leurs côtes, sauf que ces tanks étaient en réalité des trompe-l’oeil en caoutchoucs. Une armée factice a également été déplacée jusqu’aux côtes afin de convaincre l’Etat-major allemand de déplacer une bonne partie de ses troupes dans ce coin-là. Et ça a marché : les Allemands se sont fait avoir, comme ils s’étaient fait avoir par l’opération Mincemeat sur le lieu prévu par les Alliés pour débarquer au Sud de l’Europe.
Des mannequins largués partout en Normandie pour faire croire aux Allemands qu'ils étaient pris à revers
Dans la nuit du 5 au 6 juin 44, les Anglais ont parachuté un demi-millier de poupées parachutistes loin des zones réelles de parachutage de soldats. L’objectif était de disperser les armées allemandes et de les obliger à s’éloigner des côtes au maximum. Cette opération, intitulée « opération Titanic » était l’une des nombreuses tactiques de leurre déployées par la RAF pour le D-Day.
Les bobines détruites de Robert Capa
Envoyé pour prendre des photos historiques du débarquement en Normandie, Robert Capa frôle la mort – elle l’entoure de partout, ce jour-là – mais réussit à se tirer d’affaire et à accumuler les clichés. Une fois l’enfer terminé, il expédie ses pellicules au siège de Life, à Londres, où un laborantin, Dennis Banks, est chargé de les développer. Mais pris par l’émotion, celui-ci ferme la porte du séchoir à films et les photos fondent sous l’effet de la chaleur. Au total, 90% des photos prises par Capa sont détruites – une perte inestimable.
Ernest Hemingway was here
On ignore s’il a tagué ces mots sur les parois d’une falaise, mais il est certain, en tous les cas, qu’Hemingway était là le jour-J, sur une barque au large des combats, les observant à la jumelle pour en rendre compte par la littérature et le reportage.
Un Allemand a tué plus de 1000 soldats alliés ce jour-là
Il s’appelait Heinrich Severloh et était chargé de mitrailler les navires alliés depuis la plage d’Omaha Beach. Cinq heures de tir et 3800 morts pour ce type qui était un soldat d’élite de la Wehrmacht. Surnommé « la bête d’Omaha », il a publié sa biographie en 2000.
Un pigeon décoré
Gustav, le pigeon immatriculé NPS.42.31066, a reçu une décoration après la guerre : il est en effet le pigeon voyageur qui a prévenu l’Etat-major anglais du succès du débarquement.
L'absence de Rommel pour le débarquement
Les Allemands savaient que les Alliés allaient débarquer. Ils attendaient juste l’event Facebook pour connaître la date exacte. Comme tout le monde quand on attend une fête annoncée et qui ne vient jamais, les Allemands se trouvèrent d’autres projets. Prenez Rommel, le commandant en charge de défendre la présence allemande en Europe : il profita du petit week-end du 5/6 juin pour rentrer en Allemagne fêter l’anniversaire de sa femme. Dommage, c’était la date du débarquement : ou comment désorganiser l’armée allemande sans faire le moindre effort.
Quand le débarquement vient contrecarrer tes plans de mariage
Juliette et Georges Brault ne s’appelaient pas Juliette et Georges Brault avant le 6 juin 1944, du moins Juliette ne s’appelait-elle pas comme ça, puisqu’elle était censée se marier et ainsi prendre le nom de famille de Georges en ce jour du 6 juin. Mais c’est vrai que le débarquement a comme qui dirait contrecarré ces plans : pas pratique de se marier quand il y a un carnage à côté. Ils se sont finalement mariés le lendemain.
La ville qui accueille Omaha Beach porte bien son nom
Sainte-Honorine-des-Pertes. Et il y’en a eu, des pertes.
Omaha god.
Sources : Huffington Post, Tribune de Genève