La langue germanique n’a pas une sonorité qui plaît à tout le monde. Pourtant le pays de Goethe a bien plus à nous offrir que des currywurst et des sachertorte, car son langage nous offre des expressions pas piquées des gaufrettes, si l’on peut s’exprimer ainsi. Il était grand temps de rendre hommage à l’allemand et de lui offrir le top qu’il mérite à base de vrais morceaux d’expressions sympas dedans. Tchuss.
Fixer du regard les trous dans l’air
« Löcher in die Luft starren ». L’équivalent de notre français « bailler aux corneilles », mais qui est beaucoup plus poétique, parce que franchement, « fixer du regard les trous dans l’air », c’est mignon comme trou. COMME TOUT, c’est mignon comme tout.
Ciel, cul et fil
« Himmel, Arsch und Zwirn ». C’est sympa, c’est bucolique, c’est printanier, et ça veut dire « bordel de merde » (dans les grandes lignes). Alors oui, t’as envie de répondre « Kamoulox ! », mais quand même, ça ne manque pas de charme.
Basculer hors de ses pantoufles
« Aus den Latschen kippen ». C’est le « tomber dans les pommes » teuton, et il faut bien le dire, l’image est beaucoup plus parlante. Exemple : « T’as vu le dernier Tarantino ? – La vache oui, tellement violent j’en ai basculé de mes charentaises. – T’as toujours été émotif, toi. »
Il fait la saucisse de foie insultée
« Er spielt die beleidigte Leberwurst ». Chez nous on fait du boudin, à Berlin on fait la saucisse de foie. Mais pas n’importe laquelle, la saucisse de foie INSULTÉE. Note qu’en français on dit aussi « faire l’andouille » quand on fait le con. Conclusion : charcuterie = palette d’émotions.
Laisse l'église dans le village
« Lass die Kirche im Dorf « . Tu connais un mec qui a tendance à exagérer (ou un Marseillais) ? La prochaine fois qu’il te raconte une histoire en en faisant des tonnes, dis-lui gentiment de laisser l’église dans le village. Ça devrait le faire redescendre d’un étage.
Tu me marches animalement sur le biscuit
« Du gehst mir tierisch auf den Keks ». Tu balances ça tranquillou à quelqu’un qui t’énerve. Y a quand même un mec un jour qui a mis tous ces mots côte à côte et qui a trouvé que ça ferait une super expression de mec vénère. REP A SA.
Tout a une fin, seule la saucisse en a deux
« Alles hat ein Ende, nur die Wurst hast zwei ». La saucisse encore et toujours à l’honneur, cette fois pour nous dire d’une manière un peu optimiste que toute bonne chose a une fin, sauf la saucisse. Conclusion : charcuterie = sagesse.
Seuls les forts entrent dans le jardin
« Nur die Harten kommen in den Garten ». Comme dirait Denis Brogniart en français, « à la fin il n’en restera qu’un ». Ça veut dire « seul le plus fort gagne ». Les Allemands pensent donc que Chuck Norris est jardinier. CQFD.
Ferme le couvercle, le singe est mort
« Klappe zu, Affe tot ». Ça signifie qu’il faut mettre fin à quelque chose. Exemple : « Écoute, Jean-Mi, ça ne va plus entre nous, il est temps de fermer le couvercle, le singe est mort. -Salope ! – Ah ne fais pas ta saucisse de foie insultée en plus ! – Nadine, tu commences à me marcher sur le biscuit ! » etc, etc… T’as compris.
Être un compteur de petits pois
« Ein Erbsenzähler sein ». Un compteur de petits pois, c’est un coupeur de cheveux en quatre, ou un enculeur de mouche, pour les moins classes d’entre nous. Si, si, il y en a. ON A LES NOMS.
Tu l’as compris, si tu dois retenir un seul mot en allemand, c’est « wurst » (saucisse). De rien.