Vous avez sûrement, comme nous, maté le film d’horreur La Plateforme, cette oeuvre pas forcément terrifiante mais quand même très glauque, et, surtout, énigmatique. Parce que s’il y a bien un truc sur lequel on est tous d’accord, c’est qu’au bout du premier visionnage, on n’a pas tout capté. Heureusement, Netflix France vient de nous faire un cadeau en sortant une vidéo explicative qui donne toutes les clés pour mieux comprendre le film. On vous la met ci-dessous, mais si vous avez la flemme de la regarder, on parle de l’essentiel juste en dessous (on a même rajouté quelques idées à nous parce que la vidéo nous a ouvert les yeux).
La prison est une métaphore de l'enfer
En même temps on se disait déjà que ça y ressemblait, mais on a eu la confirmation avec le nombre d’étages : 333. Et comme on a 2 personnes par étage, on arrive bien à 666. Bref, on va pas vous faire un dessin, mais vous avez compris le symbole.
C'est aussi une métaphore de la société
Aaaaah, encore une métaphore de la société… Même si le réalisateur se défend de faire une critique sociale, on en retrouve quand même des éléments. Par exemple, les niveaux dans lesquels sont placés aléatoirement les prisonniers chaque mois, ça fait référence aux classes sociales dans lesquelles ont naît sans pouvoir les choisir. Le reste on l’avait déjà compris : les riches sont dans les niveaux élevés, et les pauvres en bas. Le niveau zéro, les cuisines, c’est un peu les maîtres du monde trop occupés à leurs affaires pour se soucier de la souffrance des gens en dessous d’eux.
La prison est aussi cruelle que la société qui empêche le bonheur
Chacun rentre dans le Trou avec un but ; Goreng, c’est son diplôme, Imoguiri, c’est un traitement contre le cancer, Trimagasi, c’est la liberté, mais tous meurent avant de l’avoir atteint. Parce que oui, le monde est injuste mes amis, il serait temps que vous le compreniez non ?
Trimagasi représente les personnes corrompues par le système
On le voit dès le départ, il ne peut s’empêcher de s’empiffrer quand la plateforme arrive, et il veut tout contrôler, comme quand il immobilise Goreng pour pouvoir le manger. Il veut tellement tout s’accaparer qu’il demande à Goreng d’arrêter d’utiliser SON mot, « évident ». Et, bien sûr, il méprise les gens qui lui sont inférieurs.
Le réalisateur n'apporte aucune solution
On voit bien que le capitalisme ne marche pas (les gens en bas crèvent de faim), que le socialisme ne fonctionne pas davantage (personne ne voit l’intérêt de partager ou de se priver pour les autres), et ceux qui veulent le partage deviennent désespérément violents pour l’imposer. Aucun système ne vaut mieux que l’autre.
Goreng est Don Quichotte
C’est le livre qu’il a amené avec lui dans le Trou, et ce livre parle d’un petit noble, Quichano, qui a pris les armes pour défendre les opprimés. Goreng fait tout pareil, et, en plus, il ressemble à la description physique de Quichano. Comme le personnage du livre, il échoue dans sa quête.
L'enfant représente la pureté dans un monde totalement corrompu
Elle ne commet aucun méfait pour survivre, elle ne se nourrit pas avec la plateforme mais grâce à sa mère, et elle ne subit pas les règles du Trou (elle peut garder un aliment même quand la plateforme est partie et elle ne change pas d’étage à chaque mois). Goreng la laisse remonter seule parce qu’il sait que lui est corrompu et qu’elle est pure.
Les privilégiés ne voient même pas toute la misère qu'il y a en dessous d'eux
Imoguiri pensait qu’il n’y avait que 200 étages et elle ignorait qu’il y en avait 133 autres encore en dessous. D’ailleurs, l’administration ne savait même pas qu’il y avait une fillette tout en bas. La réalisation du film elle-même met ce problème en valeur : quand on regarde dans le trou, on ne voit que les quelques étages en dessous et au-dessus de soi, mais on ne peut pas distinguer les autres. C’est pareil dans la réalité, on ignore souvent tout des plus riches et des plus pauvres et on se concentre sur les niveaux autour du nôtre.
Le nom de Miharu est très révélateur
La mère de l’enfant, qui descend dans le Trou chaque mois pour le nourrir, s’appelle Miharu, ce qui, en japonais veut dire « surveiller », « protéger », ou « faire ouvrir les yeux ». Dans le film, elle surveille et protège son enfant, et c’est comme ça qu’elle fait prendre conscience aux autres qu’il faut envoyer l’enfant en haut pour faire ouvrir les yeux à l’administration. Bien vu.
On peut interpréter la fin comme on veut
Le réalisateur n’a pas voulu nous montrer ce qui se passait une fois que la fille était arrivée tout en haut pour que chacun se fasse sa propre idée de la fin. D’après la vidéo explicative de Netflix, il aurait d’abord tourné une scène la montrant arrivée en haut avant de l’enlever du montage pour laisser plus de liberté aux spectateurs. A vous de voir, donc !
C’est quand même mieux avec quelques explications !
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