Si la France compte aujourd’hui 65 millions de sélectionneurs, elle le doit en grande partie aux émissions de foot qui ont depuis 40 ans formaté les esprits des footballeurs de canapé. Voici les 10 rendez-vous cultes qui ont contribué à faire de nous des footix en puissance !
Téléfoot
Lancé en seconde partie de soirée en septembre 1977, Téléfoot mettra quelques années à être canonisé et devenir la grande messe footballistique du dimanche matin, forçant ses adeptes, de plus en plus nombreux, à tomber du lit chaque week-end avant midi. L’émission va voir défiler les présentateurs en même temps que les époques et leurs travers, du sexisme de Thierry Roland subi par Marianne Mako, aux relents colonialistes de certains reportages faisant passer les sketchs de Michel Leeb pour des allocutions des Black Panthers. En 2004, Thierry Gilardi remet le bateau à flot et lui donne un cap qu’il tiendra jusqu’à sa disparition en 2008. Depuis, Téléfoot a vu passer Christian Jean-Pierre, puis Grégoire Margotton et sa clique, gardiens du Temple d’un football populaire et bienveillant à contre-pied de la tendance à débattre de tout et à n’être d’accord sur rien.
L’Équipe du dimanche
L’émission fut aux amateurs de football européen ce que le Journal du hard fut aux étudiants en anatomie : un rendez-vous incontournable qui a lui seul justifiait de payer sa dîme à Canal+. Pierre Sled, Gilardi, Mathoux, Thouroude, Ianneta et quelques autres ont pendant 20 ans présenté chaque dimanche soir, les ébats footballistiques au-delà des frontières de la Ligue 1. L’Équipe du dimanche incarnait cet esprit canal capable d’observer nos passions de manière intelligente et décalée. Et de se souvenir que sans L’Équipe du dimanche, nous n’aurions pas connu le Inzaghi de l’Atalanta, le Baggio de Bologne, le Canto de Manchester Unisted, ou le Ginola de Newcastle.
L’Équipe du soir
Aucun lien de parenté avec la regrettée émission du week-end de Canal. L’Équipe du soir sévit depuis 2008 sur la chaîne l’Équipe et invite ses chroniqueurs, journalistes, anciens joueurs et cartomanciens comme Gilles Favard, à débattre de l’actu chaude du sport en général et surtout de celle du ballon rond. Un cercle d’initiés avec ses codes et ses personnages bien établis, éternels piliers de bar toujours partants pour refaire le monde et le match, quitte à se quitter fâchés, jusqu’à la prochaine tournée.
On refait le match
Pour avoir une discussion de comptoir digne de ce nom, il faut que le patron du bar ait de la gouaille et sache soigner les habitués. Eugène Saccomano faisait partie de ces grandes voix de la radio qui ont cassé les codes du journalisme sur le football. Dans la lignée des émissions italiennes, Saccomano a refait chaque lundi soir sur RTL, les matchs de la dernière journée de Ligue 1. A ses côtés, la bande des compères habituels (Grimault, Verdez, Praud, Duluc, Doucet, Nedjari etc.) donnait le ton flirtant avec l’ambiance franchouillarde des Grosses Têtes. A défaut d’élever le niveau, l’émission a ouvert la boîte de Pandore du journalisme d’opinion, où toutes les vérités se valent du moment qu’elles sont clamées avec aplomb.
L’After Foot
« L’émission qui dit tout haut, ce que le monde du foot pense tout bas » La formule est de Gilbert Bribois qui anime l’émission « cacophonique » depuis sa création le 4 avril 2006, jour du quart de final retour perdu par l’OL de Juninho face au Milan AC de ce « diable d’Inzaghi ». D’ailleurs, à l’inverse de Lyon, l’After a lui réussi depuis à s’imposer parmi l’élite des émissions de foot en France. Une réussite due en partie à la verve de Daniel Riolo, trublion attach(i)ant et réac assumé, réputé pour ses tacles virils et pas toujours corrects sur le football français et ses acteurs.
Jour de foot
Les réacs ont raison : Le foot à la télé, c’était mieux avant ! La preuve avec Jour de foot, émission réalisée au cul du camion, qui offrait aux abonnés de Canal+, des résumés chiadés quelques minutes seulement après la fin des rencontres de Ligue 1, le tout commenté par les acteurs sur et en dehors du terrain. Une prouesse technique qui n’impressionnerait plus personne aujourd’hui, mais qui était à l’époque la seule façon de mettre des images sur les résultats entendus à la radio.
Le Canal Football Club
Initialement réservée aux abonnés de Canal, l’émission est finalement diffusée en clair dès son lancement pour taire les critiques qui l’accusaient de vouloir privatiser le football. Plutôt cocasse quand on observe depuis, la multiplication des diffuseurs payants. Malgré les aléas des droits de diffusion de la Ligue 1, le CFC reste, 12 ans après son lancement, un rendez-vous incontournable des dimanches après-midi (et un peu aussi des samedis), tel un repas de famille hebdomadaire animé par son gendre idéal et les habituelles sorties de son tonton ronchon. On t’aime Pierrot !
Le Vestiaire
Arrêtée en 2020, cette émission était pourtant une des seules à proposer une alternative aux sempiternels débats entre consultants. Ici, pas de journaliste, mais d’anciens Champions du Monde 98 (Dugarry, LeBoeuf, Petit) qui revenaient avec des acteurs présents et passés du foot français, sur les moments marquants de leur carrière. Le Vestiaire offrait ainsi une bulle médiatique apaisée, presque intime, nourrie de la voix-off féminine qui s’immisçait régulièrement dans la conversation. Mais comme toutes les bulles, celles de RMC Sport a fini par exploser, laissant la place au brouhaha habituel qui brasse l’actu du foot, comme on brasse de l’air pour avoir l’air occupé.
Stade 2
Depuis son lancement en 1975, Stade 2 aura survécu à tout, au brushing de Gérard Holtz, au regard perçant de Patrick Montel, et même les plaintes pour harcèlement et propos sexistes suivies de 3 licenciements n’auront pas eu la peau de l’émission qui a aujourd’hui migré sur France 3. Le signe que Stade 2 ne joue plus dans la même division que ses concurrents, ce qui lui devrait lui permettre de poursuivre son traitement plus magazine de l’actualité du foot.
Sport 6
Ce résumé du week-end de sport diffusé le dimanche sur M6 depuis 1989, n’est peut-être pas une référence en matière de football. Mais l’émission a longtemps permis, avant l’avènement d’internet et des diffuseurs payants, de profiter d’un bref aperçu du championnat de France. Et puis, Sport 6, c’est surtout cette voix off, la même depuis 30 ans, qui lit son texte avec les mêmes intonations surjouées devenues une signature du programme.
Bon et si vous voulez toujours plus de foot, on vous propose les règles qu’on a failli avoir au foot et les meilleures chaînes télé pour le foot.