Ultimate malaise 2000 : plus de 600 heures de malaise sur une seule compilation exclusive. Avec : tes parents qui parlent de sexe ; la rencontre par hasard avec ton ex et son nouveau copain ; la prise de nouvelles du parent malade d’un ami pour apprendre qu’il est mort. Ultimate malaise 2000, c’est aussi :

Le cul (quand ta vie sexuelle est nulle)

« Ah oui, oui (moue gênée), moi aussi j’adore faire des… (moue du souvenir de la dernière fois nulle) choses comme ça. Oui (moue jalouse et mélancolique), ah, c’est vraiment (moue vide de sens, regard perdu), vraiment bien. »

Un film que t'as pas vu (mais tu l'as pas dit)

« Ah oui, c’est sûr, c’est mieux que celui d’avant (tout bas : que j’ai pas vu non plus), plus mature, oui, plus (fait semblant de chercher ses mots, expérience de pensée absente, que dire), c’est plus, plus beau, quoi et le découpage (regard qui cherche à se raccrocher à un regard ami), ah le découpage, il sait y faire, Martin… enfin le réalisateur de ce film, quoi, oui, hein. »

La manière de partager l'addition (quand tu peux pas payer)

« Ah oui, oui, bah on a qu’à diviser, oui, oui, chacun a pris du vin, enfin pas moi, mais je vais pas, enfin (sourire demandant une réponse compréhensive et ne trouvant en retour que des regards penchés sur des portefeuilles pleins), oui, on divise, c’est plus simple, même si j’ai pas pris de dess… (pensée fugace au charme des desserts dont on s’est privé pour ne pas dépenser trop mais qu’on paiera quand même), de dessert, mais je vais pas… »

Une discussion compliquée en français (quand tu parles pas français)

« Ah oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, hein ? Oui, euh non, oui, oui, non, oui, oui, non, oui, euh oui, hein ? Oui, non, oui, oui, non, non, euh oui en fait, non, oui, non, ouioui, oui. »

La question d'avoir des enfants bientôt (Quand c'est pas du tout du tout prévu)

« Ah oui, bah oui, j’y pense, mais (moue qui hésite à tout lâcher), mais… Il faut trouver la bonne enfin la bonne personne, quoi, et puis au niveau administratif (moue c’est un indice, vous pouvez réagir, peut-être), au niveau administratif je disais… Oui, je sais pas, on en, enfin on en reparle. »

Alors le boulot ? (Quand tu viens d'être viré)

« Ah oui, oui, très enfin non, pas très bien on perd de l’argent, mais (moue qui pense à l’argent qui défile sur le compte en banque qui n’est plus renfloué), rien de grave j’espère, oui, oui, les gens sont gentils, oui, ah oui, et toi, c’est toujours aussi bien (moue envieuse) ? »

Les plaintes de vie de couple (Quand tu te reconnais trait pour trait dans le portrait au vitriol fait par ton amie de son mec)

« Ah oui, je vois tout à fait le genre, absolument insupportable, insupporta… (moue qui imagine ce que ton propre mec dit quand tu n’es pas là) insupportable de ne pas tenir ses engagements, oui, vraiment pas cool, je comprends (moue inquiète : vais-je me faire quitter ?) que tu penses à partir, oui, vraiment difficile, ah oui. »

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"*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

Et Sarah ça va ? (Quand tu viens de te faire larguer)

« Ah oui, très bien, très bien, oui (moments heureux qui défilent à toute vitesse, larmes avalées par les yeux), il faudrait lui demander directement, tu l’as vue dernièrement (espérance fugace d’un signe de retour véhiculé par une tierce personne), ah non, tu l’as pas vue, oui je crois que ça va, on, enfin, oui (gorgée avalée, contenu pour contenance), oui, rien à signaler, quoi. »

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Tu bois pas ? (Quand tu es aux alcooliques anonymes depuis quelques mois)

« Ah oui, ah si, si, mais là, hein, si je prends un verre, après, demain, tu sais (souvenir d’une arrivée au travail bourrée, apparition d’un démon sur l’épaule droite qui fixe sans discontinuer les pistons à pression de l’autre côté du bar), j’aurai du mal à me lever, je tiens plus, hein (moue cachant un conflit intérieur révélateur d’un craving absolu pour un verre que la discussion n’arrange pas), hein, ou alors seulement un demi, oui, un demi, je pourrais (souvenir du visage du sponsor réprobateur), un demi, comme avant, je pourrais, enfin comme avant, (moue inquiète devant les visages interloqués par ce soliloque beaucoup trop long et déclenché par une simple question sans conséquence), non, non, merci, après, après. »

"Ils nous manipulent les Francs-maçons quand même !" (quand enfin, tu sais, chuuuut)

« Ah oui, oui, mais je sais pas (alerte mentale : ne pas se trahir), ils sont peut-être pas si puissants qu’on le dit, hein ? Moi je dis ça, j’en sais rien, oui, mais oui, hein, j’ai vu la Une de L’Express, oui, ils sont (sourire triste de ne pouvoir rien partager avec les autres, de ne pouvoir les convaincre que ce n’est qu’un club de pensée, comme il existe des clubs d’échecs, impression qu’on finira par se couper définitivement de tous ses amis), oui, tu as raison, il faudrait peut-être les forcer à se déclarer, oui, ou pas, enfin enfin… »

Se calmer. Prendre une bonne gorgée d’air. Boire une bouteille de vodka.