La pizza est un des plats qui s’est le plus exporté à travers le monde. On peut désormais bouffer des pizzas en Chine ou au Mexique sans que personne ne trouve à y redire. Et ce qui est marrant, c’est que les chercheurs s’accordent à penser que la popularité de la pizza, sa transfiguration de part le monde, a permis à sa recette traditionnelle de perdurer, en réaction au phénomène. Toujours est-il que la pizza n’a pas le même goût selon à quel endroit du globe on se trouve, et il ne s’agit pas seulement d’erreurs dans la préparation : à force, chaque pays a développé sa propre tradition, quand elle n’était pas préexistante.
La pizza napolitaine
On estime que c’est au XVIII° siècle que la pizza est née, à Naples. Pâte au feu de bois, tomates, basilic. Point. La Margherita, elle, date de 1889, en hommage à la reine Marguerite. Bref, la meilleure pizza du monde. Le bonheur à portée de mains.
La focaccia de Ligurie
En réalité, une focaccia. Ses origines sont beaucoup plus anciennes et remontent aux Etrusques. Sa pâte est similaire à celle de la pizza, mais il s’agit en réalité d’un pain garni avec olives et tomates (ou d’autres trucs selon les recettes). Elle est assimilable à la fougasse française et connait des équivalents en Catalogne et globalement tout autour de la Méditerranée. S’il ne s’agit pas d’une pizza en tant que telle, il s’agit d’une variante très proche.
La pizza argentine
Au moment où les Italiens du Nord ont massivement fui vers l’Argentine (quand ceux du Sud se rendaient plutôt sur la côte Est américaine), c’est-à-dire en plein XIX°, les Argentins ont développé leur propre modèle de pizza, lequel est devenu une spécialité patrimoniale. La pâte est épaisse et gorgée d’air, la mozza, locale et différente de celle que l’on trouve en Italie, très généreusement répartie, à tel point qu’il n’est pas rare qu’elle recouvre la tomate. Les Argentins disposent aussi de leur propre napolitaine, avec de l’ail et des tomates coupées en rondelle.
La pizza américaine façon New York
Aujourd’hui, le monde se divise en deux catégories : ceux qui aiment la pizza à l’italienne, à pâte fine, et ceux qui kiffent les gros machins américains. Il ne s’agit pourtant pas d’une déformation malfaisante d’une recette traditionnelle, mais bien d’une tradition à part entière, exportée puis réinventée par les Italiens du sud qui ont émigré aux Etats-Unis. Par ailleurs, la sauce tomate est cuisinée bien plus longtemps aux Etats-Unis. Enfin, la cuisson n’a pas la même durée.
Plus spécifique, celle de Chicago
Cette espèce de pizza-tourte a été inventée à Chicago en 1943. Outre sa garniture ultra-blindax, elle a la particularité d’être cuite non pas à même la grille du four mais dans un moule, comme une tourte. Il arrive donc parfois qu’elle soit plus molle au centre (surtout si elle est trop remplie et elle est toujours trop remplie).
La pizza écossaise
Une pizza frite, servie avec du sel et de la Worcestershire et qu’on bouffe avec des frites. Oui, c’est bizarre.
Le lahmacun turc
Ce plat typique de Turquie et de Syrie est souvent, à tort, qualifié de « pizza turque ». Il s’agit en réalité d’une mince feuille de pâte assez proche de la pâte à pizza et recouverte de viande hachée avec des petits légumes. En réalité, c’est proche dans l’approche, mais ça n’a pas du tout le même goût.
Et la flàmmenküeche ?
Là encore, on est loin dans l’être. La flàmmenküeche alsacienne n’est-elle pas une recette à base de pâte feuilletée recouverte de viande, de légumes et de crème fraîche, le tout cuit dans un four à pain ? Si on ne retrouve pas la tomate et la mozzarella traditionnellement associées aux pizzas, il s’agit tout de même d’un plat qui rentre dans une philosophie analogue avec les ingrédients du coin. C’est bon, la flàmmenküeche.
Tant pizz’ pour vous si vous n’aimez pas ça.