Les Nazis étaient forts pour deux trucs : tuer des innocents, et puis se planquer pépère après la guerre. Pas tous, heureusement, et les travaux des époux Klarsfeld comme du Centre Simon Wiesenthal ont permis, année après année, de juger et de condamner de nombreux dignitaires nazis qui avaient réussi à passer entre les mailles du filet. Mais certains s’en sont tirés à bon compte et n’ont jamais été jugés.
Aribert Heim
Mort en 1992, Aribert Heim était un médecin autrichien, aussi surnommé le « Docteur Mort ». Il torturait et tuait des déportés au camp de Mauthausen-Gusen et leur injectait des produits toxiques dans le cœur pour mener des expériences. À la fin de la guerre, il s’est enfui au Caire, se faisant appeler Tarek Farid Hussein et prétendant s’être converti à l’Islam. Il y serait mort en 1992, d’après son fils. Heim n’a jamais été rattrapé par son passé et est passé entre les mailles de la justice absolument toute sa vie, protégé, il est vrai, par des pontes locaux.
Alois Brunner
Alois Brunner était l’assistant d’Adolf Eichmann. Il est responsable d’avoir déporté plus de 100.000 Juifs en camps de concentration et commandait le camp de Drancy entre juin 1943 et août 1944. À la fin de la guerre, Alois Brunner s’est envolé pour l’Egypte et la Syrie, où il est resté bien planqué jusqu’à sa mort, a priori en 2010. Malgré les nombreuses enquêtes qui le visaient, il a toujours réussi à s’en tirer. Condamné à mort par contumace en 1954 en France, il a bénéficié de l’appui des autorités du partie Baath qui s’est appuyé sur son savoir-faire en matière de torture en échange de sa protection et d’un excellent salaire.
Vladimir Katriuk
Nazi ukrainien, impliqué dans la destruction du village de Kathyn, en Biélorussie, Katriuk était sur la liste des criminels nazis les plus recherchés par le Centre Simon-Wiesenthal. Réfugié au Canada après la guerre, il a fait l’objet d’une demande d’extradition russe en 2015, mais en a profité pour mourir avant d’avoir été jugé.
Gerhard Sommer
Gerhard Sommer est un ancien Second Lieutenant SS impliqué dans le massacre de 560 civils le 12 août 1944 dans le village italien de Sant’Anna di Stazzema. Les associations de rescapés l’ont poursuivi toute sa vie, et, en 2005, il a été condamné à la prison à vie. Mais l’Allemagne, qui ne l’a pas extradé, a jugé qu’il était inapte à être jugé en 2015 et Sommer reste en liberté, malgré son inscription sur la liste des criminels Nazi les plus recherchés par le Centre Simon Wiesenthal.
Theodor Szehinskyj
Theodor Szehinskyj a été garde dans trois camps de concentration en Allemagne, en Pologne et en Ukraine. Après la guerre, il a émigré aux Etats-Unis, trouvant un emploi de machiniste chez General Electric. Il a fallu attendre 2000 pour que sa nationalité américaine lui soit retirée après que le Département de Justice a considéré qu’il était un criminel de guerre. Depuis, il est menacé d’extradition, mais celle-ci ne s’est pas encore produite. Pour l’instant Szehinskyj est en liberté.
Wernher von Braun
Wernher von Braun était un ingénieur allemand, responsable du programme de développement des missiles V2, lesquels étaient réalisés par des déportés esclavagisés, adulé par le régime et promu SS-Sturmbannführer par Himmler. À l’issue de la guerre, il a joué les mecs qui ne sont responsables de rien, a récupéré la nationalité américaine et a profité de l’opération Paperclip pour être recruté par l’armée américaine et prendre la tête d’un programme de développement de missiles. Von Braun a ensuite rejoint la NASA où il a fait une carrière démente, se positionnant comme un élément incontournable du développement de la conquête spatiale. Il y vivra une vie absolument peinarde jusqu’à sa mort en 1977.
Josef Mengele
Criminel nazi absolument avéré, responsable d’expérimentations immondes sur des déportés, y compris des enfants, à Birkenau, Mengele a réussi à échapper à la justice américaine et à s’enfuir en Amérique du Sud, où il vécut peinardos jusqu’en 1979, année où il se noya au Brésil. Seule ombre au tableau dans cette retraite dorée, Mengele a du déménager d’Argentine au Paraguay puis au Brésil pour échapper aux enquêtes. Il n’a jamais payé pour ses crimes.
Helmuth Leif Rasmussen
Helmuth Leif Rasmussen est recherché par le Centre Simon Wiesenthal pour le meurtre de Juifs en Biélorussie. Rasmussen n’a jamais quitté le Danemark, se contentant de changer de nom. Engagé volontaire dans l’armée nazie, il a fini par être jugé en 2016 au Danemark à l’âge de 91 ans, mais a été relaxé faute de preuves. Bien bien peinard.
Heinrich Müller
Chef de la Gestapo, Muller a été directement impliqué dans la réalisation du génocide. Cet immense criminel a pourtant totalement disparu des radars en 1945. On ne sait absolument pas ce qu’il est devenu. Une telle absence d’informations laisse penser qu’il serait sans doute mort en 1945, mais son corps n’ayant jamais été retrouvé, il est tout à fait possible qu’il ait continué sa vie comme si de rien n’était dans une quelconque destination balnéaire à l’issue de la guerre. C’est le plus grand chef nazi dont on ne sait rien après la guerre.
Horst Wagner
Responsable de la bureaucratie des chambres à gaz et vrai enfant de salaud, Wagner a réussi à passer entre les mailles du filet à la fin de la guerre. Il s’est échappé d’une prison à Nuremberg et s’est servi d’accointances dans l’Église catholique pour rejoindre Rome et, de là, l’Amérique du Sud. Il n’a jamais été jugé, a fini par rentrer en Allemagne où il a vécu à peu près peinard jusqu’à sa mort en 1977. À la cool.