Si on se fiait aux légendes régionales, la France serait en réalité un repère de créatures monstrueuses, à faire passer le bestiaire de Tolkien pour une animalerie de grande surface. Sortez vos plus beaux crucifix et en route pour une virée nocturne dans les coins sombres de nos campagnes.

Le Bitard aux alentours de Poitiers

Avec son nom graveleux, le Bitard a logiquement donné son nom à une confrérie estudiantine du côté de Poitiers, connue pour ses penchants pour les orgies rabelaises. A l’origine, le Bitard (également surnommé Outarde) serait une sorte de chimère : un corps de poisson assorti à pattes et une gueule de blaireau. Une bonne tête de vainqueur qui a de quoi filer les jetons ! Heureusement, la bestiole se fait plutôt discrète ces derniers temps, se planquant quelque part dans la forêt de Ligugé. Et vu sa trogne, on comprend qu’elle ne fasse pas la mariole en place publique.

Crédits photo (creative commons) : ordredubitard.fr

Les Lavandières de la nuit en Bretagne et en Normandie

Elles hantent les abords des fontaines des régions bretonnes et normandes, condamnées à lessiver et essorer d’immenses linceuls pour l’éternité… et de nuit histoire svp, histoire de rendre cette corvée encore plus chiante. Si vous apercevez une lavandière de la nuit, mieux vaut éviter de leur filer un coup de main dans ses tâches ménagères, la dame a ses petites habitudes, comme celle de trucider les bons Samaritains qui merderaient au moment d’essorer le linge par exemple. Les lavandières de la nuit, c’est votre belle-mère, en pire !

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

La Came-cruse en Nouvelle-Aquitaine et Occitanie

Une jambe seule surmontée d’un œil au niveau du genou, la Came-Cruse est une sorte de Kamoulox génétique. Elle guetterait la nuit les imprudents pour les dévorer. Entre-nous, encore faut-il qu’elle parvienne à les choper… en leur courant après à cloche-pieds, et en les tuant à coup de tatanes ?… Si vous ne mourrez pas de rire pendant que vous vous faites courser, vous avez quand même une bonne chance de vous en tirer.

Le Lébérou en Dordogne

Cette créature périgourdine ressemble au loup-garou sauf que lui ne s’emmerde pas à attendre la pleine lune pour se transformer, en lièvre ou en mouton si c’est un mâle, et en chèvre s’il s’agit d’une femelle. Sa technique d’attaque ? Se jeter la nuit sur le dos de ses proies mais pas pour les bouffer hein, juste pour qu’elles le portent de villages en villages jusqu’au petit matin… Une malédiction l’oblige en effet à visiter 7 paroisses différentes avant le lever du soleil. Enfin, sachez que la journée, lorsque le Lébérou reprend sa forme humaine, il est possible de le reconnaître au simple fait qu’il serre toujours la main des gens qu’il croise, avec la paume tournée vers le bas…

La Velue (ou la Peluda) dans la Sarthe

Il s’agit d’un monstre aquatique doté, comme son nom l’indique, d’une épaisse fourrure qui a la particularité d’être parsemée de piquants empoisonnés. La Velue aurait selon la légende, trouvé refuse dans les eaux de la rivière Huisne qui parcourt le nord-ouest de la France. Pour la petite histoire, cette dernière l’aurait mauvaise depuis l’époque du Déluge et le refus d’un certain Noé de l’embarquer sur son Arche, en raison de sa dangerosité. Pas grave, elle s’est démerdée toute seule, bravant les éléments de cette fin du monde biblique qui n’en fut pas une visiblement pour elle.

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La Vouivre dans le Jura

Si vous croisez un serpent avec des ailes de chauve-souris, bingo ! Vous êtes tout proche d’un trésor… et accessoirement aussi de vous faire bouffer. La vouivre est souvent représentée avec une pierre précieuse sur le front en mode bollywood. Il arrive également qu’elle cache celle-ci dans les roseaux aux abords des cours d’eau… si jamais vous êtes en quête d’un peu d’aventure.

L’Ankou en Bretagne

L’Ankou est le larbin de la grande faucheuse, envoyé sur Terre avec sa charrette pour ramasser les âmes des damnés. Chaque paroisse est censé posséder son Ankou. Heureusement, ce n’est pas un taf à vie, puisque chaque année, le poste est refilé au dernier défunt au 31 décembre de chaque paroisse. Le repos éternel qu’ils disaient !

Le Warabouc en Lorraine

Quand ça sent le bouc, c’est généralement que le mal(e) n’est pas loin. Le Warabouc serait pour certains la réincarnation du Diable. Un homme à tête de bouc qui aurait vécu dans les forêts du nord de la Meuse, où il avait ses petites habitudes comme celles d’organiser des mégas orgies avec ses gow sorcières des patelins voisins. La légende voudrait qu’il se soit fait niquer par une jeune demoiselle qui l’aurait amadoué d’un simple signe de croix, avant de l’emmener se faire cramer dans la basilique d’Avioth.

Crédits photo : francelegendes

La bête de Gévaudan en Lozère

Ce loup gigantesque serait apparu pour la première fois en juin 1764 dans les Cévennes dévorant troupeaux, enfants et jeunes demoiselles sur son passage. Des battues furent organisées pendant 3 années dans la région, en vain. Jusqu’au jour où un certain Chastel l’abattit sur les pentes du mont Mouchet à coup de fusil et de balles forcément bénites. Il faut ce qu’il faut !

Les Barbegazis en Auvergne Rhône-Alpes

Il faut aller du côté des Alpes pour entendre parler des Barbegazis, sorte de gnomes aux pieds tellement grands qu’ils leur permettraient de surfer sur les avalanches. Normal qu’ avec de tels panards, ils préfèrent sortir pendant l’hiver. Ces créatures bienveillantes sont également connues pour alerter d’un sifflement, les hommes à l’approche d’un danger. A moins que ce ne soit le sifflement d’une marmotte, mais on n’est jamais assez prudent.

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