L’Histoire du monde regorge d’exempleS de bâtiments super ambitieux qui au final, ne servirent à rien. Toute sorte d’édifices très coûteux, parfaitement inutiles et souvent encombrants qui se visitent ou non, parfois célèbres, qui racontent aussi d’une certaine façon notre histoire moderne. Des trucs qui n’ont jamais eu de but ou qui échouèrent à remplir leurs objectifs initiaux, mais qui sont toujours là…
Fort Boyard (France)
Construit en 1804, achevé en 1857, ce fort a pour but la protection de la rade, de l’embouchure de la Charente, du port et du grand arsenal de Rochefort alors potentiellement menacé par les Anglais. Cependant, il est rapidement recyclé en prison avant d’être abandonné, au point d’être surnommé par les locaux le « fort de l’inutile ». Pendant la Seconde Guerre mondiale, les soldats allemands le prenaient pour cible afin de s’entraîner au tir. Cependant, il finit par acquérir une célébrité mondiale grâce à l’émission qui y est tournée depuis 1990. Environ 35 pays l’ont également utilisé dans le cadre de différentes déclinaisons du format français.
La Ligne Maginot (France)
Série de fortifications françaises longeant les frontières avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse et l’Italie, la Ligne Maginot fut construite de 1928 à 1940 pour précisément protéger le pays. Malheureusement, elle se révéla vite d’une inutilité flagrante et donc pas du tout inviolable comme prévue initialement. Très ironiquement, les Allemands l’utilisèrent même à leurs propres fins. On peut aujourd’hui en visiter certains tronçons tandis que d’autres sont laissés à l’abandon…
Le Hagley Hall Castle (Angleterre)
Plus grand édifice du parc de Hagley, ce château méritait sa place dans ce top pour la simple et bonne raison qu’il n’a rien de spécialement historique et demeure une gigantesque arnaque. Construit pour avoir l’air d’avoir subi les affres d’un terrible conflit ou simplement l’érosion du temps, il fut en réalité conçu pour ressembler à un château en ruines, ne servant absolument aucun but à part celui de décorer le parc.
La Broadway Tower (Angleterre)
Un bâtiment spectaculaire et majestueux commandé par George William, le 6e comte de Conventry afin de répondre aux exigences de sa femme la comtesse, qui voulait savoir si elle pourrait apercevoir la tour depuis la fenêtre de son domicile situé à 35 km de là. D’une hauteur de 20 mètres, située sur une colline qui lui permet de culminer à 312 mètres au-dessus du niveau de la mer, elle est en effet visible à plus de 100 kilomètres. Cela dit, la Broadway Tower servit plusieurs buts depuis, et fut notamment un centre d’observation pendant la Première Guerre. Aujourd’hui, des expositions y ont lieu.
La Ballandean Pyramid (Australie)
Située dans le Queensland, cette pyramide est le fruit du travail d’un certain Ken Stubberfield, l’ancien propriétaire du terrain. Pourquoi ? Parce qu’une très grande quantité de pierres de granit était disponible et qu’il n’avait probablement rien de mieux à faire. Au final, sa pyramide pèse 7500 tonnes et mesure 25 mètres de haut. Stubberfield mit 8 mois à la construire.
Le Sham Castle (Angleterre)
Une des nombreuses incarnations du fameux humour anglais. De loin, le Sham Castle apparaît comme massif et spectaculaire, avec ses deux tours et ses puissants remparts. De près par contre, on se rend compte qu’il ne s’agit que d’une simple façade. Il n’y rien derrière. Un faux château construit pour donner plus de valeur au terrain…
Le Burj Khalifa (Émirats Arabes Unis)
D’une hauteur de 828 mètres (829,8 avec l’antenne), le Burj Khalifa est l’immeuble le plus haut du monde (pour l’instant). Il s’agit d’un symbole. On est tout à fait en droit de le trouver beau, il se visite et sert de lieu de tournage à des films. Mais sinon ? Ben pas grand-chose en fait. Il abrite certes des bureaux et d’autres trucs mais sa surface inoccupée reste d’environ 30%. Ce n’est pas le seul building dans ce cas dans le monde mais comme c’est lui le plus haut et le plus cher…
La Centrale nucléaire de Zwentendorf (Autriche)
C’est la seule centrale nucléaire autrichienne et elle n’est pas en service. Construite en 1972, elle se heurte, avant son ouverture, à l’opinion publique, qui vote contre majoritairement. Puis le parlement opte pour la non-utilisation de l’énergie nucléaire. En 1986, la catastrophe de Tchernobyl enterre définitivement la centrale de Zwentendorf, qui finit par être partiellement démantelée pour fournir des pièces afin de réparer les centrales allemandes. Il est question depuis 2005 qu’elle soit recyclée pour devenir un site de production d’énergie solaire.
Le Bridge to nowhere (Nouvelle-Zélande)
Un chouette pont en béton, au milieu de la verdure, qui enjambe un ruisseau dans le parc national de Whanganui, mais qui n’est relié à aucune route. Construit dans les années 30 pour permettre à des agriculteurs de s’installer dans une région inexploitée, il ne fut jamais utilisé car la région en question se révéla peu propice aux cultures.
Le Viaduc des Fauvettes (France)
Un autre pont. C’est l’un des édifices construits dans le cadre de la ligne ferroviaire d’Ouest-Ceinture à Chartres dans le département de l’Essonne. Une ligne qui demanda 24 ans de travaux pour ne servir finalement que de 1931 à 1939. Au début de la Seconde Guerre, les Allemands se l’approprient, elle est bombardée à plusieurs endroits par les Alliés et n’est jamais réouverte. Lui-même endommagé, le viaduc fut réparé mais jamais reconnecté à la circulation. Il sert aujourd’hui notamment de site d’entraînement à des parapentistes et est connu des amateurs d’alpinisme.
Le pire étant qu’il y en a beaucoup d’autres. En France et ailleurs…