Bonjouuuur. Qui dans la salle sait ce qu’est « une ville ex nihilo » ? Oui, Michel ? Ouiiii bravo, Michel, toutafé ! Ça veut bien dire « une ville construite en partant de rien, sans avoir quoi que ce soit pour point de départ ». Maintenant, qui peut me donner des exemples ? Ah, bah voilà… Là, y’a plus personne, hein ! Heureusement qu’on est là pour vous, pfiou.
Brasilia, Brésil
Date de fondation : 1956.
Histoire : à peine élu, Juscelino Kubitschek (le nouveau président en place) décide de construire une nouvelle capitale au centre de son pays, pour favoriser son développement. Il choisit une zone quasiment vide de vie, un petit espace agricole près d’un lac. Un appel à projets est lancé, et sur les 5000 propositions, ce sont les architectes Lúcio Costa, Oscar Niemeyer et Roberto Burle Marx qui sont choisis pour bâtir cette ville, qui, vue du ciel, épouse la forme d’un avion. Aujourd’hui, la ville fait partie du patrimoine mondial de l’Unesco et compte 3 millions d’habitants. Belle perf.
Washington, USA
Date de fondation : 1791.
Histoire : le projet de construction de la capitale fédérale des États-Unis est rédigé dans le Residence Act of 1790. Quelques mois plus tard, en janvier 1791, les travaux sont lancés, en suivant les plans de Pierre Charles L’Enfant (un franco-américain, comme son nom le laisse subtilement sous-entendre). La ville est nommée « Washington » en hommage à George Washington, premier président du pays.
Abuja, Nigeria
Date de fondation : 1991.
Histoire : Lagos étant surpeuplée, Abuja a été choisie comme terrain neutre pour remplacer la métropole. Un projet qui n’a pas vraiment pris puisque vingt ans plus tard, elle compte seulement 10% de la population de Lagos. Oupsie.
Canberra, Australie
Date de fondation : 1913.
Histoire : petite anecdote assez marrante : Canberra est créée pour que Sydney et Melbourne se la ferment. Littéralement. Les deux villes de la côte Est se disputaient le rôle de capitale. Puisqu’elles n’ont pas réussi à se mettre d’accord, bah… L’Australie a bâti Canberra pour en faire une capitale. Un peu deg de la tournure de l’histoire, les Australiens l’ont longtemps surnommé “cimetière sans lumière” et « six banlieues en quête d’une ville”. ÇA SENT LE SEEEEUM.
Naypyidaw, Birmanie
Date de fondation : 2002.
Histoire : une histoire pas banale puisque cette ville a été construite en soum soum, dans le but de devenir… La nouvelle capitale birmane. Le 11 novembre 2005, 1 100 camions militaires ont déménagé tout un tas de matériel et de fonctionnaires depuis Rangoon, ex-capitale, vers sa remplaçante. Alors que les habitants n’étaient au courant de rien, une junte militaire aurait fait ériger cette ville clinquante, à base de grands hôtels, de ministères surdimensionnés, de centres commerciaux dignes de Dubaï et d’immenses golfes. Ambiance.
Magnitogorsk, Russie
Date de fondation : 1929.
Histoire : cette ville pas ultra connue (il faut se l’avouer) était l’un des projets de Staline, qui n’avait pas peur du faste et des choses monumentales. Dans son plan quinquennal : la construction du plus grand complexe de production d’acier du monde dans le sud de l’Oural. Et vu qu’il faut loger les milliers d’ouvriers, hop, on construit une petite ville, normoul. C’est Magnitogorsk. Aujourd’hui, elle représente la deuxième plus grande ville russe dépourvue de fonction administrative. Son Combinat métallurgique emploie toujours un tiers de la population.
La Grande-Motte, France
Date de fondation : 1965.
Histoire : en 1963, le Premier ministre, Georges Pompidou, souhaite développer le tourisme en Languedoc-Roussillon. Il lance alors la « mission Racine » et plusieurs stations balnéaires voient le jour. C’est le cas du Cap d’Agde, de Port Leucate, Port-Camargue et La Grande-Motte. Voilà, vous savez désormais comment l’un des lieux les plus moches de France est né, hihi.
Charleville-Mézières, France
Date de fondation : 1606.
Histoire : eh oui, construire des villes de toute pièce n’est pas une ambition purement contemporaine ! À l’époque moderne, déjà, certains ptits mecs un peu ambitieux décidaient déjà de faire ce genre de truc. Cette fois, c’est Charles de Gonzague, duc de Nevers de Rethel, qui entreprend la construction d’une ville qu’il nomme humblement « Charleville ». Située le long de la Meuse, sur les terres du Saint Empire Romain Germanique, la nouvelle ville offre des conditions fiscales bien alléchantes. En 1966, elle fusionne avec sa voisine, Mézières. On parle depuis de Charleville-Mézières.
Karlsruhe, Allemagne
Date de fondation : 1715.
Histoire : la légende raconte que l’histoire de cette ville commence par un mec qui fait un petit dodo au milieu d’une partie de chasse. Charles-Guillaume, margrave de Bade-Durlach, rêve alors d’une ville bâtie en soleil autour de son propre château. À peine narcissique. Puisqu’il faut faire de sa vie un rêve et de son rêve une réalité, bah… Go en faitch. Le mec a construit sa p’tite ville tranquillou. Une cité établie autour de 32 axes, sans mur, pour accueillir les esprits libres. Je ne sais pas ce qu’il fumait, mais ça avait l’air sympa. Dieu merci, il n’a pas rêvé de construire une réplique exacte de Cholet. On a encore eu de la chance.
Sun city, USA (Arizona)
Date de fondation : 1960.
Histoire : une ville un peu plus fermée d’esprit que la précédente : à Sun City, que des petits vieux. Enfin… Que des gens de plus de 55 ans. C’est exactement dans cette optique que le promoteur immobilier Del Webb a voulu construire cette ville : pour offrir des logements et services spécifiquement conçus pour les retraités. Évidemment, et pour des raisons évidentes, on y trouve plusieurs hôpitaux et églises, si vous voyez où je veux en venir. La moyenne d’âge, actuellement, dépasse les 72 ans. YouhooUUuuuUUUU.
Bon après, pas sûre que ça fasse partie des villes où il fait bon vivre, quoi.
Sources : L’internaute, Le Monde