La saison de ski et de snowbard approche à grands pas avec son lot de paysages magnifiques, de sensations fortes, de forfaits journaliers qui coûtent plus cher qu’une opération chirurgicale et de chalets enneigés desquels s’évapore une odeur réconfortante de raclette de la veille et de chaussettes mouillées. Mais avant de se réjouir il y a également quelques risques à prendre en compte avant de dévaler les pistes, tels que le taux d’alcoolémie après trois verres de vin chaud et les avalanches. On va donc parler des avalanches puisque mon idée sur le vin chaud n’a pas été retenue.
Les avalanches sont des phénomènes naturels "normaux"
Pour qu’une avalanche se déclenche naturellement il faut plusieurs facteurs : un terrain en pente, une masse de neige et des conditions météorologiques particulières. Cela arrive donc assez souvent dans la nature sans que l’homme y soit mêlé : une rupture dans la couche de neige (ou manteau neigeux) se déclenche et la neige est emportée dans la pente à cause de son propre poids.
On peut classer les situations d'avalanches en quatre catégories
– Neige fraîche : Plus de 70% des avalanches ont lieu dans les trois jours qui suivent une chute de neige, on parle de neige fraiche (rien à voir avec la température, vu que la neige chaude c’est de l’eau).
– Neige ventée : Si la neige est tombée récemment et qu’il y a du vent il vaut mieux se renseigner car deux tiers des accidents ont lieu avec ces deux facteurs.
– Neige humide : S’il y a eu des pluies au dessus de la neige ou des températures trop chaudes qui ont fait fondre la neige il est possible qu’une couche humide provoque un départ d’avalanche.
– Sous-couches persistantes fragiles : Une couche fragile peut être dans le manteau neigeux (elle se présente comme des gros grains de neige) et rend le terrain instable s’il y a une secousse.
90% des accidents avec des avalanches sont provoqués par l'homme
Le chiffre est énorme, tellement que ça devient un nombre d’ailleurs. Dans 90% des accidents qui impliquent des humains, qu’ils soient mortels ou non l’avalanche a été provoquée par l’homme qu’il s’agissent d’avalanches purement fortuites ou causées par des gens qui n’ont pas écouté les recommandations.
Lorsqu'on est pris dans une avalanche les risques de survie sont assez maigres
Le corps humain est presque trois fois plus dense que la neige d’une avalanche, ce qui fait qu’on peut rapidement s’enfoncer dedans après une coulée. Le problème c’est qu’une fois que l’avalanche s’arrête, la neige se tasse et il devient presque impossible de s’en sortir tout seul. Si une personne est secourue dans les 18 minutes qui suivent une avalanche, ses chances de survie sont à 91% mais baisse à 34% entre 19 et 35 minutes. Faut aller très vite.
Des centaines de victimes dans le monde tous les ans
Bien qu’on sensibilise, qu’on rappelle le danger, chaque année plus de 150 personnes meurent en moyenne autour du monde à cause des avalanches. En France il s’agit du phénomène naturel qui fait le plus de morts, une trentaine de personnes par an pour plus d’une centaine qui se retrouvent emportés.
Le système de classification des risques n'est pas toujours bien compris
En Europe on fonctionne avec une échelle de 1 à 5 sur les risques d’avalanches : 1 étant un risque moindre et 5 un risque extrême d’avalanches qui pourraient ensevelir Godzilla lui-même. Cependant le risque 3 qu’on pourrait penser comme le risque moyen est en réalité un risque déjà bien élevé voir considérable et 60% des accidents de ces dernières années ont eu lieu alors que le risque d’avalanches était à 3.
75% des accidents d'avalanche ont lieu par temps clair
On pourrait penser que la plupart des avalanches auraient lieu par temps neigeux ou lors de grosses intempéries mais non, les trois quarts arrivent alors que le temps est clair et dégagé, donc il faut toujours être vigilant et se renseigner sur le terrain avant de sortir.
Contrairement à une idée reçue, le bruit ne déclenche pas d'avalanches
Oubliez les scènes de films où une grosse avalanche se met à tomber à cause d’un coup de feu, le bruit n’est pas un déclencheur d’avalanches. Le mouvement sur un terrain à risque suffit à démarrer une avalanche qui peut souvent devenir mortelle.
Selon le type d'avalanche la vitesse peut être affolante
Si vous avez dans l’idée de reproduire les scènes de films d’action où le héros arrive à skier plus vite qu’une avalanche priez pour que soit une avalanche de neige coulante vu que leur vitesse reste assez lente. Mais si vous êtes dos à une avalanche en aérosol (poudreuse) là le danger est bien plus rapide : elles peuvent atteindre la vitesse de 128km/h en à peine quelques secondes et monter jusqu’à 300km/h.
Le nombre d'avalanches pourrait augmenter à cause du réchauffement climatique
La hausse de température n’empêche pas forcément les grosses chutes de neige chaque hiver en milieu montagneux. Cependant, d’après deux études (une dans le Montana et une en Suisse) le risque d’avalanches pourrait augmenter à cause de la température en hausse en hiver : la différence de texture des couches de neige à la surface et contre le sol étant l’une des causes du phénomène.
En attendant le départ en vacances vous pouvez aller voir les trucs à faire au ski sans remontées mécaniques et les signes que ça fait longtemps que vous n’êtes pas allés au ski.
Sources : Scientific American, National Geographic, Wikipédia, DoSomething, France 3, Montagne Magazine.