A l’école on m’a toujours dit qu’il fallait commencer ses rédactions avec une bonne citation impactante pour capter l’attention de son lecteur. Du coup bah voilà : « La vie oblige l’homme à faire de nombreuses actions bénévoles ». La citation est pas dingue, l’auteur c’est Stanislaw Jerzy Lec et personne sait qui c’est mais au moins ça me permet de donner de la matière à mon introduction écrite absolument pas bénévolement.

Les Jeux Olympiques 2024

C’est évidemment l’actu qui nous sort un peu par les yeux, les oreilles, et tous les orifices ainsi que tous les pores de la peau. Les JO de Paris recrutent un gros paquet de bénévoles, 45 000 pour être précis. Déjà, c’est agaçant. L’expérience est présentée comme « l’aventure d’une vie et l’occasion de partager des émotions uniques », c’est encore plus agaçant. Mais le pire, c’est que les bénévoles ne seront ni défrayés sur les déplacements, ni sur le logement et n’auront qu’un repas par jour offert tout ça sur une période de 10 jours. Alors autant dire que les bénévoles vont devoir éclater leur PEL pour participer à ce beau projet.

Le Puy du fou

S’il y a bien deux choses que tout le monde sait sur le Puy du fou c’est :

– Que c’est pas vraiment un puits, d’ailleurs, vous remarquerez que ça ne s’écrit pas pareil.

– Que beaucoup de bénévoles participent à la création de ses spectacles.

Alors en soi ils font ce qu’ils veulent tout ça se fait dans le consentement. MAIS BON, si on se penche un peu sur le financement du Puy, on constate que les importants bénéfices dégagés pourraient largement permettre de rémunérer les bénévoles plutôt que de s’en mettre plein les fouilles. D’ailleurs, son président Nicolas de Villiers déclare dans le plus grand des calmes « Si vous demandez à un bénévole au Puy-du-Fou s’il souhaite être salarié, il vous répondra : Si demain je suis salarié, j’arrête ». Bah voyons.

Urban Outfitters

Il y a quelques années la marque Urban Outfitters avait défrayé la chronique à travers une annonce scandaleuse dans laquelle les employeurs proposaient aux salariés de venir travailler bénévolement un week-end d’octobre (pic d’activité de la marque) avec pour simple rétribution un repas fourni le midi. Une belle arnaque venant d’une marque qui avait alors déjà engrangé plus que 100 millions de dollars de bénéfice net depuis le début de l’année.

Les ouvreurs de théâtre

Il est encore bien courant de passer une soirée au théâtre (après avoir raqué sa place une blindasse) et de voir l’étrange inscription « les ouvreurs sont rémunérés au pourboire ». Pourquoi ? Comment ? Eh bien figurez-vous qu’en ce qui concerne le droit du travail, ce n’est pas considéré comme du bénévolat. Les ouvreurs ont même des fiches de paie basées sur les pourboires récoltés. Donc oui je triche, mais avouez que c’est abusé.

Ce contenu n'existe plus

Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Le concept du wwoofing

En soi le wwoofing est un truc super chouette : voyager de manière alternative en proposant son aide à une ferme biologique en échange du gîte et du couvert. L’occasion de faire des trucs un peu plus intéressants que de se cramer la couenne sur la plage toute la journée mais qui peut aussi amener à quelques dérives. Là encore parce que le statut de bénévole n’est pas clairement déterminé, les « wwoofers » ne sont donc pas protégés en cas d’accidents et leurs missions ne sont pas clairement déterminées. Si dans la plupart des cas tout se passe très bien, ce statut hybride peut naturellement entraîner des abus.

Arrêter de bosser pour élever ses gosses

Je ne vois pas quel autre nom on peut donner au concept de s’occuper de ses enfants, de les nourrir, les emmener à l’école et les éduquer sans aucune forme de rétribution sans considérer ça comme du bénévolat. Allez salut. Enfin non, pas salut parce que le top est fini mais vous voyez ce que je veux dire.

Quand on poste des trucs sur les réseaux sociaux

On vous avait parlé une fois des moments où on travaille pour une entreprise sans le savoir bon eh bien tout ce qu’on poste sur les réseaux sociaux que ce soit Facebook, Instagram, Tik tok (ou même LinkedIn) revient plus ou moins à travailler pour ces entreprises, sans être payés donc OUI, je pense qu’on peut parler de bénévolat abusif.

Le lundi de Pentecôte où on vient bosser alors qu'on devrait être sur un jour férié comment ça soule lààà

Bon ok c’est pas vraiment du bénévolat mais disons que c’est un jour où notre employeur peut nous imposer de bosser alors qu’il est normalement férié, donc techniquement on est bien payé ce jour là mais on ne bénéficie pas de la majoration des jours fériés ET ÇA, ÇA FOUT CARRÉMENT LA CHIENNE.

Et vous vous préférez faire du bénévolat ou du Benedict Cumberbatch ?

Source : Vice, L’humanité