Au contraire du funk ou du jazz, le rock a parfois oublié de souligner dans sa riche histoire quelques grands noms de bassistes. C'est donc avec un nombre de références proche du néant que le nouveau venu achète sa première 4 cordes avec la certitude qu'il est impossible de briller tant qu'on ne maîtrise pas le slap à pleine vitesse. Mais les vrais bassistes le savent : la basse, c'est la bonne note au bon moment, et le talent du bassiste se mesure à la capacité de faire cette note, voire à se retenir de la faire... Florilège forcément subjectif des grands noms qui ont fait avancer cette discipline.
- Flea (Red Hot Chili Peppers) : difficle de trouver un numéro 1 plus consensuel. Pour les amateurs de slap débridé, pour les fans de solos dignes d'un trompettiste et pour tous ceux qui pensent que la basse doit être, avant tout, au service d'une chanson : Flea met tout le monde d'accord.
- Steve Harris (Iron Maiden) : quitte à choisir un bassiste charismatique dans la légende du hard-rock, pourquoi ne pas prendre Lemmy de Motörhead qui a l'avantage de la moustache ? Peut-être pour la ligne de basse réjouissante de "2 minutes to Midnight", ou parce qu'il est fan de West Ham...
- Mick Quinn (Supergrass) : si les rouflaquettes du goupe d'Oxford ont été le meilleur groupe de la vague brit-pop du milieu des années 1990, c'est en grande partie grâce à ce choriste hirsute qui a toujours cru qu'une ligne de basse doit faire danser. Ou au moins remuer la tête.
- Stefan Olsdal (Placebo) : on pourrait rapidement cataloguer le suédois en soulignant sa plastique irréprochable et ses tenues en cuir près du corps, ce serait faire abstraction du caractère novateur de son jeu : des accords, un jeu sec au médiator, qui expliquent à lui seul le son de Placebo... Stefan est un immense bassiste, en plus d'être un beau mec.
- Timothy Brown (Boo Radleys) : on peut avoir été l'instrumentiste le plus talentueux d'un groupe de quatre garçons dans le vent de Liverpool et ne pas s'appeler Paul McCartney, mais dans ce cas, on se retrouve enseignant en Irlande du Nord dans l'anonymat le plus total. Il a le CAPES au moins McCartney ?
- Mark Sandman (Morphine) : une basse à deux cordes, jouée au botteneck, une mort tragique sur scène d'une attaque cardiaque un soir de 1999... Sandman a tout fait pour être une icône rock, un destin dont on fait des films. Même sans ça, le leader d'un groupe de rock sans guitare avait sa place dans cette liste.
- Robert Trujillo (Metallica) : après avoir fait ses preuves avec Suicidal Tendancies et surtout avec Infectious Groove, Robert va attirer l'attention des plus grandes écuries, et Metallica va formuler une offre d'un million de dollars pour s'attacher ses services. En fait, Trujillo, c'est un footballeur sud-américain qui va choper le ballon d'or dans pas longtemps.
- Billy Cox (Band of Gypsys) : ce n'est pas forcément facile de se faire un nom quand on tient la basse pour le plus grand guitariste de l'Histoire. Mais si on trouve que les morceaux d'Hendrix ont un charme vintage à l'époque de Noël Redding, ceux pour lesquels Billy tient la basse (Freedom, Ezy Ryder) n'ont pas pris une ride. Un poil de funk et une cuillerée de soul n'ont jamais fait de mal dans le rock.
- Les Claypool (Primus) : quand on file les clés de la boutique au bassiste, et si en plus il sait jouer, le résultat peut être étonnant. Primus sera à tout jamais un groupe d'instrumentistes pour instrumentistes mais aura bien rappelé à tout le monde qu'un groupe, ce n'est pas juste 3 ou 4 types autour d'un guitariste.
- Chris Wolstenholme (Muse) : Chris est un extraordinaire bassiste qui tient la baraque quand Bellamy se lance dans les envolées vocales et guitaristiques dont il a le secret. Mais le petit plus de Chris, c'est de se laisser pousser la moustache régulièrement au mois de novembre, pour le traditionnel "Movember" australien. Une bien belle tradition.
- Victor Damiani (Cake) : c'est très clairement l'arrivée dans le groupe de Sacramento de ce bassiste au gout très sur qui a propulsé sur le devant de la scène l'album Fashion Nuggets. Victor Damiani quittera le groupe après ce bel effort et Cake retombera dans l'anonyma le plus total. Damiani oeuvre désormais pour Deathray, deux albums au compteur.
Et vous, quel bassiste a vous a transpercé les tripes avec ses lignes graves et puissantes?