La France pays rock ? Un peu mon neveu ! Bon certes, notre histoire avec la musique binaire n’est pas comparable avec celle de la Grande-Bretagne ou des États-Unis, c’est évident. Mais la France a toujours été une terre fertile pour la musique et tout spécialement pour le rock et ses glorieux dérivés. Une scène qui s’est développée et diffusée dès les années 50, à Paris et ailleurs, grâce à des tourneurs, des groupes, des tauliers de bars et de salles de concerts, des organisateurs de festivals et autres fans acharnés ! Certaines villes s’étant largement démarquées…
Hérouville-en-Vexin (Val-d'Oise)
Pourquoi ce petit village de moins de 600 habitants arrive-t-il à la première place de notre top ? Grâce à son château bien sûr ! Construit en 1740, racheté dans les années 60 par le célèbre compositeur de musiques de films Michel Magne, le Château d’Hérouville est entré dans l’histoire du rock par la grande porte. Tout commença quand le propriétaire des lieux décida de le transformer en ambitieux studio d’enregistrement. Le 21 juin 1971, Magne parvint à faire venir Grateful Dead pour fêter la musique à l’occasion d’un concert historique en présence des habitants du village. Puis les pointures se sont succédé pour mettre en boite leurs albums : Elton John, David Bowie, T-Rex, Iggy Pop, Cat Stevens, Pink Floyd, Jethro Tull, les Bee Gees, Fleetwood Mac, Rainbow, Marvin Gaye… Par la suite, le château fut laissé à l’abandon mais il finit par renaître de ses cendres et continua à écrire sa tumultueuse et bruyante histoire. Sting fait notamment partie des dernières pointures à y avoir fait étape.
Paris (Île-de-France)
Incontournable, la capitale figure sur toutes les feuilles de route des artistes en tournée. On y vient pour y jouer en public, à l’Accor Hotel Arena, au Bataclan, à l’Élysée-Montmartre, au Trianon ou au Zénith, mais aussi pour y enregistrer. À Paris où les Beatles ont donné une série de concerts événement au début de leur carrière et où Jim Morrison repose pour l’éternité.
Mont-de-Marsan (Landes)
Cinq éditions du festival punk ont suffi à inscrire Mont-de-Marsan dans le grand livre de la musique amplifiée. C’est donc en 1976 que fut organisé ici le tout premier festival punk d’Europe. En toute logique, la fine fleur du genre s’y pressa au fil des années. Et si on retient forcément le passage de The Clash ou de The Police, The Damned, Eddie and the Hot Rods, The Boys, Dr. Feelgood, The Pogues et Nina Hagen ont aussi marqué les esprits grâce à des prestations qui aujourd’hui encore alimentent les conversations des amateurs éclairés.
Toulouse (Haute-Garonne)
Si Toulouse reste une ville rock, c’est avant tout grâce à la vivacité toujours d’actualité de sa scène rock/metal/punk. Il s’agit de la ville de Psykup et d’un paquet d’autres groupes bien furieux. Mais Toulouse, c’est également le Bikini, une salle de concert mythique qui se situait jusqu’en 2001 et l’explosion d’AZF au bord de la Garonne. Ici, tous les grands ou presque sont venus jouer. Puis le Bikini a déménagé au bord du canal du Midi, à Ramonville. Il continue depuis de rythmer le quotidien des aficionados, de concerts avec d’autres salles comme le Saint des Seins, le Metronum, le Zénith…
Carmaux (Tarn)
Dans les livres d’histoire, Carmaux reste avant tout célèbre pour avoir accueilli Jean Jaurès, qui prit partie pour les mineurs pendant leur grève. Mais à Carmaux, à une époque, la musique résonnait fort. Très fort. C’est ici que fut créé le Summer Festival. Un événement chapeauté par l’association Rocktime, aujourd’hui malheureusement disparu, où jouèrent quelques grands noms. Muse par exemple, y effectua l’un de ses premiers concerts en France, au moment de la sortie de l’album Showbiz. Pendant 22 ans, l’événement a accueilli des artistes du monde entier. Carmaux qui fut surnommée la ville la plus punk du sud-ouest de l’Europe grâce à une scène vivace. On raconte même que Motörhead y aurait joué, dans un petit troquet, dans les années 1970… Sans oublier le festival de musique progressive, Rock in Opposition, qui a contribué à la réputation de la ville en matière de rock and roll.
Belfort (Territoire de Belfort)
Si depuis quelques années, les Eurockéennes ont élargi leur champs d’action, il fut un temps où le rock régnait en maître. Les concerts d’anthologie s’étant succédé au fil des années, pour finalement graver sur les tables de loi du rock le nom d’une ville à jamais associée à l’histoire de la musique amplifiée en France.
Bordeaux (Gironde)
On cite souvent Bordeaux comme la ville rock française par excellence. Il faut dire que la cité a en effet engendré un grand nombre d’artistes. Avant, à la salle du grand parc, les pointures se succédaient. Les Ramones par exemple, aiment venir y faire résonner leur punk primaire. C’est bien sûr ici qu’est né Noir Désir mais aussi Eiffel, Les Hurlements d’Léo ou encore Mars Red Sky. Ici où le rock se joue à fond les ballons dans des endroits incontournables comme la Rock School Barbey.
Rennes (Ille-et-Vilaine)
Difficile de ne pas citer Rennes dans ce classement tant la ville a contribué à l’essor de la scène rock, internationale et nationale, en France. À la fin des 70’s, la scène rock rennaise a vu des formations comme Ubik ou Niagara et Marquis de Sade émerger, avant que ces derniers ne laissent la place à la nouvelle génération, avec des groupes comme Bikini Machine et Les Ramoneurs de Menhirs. À Rennes où les salles de concerts sont aussi nombreuses, tout comme les festivals qui, au fil des années, ont aussi apporté leur pierre à l’édifice rock.
Fumel (Lot-et-Garonne)
Les connaisseurs savent que Fumel est l’une des villes les plus punk de France. Une histoire d’état d’esprit assurément mais aussi de musique, avec des groupes restés fameux comme Les Ablettes, Drei o’clock, les Biberons, Utom ou encore les Taxidermistes.
Ondres (Landes)
Pourquoi on termine par Ondres ? Et bien parce que c’est de là que vient Gojira, à savoir le plus grand groupe de metal de l’hexagone.
Il en manque sûrement !