Le "Clasico" français, un montage médiatique ? Certainement, mais les confrontations entre Paris et Marseille ont, depuis une trentaine d'années, su construire cette rivalité et créer l'évènement. Provocations, mauvaise foi et gestes de classe (mais rares) ont émaillé ces confrontations que l'on coche, malgré tout, sur le calendrier à chaque saison. Retour sur 10 matchs qui ont coupé la France en deux.
- 1992, déclaration de guerre
L’acte fondateur, Arthur Jorge déclare à la presse « On va leur marcher dessus » quelques jours avant ce match. Bernard Tapie affiche ces déclarations dans le vestiaires des Marseillais et après avoir reniflé l’odeur du sang, les coéquipiers de Di Meco en grande forme entre sur la pelouse du Parc. Une cinquantaine de fautes interdites par la convention de Genêve plus tard, les visiteurs s’impose 1 à 0 sur un but de Boksic. - 1993, Boli sur un nuage
Le titre se joue entre les deux rivaux. L’OM, vainqueur trois jours plus tôt de la Ligue des Champions, s’impose 3-1 sur un coup de tête venu d’ailleurs de Basile Boli alors qu'il veut aller cartonner Ricardo sur l'action. Des fusées de détresse partent de la tribune parisienne, le reste appartient à l’Histoire, titre retiré à Marseille et non attribué à son dauphin, Paris.
- 1999, Bordeaux champion
En cette fin de saison 1998-1999, le PSG ne joue plus rien, et consacre donc toute son énergie à faire chier l’OM, en course pour le titre. Un match héroïque et une frappe de Simone plus tard, c’est Bordeaux qui prend les commandes du classement. Deux semaines plus tard, les Girondins viendront prendre tranquillement 3 points au Parc dans un match qui au tourne au seul Llacer-Bordeaux et sont sacrés champions devant l’OM. Saison réussie pour le PSG.
- 2006, les Minots
Déjà l’histoire du quota de places, déjà la démagogie des dirigeants marseillais face à la mauvaise foi de leurs homologues parisiens. Pape Diouf décide d’envoyer au Parc un équipe de CFA (et Civelli...) et propose aux Parisiens un match dans lequel ils ont tout à perdre. Paris ne rate pas cette occasion de toucher le ridicule, les « minots » tiennent tête à des joueurs de la capitale en dessous de tout et Pape Diouf transforme un 0-0 en triomphe. - 1997, la patte Fabrizio
Dès novembre, les deux formations affichent de belles promesses et les deux prétendants au sommet du classement ne parviennent pas à se départager. Il faut un geste technique du grand Fabrizio Ravanelli, une simulation de derrière les fagots dans la surface, premier grand auto-trébuchage de l'histoire du monde, pour que Laurent Blanc transforme le pénalty de la victoire. Si les victoires sur le rival sont plaisantes, celles entachées d’un petit scandale sont jouissives et entretiennent l’amitié paillarde entre les supporters.
- 2006, le missile de Vikash
Première finale de Coupe de France opposant les deux rivaux. Paris est aux fraises en championnat mais l’emporte par deux joueurs qui se signalent ce soir là pour la dernière fois sur un terrain de football, Bonaventure Kalou ouvre la marque et Vikash Dhorasso ajoute la manière à son premier but sous les couleurs parisiennes. 7ème Coupe de France pour Paris. Une coupe, une belle victoire contre Marseille, la saison parisienne est une fois encore sauvée.
- 2009, la grippe A
Même quand les matchs n’ont pas lieu, le Clasico est un évenement, grâce à une gestion exemplaire de la Ligue, qui reporte un OM-PSG à quelques heures du coup d’envoi pour cause de grippe A. Les rues de Marseille grouillent de supporters parisiens qui n’ont aucune envie d’aller visiter les musées de la ville ou de profiter des terrasses devant un pastis. La Gare Saint-Charles devient un champ de bataille et Paris concèdera finalement une défaite lors du match reporté. Mais tout le monde s’est bien remis de sa grippe. Merci la Ligue. - 2010, le drame
Cette rencontre déclenche la reprise en main des tribunes parisiennes. La victoire humiliante de l’OM, 3 à 0, reste anecdotique et la soirée est marquée par le lynchage d’un supporter du Kop Boulogne dans la guerre civile qui oppose les virages du Parc. Un épisode sombre qui aurait pu conduire les deux parties à relativiser un peu les vieux clivages et mettre de coté les débats d’épicier sur les quotas de place. - 2002, la classe de Ronaldinho
Un cinglant 3-0 qui offre la place de leader au PSG et surtout un Ronaldinho insaisissable qui fait admirer son talent sous l'oeil respectueux des supporters marseillais qui ont fait le déplacement. Ronnie choisissait ses matchs lors de son séjour dans la capitale, mais il choisissait les bons (ou ceux où il n'avait pas pu sortir la veille) et acquiert la reconnaissance éternelle des tribunes du Parc. Pendant ce temps, Luis Fernandez danse. Mais plus pour très longtemps
- 1978, le Classico avant l'heure
La rivalité n'existe pas encore entre les deux clubs, mais ce 5-1 infligé par le jeune PSG aux Phocéens entre dans l'Histoire comme l'un des rares succès d'entraîneur du truculent Jean-Michel Larqué qui, en prime, dédiera ce succès au Président déchu Daniel Hechter, qui vient de se faire gauler dans une sombre affaire de double billeterie. Magouille, arrogance et match référence, l'Histoire du Clasico peut commencer.
Et vous? Quel Clasico vous a marqué ?