Le maire, c’est l’élu préféré des Français, l’édile local, le confident, celui qui est là pour régler mes problèmes. Mais c’est aussi un personnage qui, s’il le souhaite, peut pratiquer le détournement de fonds avec une certaine maestria ou, pire, prendre les cadeaux des enfants pauvres pour les revendre sur le bon coin. Personne n’est parfait.
Le maire d'Ankara qui a été poursuivi pour avoir fait ériger une statue de Transformer
Ce n’est pas parce qu’on est adulte et qu’on aspire à des responsabilités qu’on ne peut pas garder son âme d’enfant. Par exemple, prenez Melih Gokcek, le maire de la capitale turque, Ankara. En 2015, après des années de débats, il allait enfin parvenir à réaliser son rêve, à savoir l’inauguration d’Ankapark, un parc d’attraction géants qui avait attiré l’ire des architectes et de l’opposition municipale. Et pour marquer le coup, il a décidé de faire ériger une statue géante de robot. Et bien évidemment, les gens se sont plaint de voir leur argent gaspillé pour faire un truc aussi con. Ce à quoi le maire leur répondait qu’il fallait « respecter le robot ». Du coup, le président de la chambre d’architecture et d’ingénierie a poursuivi le maire en justice et l’ouverture d’Ankapark a été retardée d’un an. Finalement, le robot a été démantelé et remplacé par… un T-rex géant.
Le maire qui piquait les cadeaux de noël des enfants pauvres
Imaginez le meilleur maire du monde : un mec qui intervenait comme pompier volontaire, donnait de l’argent aux œuvres caritatives et avait fondé l’antenne locale de Toys for Tots, une association caritative dépendant de la marine américaine et visant à offrir des cadeaux aux enfants pauvres pour Noël. Ce maire, c’était Billy Watson et son mandat concernait une petite ville du Tennessee. Quand un jour, en novembre 2013, des mecs du FBI sont venus pour l’arrêter. Watson était accusé d’avoir volé pour 60.000 dollars de jouets offerts aux enfants pauvres. Après avoir avoué, Watson a été relâché contre restitution de la somme. Et ses administrés ne l’ont pas lâché.
Le maire corrompu qui frappait les flics et vendait des Nike de contrefaçon
Elu maire d’une petite ville des Etats-Unis, en 2008, Gordon Jenkins n’en a pas cessé pour autant ses activités illégales – c’est le problème quand on élit un maire totalement dingo. D’abord chopé dans son magasin du centre-ville en pleine vente de Nike de contrefaçon, en 2010, il a aussi été ennuyé après avoir frappé de toutes ses forces un flic, deux ans plus tard. Ah et il a également nommé sa copine à un poste rémunéré par la mairie, façon Penelope Fillon. Refusant de démissionner, il a également été arrêté pour conduite en état d’ivresse, puis, en 2014, il a été destitué par la Cour suprême après avoir été condamné pour perception de pots de vin.
Samuel Moreno Rojas
Maire de Bogota de 2007 à 2011, Moreno Rojas était aussi l’une des principales figures de l’opposition colombienne. Sous son mandat, la ville avait entamé un immense chantier de rénovation, rendant la circulation assez difficile (ça n’aide pas à la popularité). Le seul problème, c’est que le chantier en question n’en finissait pas, et pour cause : c’était une grosse mascarade visant à récupérer des pots de vin. Rojas avait fait appel à une boîte tenue par un ancien congressiste sans passer par les appels d’offres habituels afin de récupérer des rétrocommissions. Toujours est-il qu’il a paralysé tout Bogota pendant 3 ans – et qu’il a été destitué.
Le chien
Après allez savoir hein, si ça se trouve c’est un bon maire… Toujours est-il que le village de Cormorant, dans le Minnesota, a élu pour la troisième fois un berger pyrénéen à la mairie. Et que Duke, c’est son nom, jouit d’une telle popularité que son âge avancé (9 ans, ça commence à faire) fait trembler les administrés qui ne s’imaginent pas voter pour quelqu’un d’autre.
Rob Ford
On va essayer ensemble d’imaginer le pire maire du monde. Son portrait robot ? Peut-être un type complètement taré qui ferait n’importe quoi et se foutrait du crack dans le sang ? Le tout pour une gigantesque ville ? Genre Toronto ? Vous l’avez, c’est Rob Ford. Maire de Toronto de 2010 à 2014 (il est mort d’un cancer en 2016, l’empêchant de briguer un nouveau mandat), il a été surpris en train de prendre du crack par les flics. Ensuite, les accusations se sont multipliées : Ford picolait au bureau et au volant, donnait des primes aux gens qui le soutenaient, multipliait les actes de harcèlement sexuel, faisait venir des putes au bureau… A la cool.
William Hale Thompson
Le Chicago de la prohibition, c’était pas jojo. Et vous aviez deux solutions en gros : soit affronter la pègre, soit décider de jouer avec la pègre pour devenir maire. William Hale Thompson n’a pas hésité longtemps. Accusé en 1920 d’avoir détourné des fonds municipaux, Thompson perd la campagne pour sa réélection et voit un maire démocrate élu à sa place. Thompson est tenu de rembourser les 2 millions de dollars détournés et se tourne donc vers les mieux armés pour l’aider à éviter la peine : Al Capone et ses potes. C’est ainsi qu’il constitue sa propre liste de juges pour l’élection à venir et parvient à se faire élire pour un troisième mandat. La corruption est permanente et il faudra attendre 1931 pour que Thompson soit dégagé une fois pour toute.
Le plus mégalo
Donald Williamson, ancien maire de Flint, dans le Michigan, n’a pas une petite idée de lui-même. Destitué en 2009 pour abus de biens sociaux, Williamson s’est fait construire une statue à son effigie entourée de 6 lions de bronze devant la porte de sa baraque. En matière de postérité, on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Le maire qui a revendu du matos communal sur leboncoin
Maire de Ponlat-Taillebourg, en Haute-Garonne, Patrick Doucède, sous le surnom de Doudou31, revendait le matos municipal sur leboncoin.fr. C’est une de ses secrétaires qui s’en est rendu compte en reconnaissant le matériel en question (du minitracteur aux chaises de bureau). Doucède déclarait le matériel disparu et encaissait la thune : 21.800 euros au total. Il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis.
Frank Hague
Maire de Jersey City entre 1917 et 1947, Frank Hague était peut-être l’une des plus grosse pourriture de l’Est américain. Fort du soutien de Roosevelt, qui lui devait une bonne partie de ses soutiens, Frank Hague a pratiqué la pire des corruptions pendant des années sans jamais être inquiété. Il disposait ainsi d’une fortune estimée à 10 millions de dollars pour un salaire annuel n’excédant pas 8000 dollars et passait sa vie dans les suites des grands hôtels. Il est même l’inventeur des dessous de table : son bureau disposait d’un tiroir qu’il pouvait pousser vers ceux qu’il recevait et leur présenter de l’argent. Ah : et il fraudait aux élections, aussi.
Oh bonne maire…
Sources : Cracked, L’Express.ca, Le Dauphiné