Nous vieillissons (ça ne sert à rien de se voiler la face), et avec l'âge disparaît progressivement la capacité de s'émerveiller d'un rien, si caractéristique de l'enfance et/ou du retard mental. Et parfois, il suffit d'une odeur pour nous replonger dans le passé... Un top olfactif à renifler avec émotion. Ou pas.
- L'odeur de l'herbe : fraîchement coupée dans le jardin ou dans le parc public, c'était le synonyme de roulages dans la pelouse dès les retours des beaux jours. Et puis, plus tard, l'odeur de l'herbe derrière le local à poubelle ou dans les toilettes du lycée était synonyme de grosse poilade (fumeuse). Comme quoi, on ne grandit jamais vraiment.
- L'odeur de la colle : en tube, ou mieux, la Cléopâtre en pot avec la petite spatule pour l'étaler. Résultat, en CP, on collait tout et n'importe quoi juste pour le plaisir de renifler la colle, ce qui révélé à certain-e-s leur nature intrinsèque de toxicos, et a dû cramer pas mal de neurones, au vu de la teneur en produits chimiques. Il y avait toujours un enfant un peu bizarre qui lui poussait le vice à manger la colle. Parfois, c'était même vous.
- L'odeur du crayon de bois : surtout quand on vient de le tailler, doux mélange de produit chimique et de nature, qu'on a tous plus ou moins mangé en cours de maths au CE2, et qu'on se faisait tricard à cause des traces de graphite au coin de la bouche...
- L'odeur du neuf : la maigre consolation du retour sur les bancs de l'école, c'était l'odeur du cartable tout neuf, avec les fournitures scolaires toutes neuves et des vêtements tout neufs, tellement neufs qu'on a laissé l'étiquette dessus le jour de la rentrée.
- L'odeur du parfum de Maman/Papa : une odeur tellement familière que vous ne savez même pas si vous l'aimez ou pas. Et on assaisonne l'eau du bain au Channel N°5, on se renverse la bouteille de Dior homme sur la tête pour sentir comme papa, et on s'imagine, rétrospectivement, Karl Lagerfeld faire un arrêt cardiaque.
- L'odeur du petit-dejeuner : en vacances, se faire réveiller par l'ami Ricoré, c'est chouette. Les tartines grillées, le café, le Benco du camping... Le reste de l'année, l'odeur de Nescafé à 7h du matin, ça file juste la gerbe.
- L'odeur du garage ou du parking : là où on a commencé vaguement à monter son super groupe de la mort qui tue en buvant du Panaché, là où on jouait au foot, bref un lieu de convivialité qui sentait le renfermé, les prises électriques sur le point de lâcher et l'huile de vidange. Mais c'était le meilleur endroit du monde.
- L'odeur tabaco-alcoolique du petit presse/tabac/bar du coin : et comme c'était un repaire d'ivrognes, l'un de nos plus vieux souvenirs reste le doux parfum du Petit Blanc de 9h du matin, quand on allait chercher des images Panini ou Picsou Magazine, mélé aux délicieuses exhalaisons de Gitane Maïs...
- L'odeur des produits chimiques : outre la colle, on aimait sniffer le dissolvant industriel ou la Soupline, la peinture fraîche sur les bancs publics ou la gouache en bidon que la Maîtresse ou le Maître vidait dans des pots de yaourts vides. Une odeur qui restait pendant au moins 15 jours (le temps qu'il fallait pour que les oeuvres sèchent). La preuve que les intoxications au plomb, c'est pas si grave.
- L'odeur du premier amour : en primaire, c'était celle ou celui qui sentait bon la fraise Tagada en toute circonstances, au collège, un savant mélange de Biactol, de clope froide et de Brut Homme ou Parfum Kookaï...
Et vous, d'autres petites madeleines de Proust ?
Top écrit par jmcnantes