Salut mes petits gilets jaunes, manifestos, haïsseurs d’Elisabeth Borne et amateurs de pancartes CGT. Ce 7 mars 2023 avait lieu dans toute la France des manifestations de l’espace contre la réforme des retraites, cette réforme nulle du gouvernement qui pue du derche. Pour l’occasion, on a réuni les meilleurs sociologues de la rédac, c’est-à-dire moi et mes connaissances issues de mes cours de terminale ES, pour vous proposer quelques profils de Français qu’on croise souvent quand on évoque cette saleté de réforme. À vos banderoles de manifs !
Celui qui pense que les jeunes foutent rien de toute façon et que ça leur fera pas de mal de bosser un peu plus longtemps
Le mec s’est arrêté de bosser à 58 ans, mais c’est parce qu’il a « charbonné sans rechigner pendant 40 ans sans se plaindre » qu’il a le droit de partir si tôt. Il trouve que les jeunes traînent trop sur Toc-Toc et qu’il faudrait d’ailleurs aussi rétablir le service militaire pour les remettre dans le droit chemin. Sa phrase fétiche : « De toute façon, de nos jours, les jeunes ne veulent plus travailler, ils veulent que tout leur tombe dans la main sans rien avoir à faire ». S’il ne la prononce pas une fois par jour minimum, il meurt.
Celui qui s'en fout parce qu'il a 20 ans et qu'à 65 ans, il n'y aura probablement plus de retraite DU TOUT
Les manifs et les campus bloqués, ça l’arrange bien parce que ça lui fait moins de cours dans la semaine. S’il admire les gens qui vont lutter contre cette réforme, lui préfère ne pas s’engager parce qu’il sait que de toute façon, c’est perdu d’avance, alors autant ne pas se fouler. Il n’est même pas sûr qu’on ait encore une sécu d’ici là de toute façon, c’est dire.
Celui qui vient juste de partir en retraite et qui est bien content de ne plus en avoir rien à foutre
Il regarde les manifs depuis son balcon en se disant que « franchement, bravo, les Français peuvent être fiers de mener ce genre de combat, no pasaran », tout en sirotant son verre d’Armagnac.
Celui qui pense que le gouvernement doit faire de la "pédagogie" (pas du tout infantilisant)
Pour lui, les Français sont juste trop bêtes pour comprendre que cette réforme va tout simplement leur changer la vie de façon positive. Il considère qu’il faut juste leur expliquer calmement et avec des petits schémas pour que tout le monde finisse par accepter cette réforme dans la joie et la bonne humeur. En tout cas, s’il faut se servir de gommettes, il est dispo.
Celui qui est en fac de socio et qui veut faire la peau au gouvernement
Il fait des tweets super véner à base de « Macron démission » et passe son weekend pré-manif à faire des pancartes humoristiques. Il a appris par cœur l’Internationale et va distribuer des tracts devant les écoles de commerce avec l’espoir d’en faire virer de bord rien qu’un ou deux.
Celui qui s'en sort in extrémis parce qu'il est né en 1960
Tous les jours, il remercie l’univers pour ce beau cadeau et promet qu’il votera pour la gauche jusqu’à la fin de sa vie s’il le faut en remerciement. Il essaye de se montrer un peu triste pour ses enfants et petits-enfants qui n’ont pas eu cette chance, mais au fond de lui, il est en danse de la joie permanente. Il va quand même en manif pour montrer son soutien (mais surtout pour les merguez de la CGT).
Celui qui argumente en disant toujours "Ah, sous De Gaulle, ça se serait pas passé comme ça"
Ça fait 15 ans qu’il n’a pas lu un article politique et pourtant, il a toujours un avis sur la question qu’il exprime en jouant à la pétanque avec Didier. Il dit aussi « Mitrand » et râle quand les gens ne le laissent pas passer devant eux à la caisse du supermarché, un samedi aprèm, alors qu’il a un caddie plein.
Celui qui est pour une retraite à 50 ans maximum
Moins il en fait, plus il est heureux et tout le monde devrait faire comme lui parce qu’on serait tous beaucoup plus détendus du slip et heureux comme des saumons. Pour lui, bosser est déjà un grand effort quand on sait qu’on a qu’une vie, alors autant faire juste le strict nécessaire pour ensuite profiter des plaisirs et des joies du quotidien. Il a dit les termes.
Celui qui s'en branle parce qu'il est déjà trop riche pour bosser
Après avoir hérité de la fortune de feu son père, il a investi une bonne partie de sa thune dans des actions de société et bosse aujourd’hui en touchant des dividendes. Alors, vous comprenez, la retraite, ça lui passe au-dessus, même si lui est « parti de rien » et vient d’une « famille modeste », comme il aime beaucoup le rappeler. Par contre, si le bas peuple pouvait arrêter de râler pour avoir les mêmes droits que les riches et se remettre à bosser, ça serait pas de refus, on va quand même pas mettre tout le monde sur un même pied d’égalité si ?
Celui qui croit qu'on parle de la retraite aux flambeaux de Marquette-en-Ostrevant
Il ne comprend pas trop que cette fête fasse autant débat, surtout qu’elle n’a lieu qu’en juillet, alors pourquoi est-ce qu’on en parle dès aujourd’hui ? En plus c’est joli les lumières dans la nuit et ça fait plaisir aux enfants…
Perso, je suis pour qu’on fasse genre qu’on n’a pas entendu parler de cette réforme, si on l’ignore très très fort, elle comprendra peut-être qu’on ne veut pas d’elle et s’en ira toute seule.