Ça fait tout pile deux semaines qu’on est assignés à résidence, et je commence lentement mais sûrement à sombrer dans la folie. On a tous pris tellement de mauvaises habitudes en seulement deux semaines qu’on est en droit de se poser la question : à quoi on ressemblera quand le confinement sera levé ? Probablement à des bêtes sauvages, incapables de redevenir les êtres humains que nous étions jadis. Pour vivre la fin du confinement, il faudrait déjà survivre au confinement chez ses parents (ou survivre au confinement en couple pour ceux qui vivent avec leur moitié) mais on croise très fort les doigts. La solitude a des avantages, mais on sera bien contents quand ce sera fini, même s’il y a plein de choses qu’on ne saura plus faire.
Faire ses lacets
La YouTubeuse Audrey Pirault demandait il y a quelques jours dans sa story Insta si on pouvait oublier comment faire ses lacets, ou si c’était comme le vélo. À mon humble avis, on n’est pas à l’abri de devoir réapprendre à faire nos lacets à base de « le lapin rentre dans son terrier… ». Même les chaussures à Scratch, ça risque de finir en burn-out. À force de porter des chaussons canard toute la journée en même temps…
Mettre un pantalon
Tu t’étais habitué à vivre en slip, en pyjama, au mieux en jogging mais jamais au grand jamais en pantalon. Quand tu vas essayer de remettre un de tes jeans, tu sentiras le tissu rêche contre ta peau et oh, tu ne rentreras plus dedans. Étonnant, ça voudrait dire que tu as pris du poids pendant ce confinement ? Pourtant, tu ne mangeais ni trop gras ni trop sucré ni trop salé et tu pratiquais une activité phtisique régulière (non). Pour t’habiller, il va falloir que tu ailles acheter de nouveaux vêtements, avec les milliers de français qui feront la même chose que toi. Non, tout bien réfléchi tu vas probablement arrêter de mettre des pantalons, pour toujours.
Supporter la lumière naturelle
Après une éternité passée à l’intérieur à ne voir le ciel qu’à travers tes fenêtres, tu vas devoir sortir et OH MON DIEU MES YEUX ÇA BRÛLE ! Tu avais oublié que la lumière pouvait être si agressive. En même temps, quand on a commencé le confinement, il pleuvait tous les jours et il faisait nuit à 16h30. Ce manque de temps d’adaptation va très sûrement nous être fatal et on deviendra tous des vampires au teint pâle, effrayé par un rayon de soleil.
Sociabiliser
Après le déni et les pleurs, on avait tous fini par l’accepter : le confinement était notre vie à présent, et il fallait s’adapter. Tu as vécu en confinement, fêté ton anniversaire en confinement et même mis au monde 5 enfants en confinement. Maintenant que tu es dehors, tu ne sais plus comment passer du temps avec des gens ou communiquer autrement que par des grognements. Les blagues de tes potes te semblent bien lointaines et tu deviens méfiant dès que tu croises des gens dans la rue, de peur qu’ils ne tentent de voler ton stock de PQ. Tu es devenu sauvage et ce n’est pas étonnant, tu as toujours refusé de participer aux skypéros.
Se serrer la main
Avec toute cette histoire, on est beaucoup à être d’accord qu’il faudrait se débarrasser définitivement de la tradition de la bise. Pour le serrage de main, le débat est plus tendu. On a arrêté de se serrer la main bien avant le confinement et chez Topito, on avait même de nouvelles techniques pour se dire bonjour malgré le coronavirus. Après tant de temps sans contact physique, est-ce que ce sera toujours aussi naturel de serrer la main de ton patron ? Personnellement, je stresse déjà de ne plus savoir comment faire. Je m’entraîne à serrer ma main droite avec la gauche mais jusqu’ici, c’est pas vraiment concluant…
Faire semblant d'apprécier ce collègue relou
Ça faisait bien longtemps maintenant que tu n’avais pas vu Michel, le type qui bosse aux RH et qui fait tous les jours les mêmes blagues insupportables à la machine à café. Tu es quelqu’un de très cordial et tu avais pris l’habitude de répondre une petite phrase amicale ou un hochement de tête sympathique. En télétravail, tu ne vois plus Michel et on ne peut pas dire qu’il te manque. Le problème, c’est que tu as passé tout le confinement seul chez toi et que tu as perdu les codes sociaux que tu appliquais avant sans réfléchir. Quand Michel te fera sa blague habituelle à la fin du confinement, tu lui diras probablement d’aller se faire foutre avant de lui jeter l’imprimante laser au visage.
Supporter un repas de famille
Eviter ta famille, c’est un des trucs que tu pouvais enfin faire sans culpabiliser. Tu n’allais tout de même pas aller contaminer tonton Jacques et Mamie Francine en ces temps de pandémie, cela aurait été irresponsable. Ton absence de sens moral correspondait finalement aux attentes de la société, mais il fallait évidemment que cela cesse un jour. Le problème, c’est que tu as perdu l’habitude de te tenir bien à table, de manger sainement, de parler de choses inintéressantes et par dessus tout, de passer du temps avec des vieux. Le positif, c’est que tu pourras enfin boire autre chose que le vin premier prix du Casino en bas de chez toi.
Te séparer de ton chat
Il est à la fois ton coloc, ton ami et ton enfant. Tu as passé des semaines avec lui dans 30m² et vous avez fait les 400 coupes ensemble. Tu ne sais pas vraiment ce que ton chat pense pendant ce confinement, mais toi tu lui parle tout le temps (peut-être un peu trop). Quand tu vas devoir repartir au travail ou même sortir boire des verres avec tes potes, tu vas avoir l’impression de quitter ton nouveau-né. Ça va être très dur à vivre mais il faudra te rendre à l’évidence, ton chat n’en aura strictement rien à battre. Un animal en télétravail c’est bien mignon, mais il sera bien content d’avoir de nouveau le canapé rien que pour lui.
Manger des pâtes
Elles font partie des plus gros achats pour le confinement et tu en as encore 47 paquets dans ton placard, ce sont nos vieilles amies les pâtes. Une fois le confinement terminé, tu vas sûrement manger McDo pendant 23 jours d’affilée et prendre des pizzas pleine de fromage en dessert. Une chose est sûre, tu ne voudras plus jamais manger de pâtes (et de PQ non plus).
Parler d'autre chose
Quand tout sera enfin terminé, il est absolument certain qu’on ne saura plus parler d’autre chose pendant au moins six mois. Aux chaînes d’infos, on verra des gens se balader dans des parcs et on aura droit à des micro-trottoirs de gens chez H&M qui diront « ça m’a vraiment manqué ! ». Quand on verra nos potes après tout ce temps, on se dira « alors ce confinement ? » et « Il te reste du PQ ? ». A tous les coups, y en aura même qui diront « C’était sympa quand même le confinement ! » (je vous hais déjà).
Si tu penses que tu ne deviendra jamais une bête sauvage parce que tu profites du confinement pour cuisiner des choses saines et lire des bons livres, on n’a aucun doute sur ton résultat au Quiz Quel confiné es-tu ? (les gens te détestent).