Quand on ouvre un livre d’histoire, qu’on découvre les horreurs qu’a pu commettre Christophe Colomb, les monstruosités de bien des explorateurs, les infos glauques sur les vikings ou les techniques de tortures médiévales , on se dit qu’on est bien content d’être nés à la fin du XXe siècle. Puis, on regarde un peu l’histoire des XXe et XXIe siècles, et on se rend compte que, finalement, on a laissé se perpétuer bien des horreurs jusqu’à il n’y a pas si longtemps. Flippant.

"Le village de Bamboula", un zoo humain qui a ouvert en France en... 1994

Il y a donc : 29 ans.

Rien qu’au nom ultra-raciste, on comprend vite qu’il y a un gros problème. En 1994, donc, le parc zoologique de Port Saint-Pères, près de Nantes, a la merveilleuse idée de reconstituer un village africain. Comme si ça ne suffisait pas, le directeur du parc, décide de faire venir des Ivoiriens qui « vivraient » dans ce village, pour « représenter le folklore » de leur pays. La biscuiterie Saint-Michel est partenaire du projet. C’était le dernier zoo humain français, et ça n’aurait jamais dû exister.

Le dernier condamné à mort par guillotine en France : 1977

Il y a donc : 46 ans.

Il s’appelait Hamida Djandoubi. Il a été condamné à la peine de mort par guillotine pour assassinat après tortures et barbarie, viol et violences avec préméditation. C’est la dernière personne à avoir été guillotinée en Europe, et le dernier condamné à mort exécuté en France.

L'abolition de la peine de mort en France : 1981

Il y a donc : 42 ans.

Après Djandoubi, plusieurs criminels sont condamnés à la peine de mort, mais aucun n’est exécuté : soit leur sentence est revue en cassation, soit ils bénéficient de la grâce présidentielle. Les premiers débats quant à la peine de mort ont commencé en 1791, mais ce n’est que 200 ans plus tard, sous l’impulsion du garde des Sceaux Robert Badinter, que la peine capitale a définitivement été abolie en France. Le dernier pays de l’UE à l’avoir abolie est la Lettonie, en 2012 seulement.

Les internements arbitraires toujours pratiqués en 1962

Il y a donc : 61 ans.

Pendant la guerre d’Algérie, la France a mis en place des « camps d’internement ». En gros, des espaces dans lesquels des personnes se retrouvent internées par décision administrative : autrement dit, sans passer par les cours de justice.

(Source)

L'homosexualité considérée comme un crime jusqu'en 1982 en France

Il y a donc : 41 ans.

Oui, vous avez bien lu. À peine plus de 40 ans en arrière, on parlait sans pression de « délit d’homosexualité ». Cette loi honteuse, née sous le régime de Vichy, a fait condamner plus de 10.000 personnes en l’espace de 40 ans, pour le seul motif de leur orientation sexuelle.

L'homosexualité était considérée comme une maladie mentale par l'OMS jusqu'en 1990

Il y a donc : 33 ans.

Oui, il a fallu attendre huit ans entre la dépénalisation de l’homosexualité et son départ de la liste des maladies mentales de l’Organisation Mondiale de la Santé. C’est terrible, et accrochez-vous, nous ne sommes pas au bout de nos peines : ce n’est qu’en 2018 que l’OMS a retiré la transidentité de sa liste des maladies mentales. Oui, y’a 5 ans. On a encore du chemin à parcourir.

(Source)

La stérilisation obligatoire pour les personnes transgenres souhaitant changer leur état civil : 2016

Il y a donc : 7 ans.

Vous êtes choqués ? C’est rassurant. 7 ans en arrière, une personne qui souhaitait changer son état civil sur ses documents officiels devait obligatoirement se faire stériliser au préalable. C’était une des conditions sine qua non pour pouvoir aller au bout du processus. On nage en plein délire, là.

La stérilisation forcée de femmes autochtones au Canada, jusqu'en 2018

Il y a donc : 5 ans.

Comme on vous l’expliquait dans les choses à savoir sur les atrocités vécues par les autochtones au Canada, des centaines de femmes, juste parce qu’elles étaient autochtones, ont subi des stérilisations sans consentements entre le début des années 1930 et le début des années 1970, au Canada. Cela faisait suite aux lois sur la stérilisation adoptée en Alberta comme en Colombie-Britannique, mettant en place la stérilisation des « personnes inaptes ». Un rapport glaçant, publié en 2022, fait même état d' »Au moins 22 femmes autochtones (qui) auraient subi une stérilisation forcée et plusieurs autres (qui) auraient été victimes de violences obstétricales, dont des avortements imposés, entre 1980 et 2019 au Québec”. À vomir.

Les femmes peuvent posséder une CB sans autorisation de leur mari depuis 1965

Il y a donc : 58 ans.

À la rubrique des comparaisons historiques flippantes sur le droit des femmes : quand les femmes ont pu disposer de leur argent comme bon leur semblait, et choisir un travail sans avoir besoin de l’autorisation de leur époux, les cartes bancaires existaient déjà depuis 15 ans.

La stérilisation non consentie des femmes handicapées, toujours d'actualité dans plusieurs pays de l'UE, dont la France

Oui, c’est toujours le cas en 2023, alors qu’on a l’impression de parler d’une infâme torture moyenâgeuse. En 2001, la France légalise la pratique des stérilisations pour les femmes en situation de handicap, normalement sous caution de leur consentement. Pourtant, parmi les 500 femmes qui sont stérilisées chaque année, certaines le subissent sans l’avoir consenti. Jusqu’en 2020, la stérilisation forcée des personnes handicapées était légale en Espagne. C’est toujours légal dans une grande partie de l’Union européenne. Ça fait peur.

Des gens tabassés gratos en manif en France : 2023

Coucou la Brav-M !

Bonus : jusqu'en 1956 les enfants buvaient du pinard à la cantine

Il y a donc : 67 ans.

Bop ça, franchement… Remettez-nous de la vinasse à gogo. Non ?

Sinon, il y a aussi les trucs qui ont l’air vieux alors que non. Vous saviez que le drapeau breton n’existait pas avant 1923 ?