Le cinéma ça fait rêver, pas vrai, avec les stars, les maquilleurs, les jolis costumes et les jolis décors. Ahalala, pas vrai, hein. Pas vrai ? PAS VRAI ? Bon si ça peut être le cas quand on regarde le film bien tranquillement chez soi, ça l’est beaucoup moins quand des équipes viennent nous empêcher de rentrer chez nous, se garer devant nos fenêtres et que Gérard Depardieu laisse sa « marque » sur la porte de notre immeuble.
"Demain Nous Appartient" qui fait augmenter le tourisme à Sète
Un galeriste dont le commerce est situé à côté de celui dédié aux produits dérivés de la série de TF1 a lancé une pétition contre son tournage, dénonçant une atteinte à la culture au bien-vivre en raison des hordes de touristes qui viennent squatter la ville. Donc c’est pas forcément le tournage lui-même qui pose problème, mais plutôt les touristes qui viennent voir les différents coins de la ville montrés dans la série. Ça fait partie du jeu.
"Walking Dead" rend les habitants de Senoia dingo dingues
Dans Walking Dead, on l’appelle Alexandria mais dans la vraie vie, c’est une petite ville de Géorgie qui s’appelle Senoia et qui est littéralement envahie de touristes depuis que la série y a installé ses quartiers. Outre les aménagements (relous), liés au tournage, comme la construction d’un immense mur, par exemple, ce sont donc les stalkers venus de partout aux Etats-Unis pour essayer d’apercevoir un bout de tournage qui rendent les habitants fous. Ils ont même discuté de la question au conseil municipal.
A Paris, y'a craquage
Chaque jour, à Paris, 10 plateaux de tournage sont installés. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais imaginez un peu sur un an et vous vous retrouvez avec plus de 3000 jours de tournage un peu partout. La plupart du temps, ce n’est pas bien grave, mais il arrive que la coupe déborde. En 2003, plusieurs mairies d’arrondissement avaient dû prendre des arrêtés pour limiter le nombre de tournages alors que les lettres de plaintes s’accumulaient sur leur bureau. Et d’ailleurs, puisqu’on en parle, il y a le cas Mission Impossible 6.
"Mission Impossible 6"
25 millions de dollars, 300 techniciens, 35 jours de tournage. Des rues entièrement bloquées avenue de Ségur et des riverains un peu bourges qui se plaignaient des nuisances. Ainsi parlait une riveraine au Figaro pendant le tournage : « J’entends les motos depuis mon appartement et je n’ai pas pu garer ma voiture en arrivant. C’est parce que j’ai été bloquée que j’ai appris qu’il y avait un tournage dans ma rue ». Devoir prouver que tu habites quelque part pour avoir le droit d’y entrer, ça peut être un peu relou également.
A Los Angeles aussi, on craque
En 2015, Aviva Blum racontait à Westsiderag comment les tournages dans la 92ème rue le rendaient maboule. Ecrivain amené à travailler chez lui, Aviva Blume (c’est un alias) n’arrive pas du tout à être productif car sa rue est en permanence en proie à des bruits et des cris et des gens mécontents et des bruits de cascade et… Il ne se passe pas un jour sans qu’un tournage (et parfois deux) se déroulent juste en bas de chez lui. Pollution sonore, pollution tout court, impossibilité de se garer, l’horreur. Il a demandé, sans écho, un moratoire sur les tournages.
Tout ce qui passe dans la rue Crémieux rend les gens fous rue Crémieux
Déjà sous le feu médiatique à cause des douze mille instagrammeurs qui viennent chaque jour se prendre en photo devant ses immeubles colorés, la rue Crémieux fait encore parler d’elle depuis que des tournages se sont ajoutés au calvaire de ses habitants. Pas une semaine sans une prise pour un film ou une série qui se déroule à Paris et les mecs n’en peuvent plus : ils ont d’ailleurs créé un compte Insta sur lequel ils recensent les scènes les plus ridicules aperçues dans leur rue.
Quand les habitants de la medina de Tunis se plaignent du tournage d'une série
Le tournage d’une série de Sami Fehri en 2014 a agacé les habitants de la medina de Tunis : pour faire couleur locale, les équipes technique se sont ainsi amusées à foutre de la peinture dégueulasse sur des murs blancs récemment repeints. Ou comment arriver chez les gens et foutre le bordel.
Natalie Portman ne fait pas l'unanimité à Jérusalem
Pour le tournage de son premier film, Natalie Portman a choisi d’installer son plateau dans le quartier de Nahalot, à Jérusalem. Ce qui n’a pas fait le bonheur des ultra-orthodoxes du coin qui se sont amusés à foutre des tags sur les murs hostiles à « l’invasion étrangère » à laquelle était assimilé le tournage. « Le tournage doit avoir lieu dans plusieurs rues sensibles, près des synagogues et des yeshivas, et les scènes tournées auraient dû être examinées au préalable pour s’assurer qu’elles n’offenseraient aucune sensibilité. » Israël, un pays compliqué.
Jackie Chan et Pierce Brosnan font flipper Londres
Au delà d’un tournage qui peut rendre la vie des riverains compliquée, il y a parfois des évènements auxquels la production aurait pu penser en amont histoire de pas foutre la merde. C’est le cas du tournage de The Foreigner pendant lequel un bus à deux étages explosait sur un pont en pleine ville. Le problème c’est qu’à l’époque un climat assez tendu flottait sur les capitales européennes à cause des attaques terroristes, et beaucoup d’habitants avaient alors paniqué en tweetant par exemple que les enfants qui jouaient dans un parc a proximité avaient été terrorisés. En même temps c’est pas tout à fait faux, c’est pas inutile de prévenir.
Tournez les violons.
Sources : Voici, Télérama, Première, Le Figaro, Ouest-France