Faire un film est un gros gros bordel, il faut penser à plein de trucs, embaucher plein de gens, louer le bon matos, trouver des acteurs qui connaissent leur texte sans faire de caprice et obtenir tous les bons papiers nickel pour les autorisations de tournage. Parfois certaines productions négligent plusieurs de ces points, notamment le dernier, et ça peut vite foutre un énorme bordel parce que tourner sans autorisations peut coûter très cher en procès. On va donc parler de plusieurs scènes qui ont été tournées plus ou moins illégalement ou sans l’accord du studio qui les produisait et je peux vous dire que c’est pas joli joli.
Mad Max (1979)
Une grosse partie du film Mad Max a été tournée en « guerilla style », terme que les américains utilisent pour dire « à l’arrache ». Petit budget, manque d’autorisations, impossibilité pour l’équipe de se parler via talkie-walkies pour ne pas se faire griller par la police… Un tournage complexe dont vous pouvez voir une scène en particulier qui résume le gros bordel : celle où un personnage casse une chaine qui protège un téléphone de secours au bord d’une route. Pourquoi l’acteur a l’air si pressé ? Pas pour le scénario, mais parce que l’équipe avait peur de se faire griller par les flics qui rôdaient dans le coin.
Alien 3 (1992)
Si vous connaissez un peu l’histoire du tournage du troisième volet de la saga Alien, vous savez probablement que dire que ça c’est plutôt bien passé est un doux euphémisme. Le réalisateur David Fincher a eu plusieurs gros clashs avec la production au point de renier complètement le film. Il voulait par exemple tourner une scène où le xénormorphe approchait son visage de Ripley et ouvrait sa bouche pleine de bave, ce que les producteurs ne voulaient pas voir à l’écran. Fincher a donc décidé de prendre une toute petite équipe, de voler un costume d’alien et d’emmener Sigourney Weaver dans un autre endroit pour tourner la scène illégalement et la mettre dans le montage final du film. Le plan en question est devenu l’un des plus cultes de la saga.
Leaving Las Vegas (1995)
Dans ce film où Nicolas Cage se retrouve à Vegas dans le but de se suicider en buvant de l’alcool on le voit à plusieurs reprises en extérieur dans les rues de la ville avec l’actrice Elisabeth Shue. Eh bien la majeure partie de ces scènes ont été tournées sans autorisations. Généralement réalisées en une prise, le réalisateur essayait de faire au plus vite pour ne pas attirer l’attention des policiers, d’où l’utilisation d’une équipe réduite pendant les scènes d’extérieur et un résultat quasi proche d’un documentaire à l’image.
Justice League (2017)
Avant de quitter une première fois le tournage de Justice League, Zack Snyder voulait faire revenir le personnage de Green Lantern avec l’acteur Wayne T. Carr dans le costume. Mais le studio était contre cette idée parce qu’il y avait un projet de faire une série sur le personnage avec un autre acteur. Snyder a donc fait venir Carr chez lui, a placé un fond vert dans l’allée de sa maison et a tourné les scènes sans l’autorisation de la Warner tout en prévenant l’acteur que le studio pourrait bien supprimer les scènes (ce qu’il s’est passé). Dommage. Vous avez vu les détails cachés dans Justice League d’ailleurs ?
Easy Rider (1969)
Dire que le tournage de Easy Rider a enfreint plusieurs lois serait assez juste : en dehors de l’utilisation authentique des drogues par les acteurs à l’écran, c’est la scène tournée à la Nouvelle Orléans pendant Mardi Gras qui a été faite sans aucune forme d’autorisation. Des images qu’on peut qualifier de volées puisqu’aucune des milliers de personnes présentes n’avait donné son accord pour apparaitre dans le film. Mais quelques décennies plus tard ça reste une scène culte donc c’est pas grave.
Very Bad Trip 2 (2011)
Ici il s’agit d’une autorisation totalement différente qui a été ignorée. Lorsque la bande de fêtards se réveille après une nuit de folie le personnage de Stuart a un tatouage sur le visage semblable à celui de Mike Tyson. Le problème c’est que le tatoueur qui a créé ce dessin a attaqué la Warner pour utilisation du dessin sans autorisation. Le studio a été obligé de changer digitalement le tatouage sur les versions en VOD mais en ce qui concerne les posters, les versions DVD et celles diffusées dans les cinémas c’était déjà trop tard.
Cruel Jaws (1995)
Le cas de Cruel Jaws est probablement le plus irrespectueux de tous. Il s’agit d’un film où un énorme requin menace de buter plein de gens. Oui, ça vous rappelle quelque chose et c’est normal. Le film a capitalisé sur le succès des Dents de la mer en faisant croire dans plusieurs pays qu’il était le cinquième volet de la saga en utilisant un titre trompeur. De plus il a utilisé plusieurs images volées des précédents films sans accord ainsi que le thème principal de Star Wars sans avoir les droits (pourquoi pas après tout). Plus c’est gros, plus ça passe.
L'enfer des zombies (1979)
Plusieurs scènes de ce film de zombies ont été tournées à New-York sans autorisation et si ça n’a pas forcément posé problème à la production, ça casse un peu l’ambiance du truc. Pourquoi ? Parce qu’en pleine apocalypse zombie on voit à l’écran des gens traverser tout tranquillement un pont de New-York en voiture pour se rendre au boulot alors que les rues sont censées être désertes. Ouais, c’est raté.
Terminator (1984)
James Cameron a réalisé la plupart des scènes du film de nuit parce que les permis de tournages étaient moins chers mais ça n’a pas empêché plusieurs passages du film d’être tournés illégalement. La police est donc logiquement intervenue lors de la réalisation de la dernière scène et la productrice leur a fait croire qu’il s’agissait d’un film étudiant pour qu’on les laisse tourner et les agents ont été plus laxistes. Osé, mais bien joué.
Escape from tomorow (2013)
On termine par un joli cas de manque total d’autorisations puisque ce film comporte plusieurs scènes tournées dans un parc d’attraction Disney sans aucune forme d’accord du parc. Les acteurs se faisaient passer pour de simples touristes, les caméras étaient embarquées secrètement et le montage a été fait en Corée du Sud. Disney a eu vent de l’affaire mais plutôt que de lui donner plus de visibilité en l’attaquant frontalement la firme a seulement obligé la production a sortir le film sur les plateformes VOD.
Si vous avez des problèmes pour respecter les lois vous pouvez aller voir les trucs qui sont illégaux mais moralement ok ou les films les plus piratés de tous les temps.
Sources : CheatSheet, Hollywood Reporter, Watch Mojo, What Culture.