Voyager est quelque chose d’incroyable qui nous permet de découvrir des contrées lointaines et d’en apprendre plus sur le monde qui nous entoure, ça c’est quand ça se passe bien. Parce que voyager peut parfois mener aux limites de la folie, et remodeler fondamentalement votre vision du réel et du mystique sans qu’on s’en rende totalement compte au moment où ça arrive.
Syndrome de Florence (version Stendhal)
C’est la visite de la basilique Santa Croce de Florence qui inspira à Stendhal ces quelques mots : « J’étais dans une sorte d’extase, par l’idée d’être à Florence, et le voisinage des grands hommes dont je venais de voir les tombeaux. Absorbé dans la contemplation de la beauté sublime, je la voyais de près, je la touchais pour ainsi dire. J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. » Manifestation littéraire d’un syndrome récurent pour qui se balade dans les sentiers de la principale cité toscane et qui exposés à trop d’oeuvres finissent par aller se reposer à l’hôpital.
Syndrome de Jérusalem
Ce syndrome est au religieux ce que celui de Stendhal est aux œuvres d’art. Ce serait le pèlerinage ou la simple visite, car il ne touche pas que les croyants, dans la ville des trois grandes religions monothéistes (judaïsme, christianisme, islam) qui le déclencherait. Ses manifestations (telles que la volonté de se purifier, la déclamation de sermons, la lecture de la Bible en public) frappent jusqu’à 20 personnes par an, l’excitation de se retrouver sur un lieu aussi chargé d’histoire à l’aura religieuse aussi puissante est probablement trop lourd à porter.
Syndrome de Paris
On parle assez souvent de ce syndrome en citant le film Amélie Poulain : la vision idéalisée de la ville des lumières complètement en décalage à la rudesse des autochtones et de leur ville, qui apparaissent finalement aux yeux du touriste comme étant… trop parisiens. Oui parce que vous ne l’ignorez pas, le parisien exprime continuellement son désaccord, coupe la parole, salit ses rues et ses boulevards qui sont des choses que les Japonais peinent à comprendre. Rien qu’en été 2011, vingt personnes ont été touchées et six rapatriées d’urgence. Et je ne vous parle pas des gens qui s’attendent à découvrir Paris après avoir vu le film Ratatouille.
Syndrome de Tokyo
Si les européens passent au travers du syndrome de Paris, celui de Tokyo leur est au contraire exclusivement réservé. De la même manière, il découle d’une idéalisation de la vie japonaise, véhiculée par les mangas, les films et l’esthétique traditionnelle historique. La vérité est en fait toute autre : une écriture radicalement différente, la difficulté d’établir un contact, des villes tentaculaires, des distances naturellement imposées entre les individus, des milliers de codes de bonne conduite et d’honneur…Bref, une intégration culturelle particulièrement complexe qui peut faire péter un câble.
Syndrome indien
Il touche une partie des touristes se rendant en Inde, pays dans lequel tous les repères occidentaux sont mis à mal. La foule, les bruits, les odeurs, la pauvreté, le climat (mousson, très forte chaleur…), l’omniprésence de la mort et du mysticisme exacerbé provoquent, dans le meilleur des cas, une irrépressible envie de fuir. Dans le pire des cas, un vacillement de la personnalité, parfois accompagné de troubles psychiatriques importants, notamment une volonté de ne faire qu’un avec le monde… Le grand trip !
Syndrome de Stockholm
Ne vous inquiétez pas, aucun danger de l’attraper en visitant la Suède. Voici l’histoire : Jan Erik Olsson, après s’être évadé de prison, braqua une banque à Stockholm et prit en otage 4 des employés de l’établissement. À force de négociations, il parvient à faire libérer un codétenu qui ira le rejoindre. 6 jours de négociation plus tard, les otages sont libérés. Arrêté, Jan Erik Olsson, est traduit en justice. Mais aucun des otages ne témoignera contre lui, et Katrin, l’une des employés, en tombera même amoureuse. Aujourd’hui on utilise donc le terme pour parler des gens qui développent une forme d’affection pour leurs ravisseurs.
Syndrome de Lima
La même histoire, mais à l’envers, ou presque… Tout commence le 17 décembre à Lima, dans la résidence de l’ambassadeur du Japon, qui organise ce soir là une grande réception. C’est alors que le Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA) et son chef Nestor Cerpa Cartolini, font irruption et prennent en otage tous les invités pendant 21 jours. Au final, le ravisseur se prendra d’affection pour ses otages et les laissera tous partir, clairement l’effet inverse.
Syndrome de La Tourette
OK, celui-ci n’a rien à voir ! C’était pour voir si vous suiviez, même si c’est un charmant village de Rhône-Alpes.
Syndrome du Pays Imaginaire
Plus communément nommé « syndrome de Peter Pan », phénomène qui désigne les adultes refusant de grandir. Des pirates, des sirènes, des indiens ou ce genre de personnages qui appartiennent à l’imaginaire collectif. Pour y aller ? Empruntez la « deuxième à droite et tout droit jusqu’au matin. » Exclusivement réservé à ceux qui refusent de laisser leur rêve devenir des amas de cendres obsolètes.
Et vous, d’autres voyages vous ont frappé jusqu’au plus profond de votre âme ?
Sources : Guide Evasion, Wikipedia, Doctissimo, Service volontaire.