Il y a des carrières à la McConaughey, au cours desquelles un acteur s’extirpe des tréfonds de la bouse hollywoodienne pour devenir la coqueluche du cinéma d’auteur. Il y a des carrières à la Scarlett Johansson, constantes et respectées. Et il y a des carrières qui s’effondrent: des débuts brillants, un mauvais choix qui en entraîne un autre, puis un autre, puis un autre encore, et jusqu’à se contenter de sorties directement en DVD. Et comme le DVD n’existe presque plus, ma petite dame, on se demande ce que vont devenir ces anciennes gloires désargentées.

Nicolas Cage

Arizona Junior, puis Leaving Las Vegas (à regarder plutôt quand on est de bonne humeur), des prix, des acclamations, puis Volte Face, Benjamin Gates 1, Benjamin Gates 2, Ghost Rider, Hell Driver: que de la merde, des memes à tire-larigot et même (encore un) un bouc. Ce n’est plus une carrière, c’est une expérience sociologique de chute libre.

John Cusack

Pendant assez longtemps, j’ai confondu John Cusack et Edward Norton. Désormais, j’oublie jusqu’à l’existence de John Cusack entre chacun de mes visionnages quinquennaux de Fight Club. Ah non, merde, c’est Edward Norton qui joue dedans.

Géraldine Pailhas

Jacques Demy, Pinoteau, Beineix, Pialat, Ozon pour en arriver à jouer dans Marseille. Géraldine Pailhas ne fait plus rien depuis 10 ans, alors qu’en plus elle a l’air sympa. C’est de la discrimination parce qu’elle s’appelle Géraldine.

Johnny Depp

Il y a quinze ans, Johnny était la plus grande star du monde. Depuis, il a décidé de consacrer sa carrière aux franchises Disney et aux films de merde où il traîne son personnage de type trop vieux pour être un peu lunaire devant des spectateurs excédés.

Michel Crémadès

Mais siiiiii le mec qui joue plein de seconds rôles avec une tête bizarre et à qui on n’a jamais proposé un bon film parce qu’il a une tête bizarre alors que c’est un acteur de théâtre hyper reconnu ! Siiiii, il a joué dans Le Boulet, Case départ, Astérix et Obélix et Camping 3, tout en montant du Dylan Thomas au théâtre. Lui, quoi.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Philippe Pelletier

Sam Rockwell

« Sam, j’ai bien réfléchi à ta carrière. Ça partait bien, mais je me suis dit qu’il fallait désormais que tu te cantonnes uniquement aux rôles de méchants un peu cinglés dans des superproductions réalisées en 2/2. Ça te dit ? Ah désolé, Andrew Scott est arrivé pour récupérer ce rôle. »

Vincent Price

Le mec aurait pu devenir Laurence Ollivier s’il n’avait pas décidé de jouer uniquement dans des films de la Hammer. Pendant 50 ans. Le type a potentiellement raté 50 oscars du meilleur acteur, mais a récupéré plein de déguisements pour Halloween.

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"*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

Jeff Goldblum

Plus de nouvelles depuis Jurassic Park, à part un petit coucou à chaque nouveau Wes Anderson. Le cool n’a plus cours à Hollywood. Si vous avez des nouvelles de Jeff Goldblum, appelez le numéro vert 0800099254.

Clive Owen

Depuis en gros Closer, qui n’était pas si bien, je ne me souviens plus d’avoir vu un bon film avec Clive Owen. Il a dû refuser James Bond et ça a niqué sa carrière. Le mec a même accepté de jouer pour Guillaume Canet, c’est dire s’il est motivé pour bosser.

Gael Garcia Bernal

Au tournant des années 2000, Garcia-Bernal a représenté, avec Daniel Brühl, une sorte d’idéal masculin d’un monde porté vers le multiculturalisme. Mais en fait il s’est dit qu’il valait mieux jouer que dans des films hagiographiques de merde relatant un des 150.000 épisodes au cours desquels les Etats-Unis ont violé l’intégrité du continent sud-américain. Gael Garcia en berne.

(Bonus) Bernard Menez

Malgré une apparition aussi surprise que remarquée dans Tonnerre, Bernard Menez nous manque. Seulement cinq films entre 2003 et 2013, dont celui de Laurent Baffie, c’est peu. Ramenez-nous Bernard.

Il doit exister une sorte de purgatoire où les acteurs qui ont dérapé se retrouvent en attendant le rôle qui relancera leur carrière. Je suis sûr qu’on y mange des chips au vinaigre et que les murs puent l’amertume.