Une promenade à Paris hors des sentiers battus est toujours l’occasion de faire des découvertes étonnantes, comme ces sculptures insolites qui nous font tantôt sourire, tantôt grincer des dents (c’est que ça coûte cher à l’État ces machins-là). Au coin d’une rue, au beau milieu d’une place, dans un parc ou sur le parvis d’une église, elles ont au moins le mérite de nous faire réagir et parfois même de nous renseigner sur leurs époques. Ça méritait bien un top !
Le Pouce, esplanade de la Défense
Un peu écœurant ce pouce dressé sur l’esplanade de la Défense, non ? Il s’agit pourtant de l’œuvre d’un artiste particulièrement renommé, le fameux César qui n’a pas fait que des récompenses pour le cinéma. L’artiste n’est pas allé bien loin chercher l’inspiration, puisque pour fabriquer cette sculpture de 12 mètres de haut, il a tout simplement effectué un moulage de son propre pouce. Il fallait y penser… ou pas.
Le Passe-muraille, Place Marcel Aymé dans le 18ème
Avouez, vous aussi vous avez déjà serré la pince du Passe Muraille avant de prendre un selfie avec ! Tout le monde le fait, et c’est vrai que cette sculpture de Montmartre réalisée par Jean Marais en 1989 a quelque chose de ludique, on reconnaît. Pourtant, son histoire est des plus tristes : elle représente en réalité un personnage d’un roman de Marcel Aymé qui croyant son pouvoir de traverser les murs éternel, se fait emmurer alors qu’il tente de rejoindre sa maîtresse. Voilà qui gâche un peu la fête…
Les gargouilles, Parvis Notre-Dame, 4ème
Si vous êtes allé à la cathédrale Notre-Dame, si vous avez lu Notre-Dame de Paris ou si vous êtes simplement cultivé (ça arrive), vous savez certainement ce qu’est une gargouille. Ces drôles de sculptures représentant des créatures imaginaires ou des animaux à la mine effrayante servaient au départ à évacuer les eaux de pluie. Puis c’est leur symbole spirituel qui a pris le pas sur le reste : souvent placées sur les parois des églises, elles repoussent le mal et garantissent un intérieur sain.
La tombe de Victor Noir, Cimetière du Père-Lachaise, 20ème
À priori, on ne va pas au Père Lachaise pour se taper des barres de rires ni pour se moquer de l’étrangeté de l’espèce humaine. Pourtant, comme de nombreux touristes, vous ne résisterez pas à l’envie d’aller un jour admirer la tombe du journaliste Victor Noir, tué à 21 ans d’une balle par le prince Pierre-Napoléon Bonaparte. C’est que, voyeur que vous êtes, vous en connaissez la légende : certains soirs, des femmes viendraient frotter la protubérance de cette statue qui aurait le pouvoir de les rendre plus fertiles… Eh ouais, encore en 2017.
Le Centaure de César, Place Michel Debré, 6ème
Le style de l’artiste César, mélange de compressions et d’accumulations en tous genres, est loin de faire l’unanimité. Alors quand cette sculpture à mi-chemin entre l’humain et l’animal a été dressée dans le quartier du Bon Marché en 1985, les bourgeois du 7ème arrondissement ont fait la grimace. Peut-être est-ce à cause de sa hauteur de 5 mètres, qui ne la rend pas vraiment discrète. Ou du côté narcissique de l’artiste qui y a représenté son visage. Nous, on pense plutôt que c’est à cause de son énorme queue dressée. Mais pas sûr hein…
La Bicyclette ensevelie, Parc de la Villette, 19ème
D’un côté, une jante, de l’autre, une pédale, puis quelques mètres plus loin une selle et une partie de guidon. Vous y voilà, vous faites le lien entre tous les éléments, il y a ici un vélo ! Il faut prendre un peu de recul pour s’apercevoir que se tient ici, en plein cœur du parc de la Villette, une immense bicyclette semblant en partie enfouie sous terre. « Une bicyclette abandonnée par un géant », selon la volonté de Claes Oldenburg, artiste de pop art d’origine suédoise et de sa compagne, Coosje Van Bruggen.
La statue de Michel de Montaigne, rue des Ecoles, 5ème
À première vue, cette statue située face à la Sorbonne représentant Michel de Montaigne est tout à fait normale. Mais si on la détaille d’un peu plus près, on s’aperçoit que l’un de ses souliers semble avoir été beaucoup plus lustré que l’autre ! Et pour cause, depuis des décennies, des étudiants superstitieux viennent le frotter vigoureusement avant leurs partiels. La légende dit que cet acte étonnant leur porterait chance aux examens…
La Statue de la Liberté, île aux Cygnes, 15ème
Non, vous n’êtes pas à New York, mais bien à Paris, au beau milieu de la Seine, sur la joliment nommée île aux Cygnes. Un îlot artificiel du 15ème arrondissement, où l’on se retrouve face à la Statue de la Liberté. Cette réplique, 30 mètres plus petite que l’originale (tout de même), a été installée là en 1889, soit seulement 3 ans après l’installation de la vraie Statue de la Liberté new-yorkaise réalisée par le sculpteur français, Auguste Bartholi. Et oui, car si vous l’ignoriez, c’est un Français qui est à l’origine du monument ! C’est également à partir d’un moulage de ce dernier qu’a été créée la réplique parisienne…
L’Écoute, Place René Cassin, 1er
On a envie de se blottir dans sa grosse main quand on la voit devant l’église Saint-Eustache, où elle est posée à même le sol. Et on peut même y aller à plusieurs, car cette sculpture en grès de Bourgogne de Henri Miller est assez imposante : elle pèserait environ 70 tonnes ! Si on l’observe bien, on remarque que ce visage géant colle son oreille au sol. C’est une sorte d’ode à l’écoute et la compréhension de l’autre, une ode à l’amour quoi !
La statue de Saint-Denis, Montmartre
Un homme tenant entre ses mains sa propre tête décapitée, voilà ce que nous donne à voir cette statue du square Suzanne Buisson, à Montmartre. Il s’agit en réalité d’une représentation de saint Denis, qui fut décapité par les Romains au IIIème siècle sur l’actuelle Butte Montmartre. La légende dit que l’homme avait alors marché six kilomètres sans tête, pour rejoindre la Basilique saint Denis et son lieu de sépulture. Une belle histoire à raconter à votre petit neveu avant de dormir…
Paris est un musée à ciel ouvert, on vous l’a toujours dit !