De la pointe de l’épée, le verbe haut, voilà Emmanuel Macron, cavalier sans tête au vocabulaire fleuri, qui pourfend les immobiles et débusque les résistances. Le voilà, lancé à toute berzingue depuis un an dans une croisade pour la France, entre délire mégalomaniaque, référence à des dieux païens et impression d’être le messie. Un an d’étrangeté.

Quand Macron se masturbe sur la France

« La France, ce sont des idées, des valeurs, quelque chose d’une guerre qui le dépasse. Les gens qui pensent que la France, c’est une espèce de syndic de copropriété où il faudrait défendre un modèle social qui ne sale plus, une République dont on ne connait plus l’odeur et qu’on invoque la tragédie dès qu’il faut réformer ceci ou cela et qui pensent que le summum de la lutte c’est les 50 euros d’APL, ces gens-là ne savent pas ce que c’est que l’histoire de notre pays. L’histoire de notre pays, c’est une histoire d’absolu, c’est un amour de la liberté au-delà de tout, c’est une volonté de l’égalité réelle. »

Je me demande s’il a pas créé le tag « Grandeur de la France » sur Pornhub.

(Issu de Macron, le temps de l’innocence, diffusé le 7 mai sur France 3)

Le bordel ou la chienlit

« Certains, au lieu de foutre le bordel, feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas, parce qu’il y en a qui ont les qualifications pour le faire et ce n’est pas loin de chez eux. »

Dit en octobre 2017 lors d’un déplacement en Corrèze auprès des salariés de GM&S. Bien joué Manu ! Tu as réussi à insulter la contestation sociale et à foutre le dahoua en Corrèze. Dans tes dents Hollande.

Le trio du MAL

« Je ne céderai rien ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes« .

Prononcée à Athènes à propos de la mobilisation annoncée contre la loi travail, la phrase a déclenché la colère de Jupi… euh de la CGT et de la France Insoumise. Mais ce qui est important, c’est de bien rappeler qui est qui : les fainéants, ce sont les syndicats qui veulent rien foutre et prendre 2 heures de pause le midi pour bouffer des sandwich aux merguez ; les cyniques, il y a fort à parier que ce sont les cons qui veulent pas bosser jusqu’à 70 ans parce que ça les saoule ; les extrêmes, on imagine que ce sont les politiques de gauche qui s’opposent à la réforme pour essayer d’exister comme ils peuvent.

Il y a deux catégories de gens

« Une gare, c’est un lieu où l’on croise des gens qui réussissent et ceux qui ne sont rien. »

C’était en juin 2017, à l’occasion de l’inauguration de la Station F. Il y a donc deux catégories de gens : ceux qui réussissent à vexer 98% des autres en une seule phrase et ceux qui ne sont rien.

Ils sont làààààà, partouuuuuuuut

« Les forces du monde ancien sont toujours là, bien présentes, et toujours engagées dans la bataille pour faire échouer la France. »

Les forces de l’ancien monde = les syndicats, le PS, FI, le PC, les Républicains, les intellectuels, tous les opposants à la loi travail. Ca fait pas mal de monde, mais vous me direz, les collabos, y’en avait partout qui oeuvraient pour faire échouer la France. Le type se prend pour le mari de la France. Il doit surnommer Brigitte comme ça.

A MORT THALASSA

« L’audiovisuel public est la honte de la République. »

La phrase aurait été prononcée le 30 août 2017, selon l’Express du 5 décembre. Ca ne l’a pas empêché d’aller se frotter à la brosse à reluire Delahousse quelques semaines plus tard. Comme quoi, on peut aimer des trucs honteux.

Ego trip

« Le rôle que la France a aujourd’hui ce sont les Français qui l’ont choisi. En décidant d’élire un président de 39 ans venant de nulle part. Le leadership international je le tiens de mon peuple. La France a stupéfait l’Europe et le monde en faisant ce choix. »

Une phrase justement prononcée chez Delahousse, dans le cadre d’une montée de MDMA à la confiance en soi. Stupéfiant.

L'Afrique, pas tout à fait prête à rentrer dans l'Histoire

« Quand des pays ont encore aujourd’hui 7 à 8 enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien. »

Alors qu’on lui demandait en marge d’un sommet franco-africain si ça valait pas le coup de faire un plan Marshall pour l’Afrique, mais sans Marshall. On n’est pas bien loin de la bite des Noirs responsable de la pauvreté en Afrique de Pascal Sevran il y a quelques années. On n’est pas bien loin du discours de Sarkozy écrit par Guaino. On n’est assez loin de la vérité.

Et en même temps

« La conclusion logique (…) c’était d’en tirer des conclusions. »

L’analyse fine de Manu sur la création de En Marche. C’est pas son quinquennat, mais ça compte quand même.

Il fait soif

« Brigitte, tu veux bien m’apporter un verre d’eau s’il te plaît ? »

Phrase prononcée par Emmanuel Macron un jour où il avait chaud et que la clim’ était en panne.

Les marcheurs blancs.