Vous rentrez tout juste de Tanzanie. Au cours d'un safari, vous vous êtes évertué à faire déborder votre appareil photo de remarquables clichés d'animaux de toutes espèces (éléphants, lions et autres coléoptères assez majestueux pour figurer sur votre pellicule). Et le retour à la civilisation, c'est avant tout le retour à Facebook et ce dilemme : allez-vous partager vos photos ? Et bien la réponse est non.
- Elles sont censées ne regarder que vous : avec un peu d'objectivité, vous vous rendrez compte qu'une photo du ventre, gonflé d'un heureux évènement, de votre femme, n'a pas sa place sur la home page de ce garçon que vous aviez ajouté sur Facebook parce qu'il s'appelle John Prout et que ça vous faisait rire.
- Elles constituent des dossiers de choix, tout en compromission, pour vos futurs employeurs : si vous vous êtes emmerdé à vous bâtir un C.V en béton, c'est pas pour que quelques bêtes photos de vous en slip occupé à mimer un coït avec une lampe hallogène, viennent gâcher un quart de votre vie (à supposer que vous viviez jusqu'à 80 ans, ce qui est une moyenne assez juste. Attention, on ne veut pas vous faire de fausse joie. Vous pouvez tout aussi bien mourir demain).
- Elles n'intéressent personne : sauf votre grand-mère éventuellement, mais elle n'a pas Facebook. D'ailleurs, avec ses problèmes de surdité, si vous lui parlez de Facebook, elle entendra à coup sûr "Twitter" et ça ne lui dira rien non plus.
- Vous n'avez pas envie de sélectionner le peu d'amis qu'elles pourraient intéresser : ou plutôt de les censurer à ceux qui pourraient s'en servir contre vous. C'est du boulot mine de rien parce que, entre nous, la notion d'amitié virtuelle est assez vague n'est ce pas ? A méditer...
- Vous n'êtes pas photogénique : et par "pas photogénique" on entend hyper moche. Vous avez peur que quelque contact éloigné et peu scrupuleux s'amuse à vous insulter aux nezs et aux barbes de tous vos amis Facebook (ou au moins les barbus. On imagine qu'une grande majorité de vos contacts dispose d'un nez pour marginaliser l'infime partie qui n'en aurait pas).
- Vous n'avez pas d'amis : pas d'amis pas de partage. Pas de partage, pas d'amis. Cercle vicieux. (ayant utilisé beaucoup de mots jusqu'à présent, j'ai cherché à faire au plus concis pour qu'il m'en reste pour la fin)
- Vous n'aimez que les chats morts, les dauphins morts et les poneys morts : en gros tout ce que les gens n'aiment pas et vous risquez de perdre quelques amis en vous affichant, à table, avec une cuisse de poney rôtie à la main.
- Ca vous amuse de poster une photo de plage ensoleillée avec vos orteils en premier plan pendant que la plupart de vos amis travaillent dans la grisaille : ils se diront "Oh la chance, il a beau temps" et tenteront de se rappeler la dernière fois qu'ils ont mangé du sable ou bu un bon verre d'eau de mer. Et ben c'est sadique donc ça fait une raison de plus.
- Vous faites partie de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure, espion quoi) : donc votre truc à vous, c'est la discrétion. Et le truc de Facebook c'est le partage. Etre espion et partager ses photos sur Facebook ne font pas bon ménage.
- Vous n'avez pas d'appareil photo : et vous n'êtes pas sur Facebook. On peut savoir comment vous comptiez partager vos photos sur Facebook dans ce cas ? Donnez nous votre astuce. On est curieux de savoir.
Et vous, vous en voyez d'autres ?