Et voilà, c'est reparti. Comme chaque année le sud s'emballe pour ses fêtes de village, ses ferias drapées de rouge et blanc où se retrouvent des dizaines de rugbymen joviaux, de filles qui crient très fort, de taureaux énervés, et chaque années vos potes qui y vont ne peuvent pas s'empêcher de vous dire à quel point c'est génial. Mais est-ce que ça l'est vraiment ? Est-ce qu'on en fait pas un peu trop ? N'y a-t-il pas quelques bonnes raisons d'arrêter tout ça ?
- C'est espagnol
Ah si, un peu quand même. Nous à la limite on veut bien refiler tout le sud à l'Espagne. A la limite. - Les comas éthyliques
Aujourd'hui, qui dit feria dit avant tout immense beuverie où des troupeaux rendus souvent péniblement stupides par le nombre se prennent des caisses monumentales avant de finir gisant au milieu de la rue. La jolie commune de Vic-Fezensac par exemple, s'est illustrée avec 42 comas éthyliques en 2010 et 61 en 2011. Arrêtez le massacre les mecs, respectez vous. - Les pauvres taureaux
Le retour des ferias annonce aussi le retour des corridas et des lâchers de taureaux dans les rues. Sans tomber dans le sentimentalisme neuneu néo-hippie, avouez qu'il y a plus fin comme activité que d'enfermer un bovin dans une arène avant de le mettre à mort. Remplacez-moi ça par du free-fight entre 2 bonhommes volontaires pour se foutre des pains dans les arènes de Nîmes et là on pourra discuter. - Vous bousillez la qualité du rugby du sud-ouest
Toutes ces fêtes vous ont niqué la santé, et maintenant les grands clubs de rugby du sud-ouest se retrouvent à la rue. C'est en partie de la faute des ferias si des clubs comme Toulon sont champions de Top 14. Réfléchissez-y les mecs. - Les agressions diverses
Qui dit "gros bourrin aviné" dit aussi bastons, rixes et agressions diverses, sans compter les quelques viols qui viennent entacher certaines soirées. Alors c'est vrai que régler ses comptes dans une ruelle avec un couteau a un petit côté romanesque, mais on vous assure qu'il vaut mieux décuver avant de vous lancer. Et puis bon courage pour ravoir votre chemise blanche pleine d'hémoglobine. - Les accidents avec les pauvres taureaux
Forcément, les taureaux se défendent, et il ne se passe pas une feria sans qu'un pauvre mec se fasse piétiner ou encorner, ce qui, on ne va pas se le cacher, est bien fait pour lui. Cependant, notre amour total et irrévocable pour le genre humain nous pousse à vous prévenir : si vous ne voulez pas qu'un de vos proches se fasse perforer le poumon ou le cul par bovin, rejoignez-nous dans la lutte contre la feria. - Les dégâts écologiques
Si vous avez déjà fait une feria, vous savez très bien qu'au bout de quelques heures les rues se transforment en marais de pisse et d'alcool. Tout ça rentre dans les sols et pollue les nappes phréatiques. C'est tout bête mais c'est une bonne raison d'interdire ce beau bordel. - Les bandas
Ces truc insupportables qui vous suivent partout et qui jouent toujours les mêmes morceaux avec des cymbales trouvent leur origine dans la corrida. Donc déjà c'est mal barré. Les mecs qui animent les ferias sont responsables d'un vacarme constant que l'amateur de bonne musique ne tolérera que peu de temps. Fusillez-moi tout ça. N'oubliez pas d'où vient Félicien et sa Cum-Cum-Mania. - La bouffe de merde
C'est vrai que le sandwich/merguez n'est pas spécialement réputé pour être un sommet de goût en matière d'art culinaire mais quand en plus les mecs commencent à vous servir de la merde décongelée/recongelée, ce n'est plus possible. - Nathalie Simon
Convaincus ? Nous oui.